Celestia Aldurren

Présentation

Agée d'une vingtaine d'années, Celestia est une jeune femme au visage jeune et souriant. Ses cheveux blonds coiffés subtilement mettent en valeur le bleu clair de ses yeux, qu'elle aime à maquiller un peu. Elle se plait à s'habiller et se préparer de manière raffinée, et elle est connue pour sa très grande beauté au sein de son Royaume. D'une constitution et d'une taille modeste, elle n'en impose pas par intimidation, et se sert plutôt de son charme de jeune reine "innocente". Cependant, elle est dotée d'un caractère assez original que bien peu de gens parviennent à suivre. Parfois responsable et assidue pour son Royaume, parfois capricieuse et déjantée, s'adonnant à toutes ses petites folies.


Fiche de personnage

Nom : Celestia Aldurren.

Race : Humaine.

Sexe : Féminin.

Age : Vingt années.

Appartient au clan : Royaume des Quatre Vents.

Statut : PNJ - Reine du Royaume des Quatre Vents

Login forum : Shaelia


Chroniques d'une Reine

Partie en cours de réalisation ... Autres chroniques à venir.
La beauté ne suffit pas ...

La surface de l'eau était calme. Dans l'obscurité de la nuit, on aurait pu croire que la mer n'était qu'un bloc de marbre noir dont la surface, parfois mouvante, reflétait à la perfection les étoiles perchées dans le ciel sans nuages. La lune, ce soir-là, était pleine, donnant aux murailles de l'imposant château d'Innadril une couleur bleu pâle apaisante. Là-bas, devant elle, se dressait la Cité aux Milles Lumières ... Heine. D'ici, on voyait les bras de marbre de l'océan se perdre dans la myriade de lueurs scintillantes de la cité. Au coeur de la nuit, Heine restait, vue d'ici, un joyau brillant de tous ses feux, les lampes de toutes les couleurs allumées aux balcons de la cité jetaient sur les murs et les toitures tapissées de pierres cristallines une lumière féérique.


" Lumière de mon coeur, lumière de mes terres ... " fit doucement Celestia, entrouvrant à peine les lèvre, les yeux rivés sur la Cité.


Parfois, l'on entendait quelque écho d'une musique, porté par le vent, jusqu'au château. On devait faire la fête, dans une des rues de Heine. Ou peut-être un de ses artistes avait eu une soudaine inspiration, et s'était mis à composer, au coeur de la nuit. Tout était possible, là-bas. Celestia le savait bien. C'était sa ville.


Frissonnant, au gré d'une petite brise nocturne, la jeune reine réalisa qu'elle était ainsi immobile depuis de longues minutes, seule sur la terrasse du balcon de ses appartements privés au château. Elle secoua un peu la tête, et se dirigea d'un pas tranquille vers l'intérieur, croisant les bras sur son ventre comme pour se réchauffer. Décroisant ses bras en arrivant à la grande baie vitrée donnant sur le balcon, elle écarta d'un geste nonchalant le rideau de soie et pénétra dans sa chambre. Tout était luxueux, ici aussi. Son immense chambre à coucher lui servait aussi d'atelier, aussi des parchemins, souvent déchirés, traînaient ça et là dans la pièce, délaissés négligemment.


" Quand arriverai-je à l'écrire, ce morceau ? " lâcha-t-elle pour elle même, apercevant une petite pile de parchemins froissés au sol, près de son lit.


Tout en se dirigeant vers la large bassine en fer forgé recouvert de délicates feuilles d'or, elle se défit de sa robe de nuit légère et, nue, se glissa dans l'eau brûlante qu'avait versé une servante alors qu'elle était encore sur la terrasse. La chaleur intense du bain lui arracha un soupir de bien-être, alors qu'elle s'allongeait dans la bassine, reposant sa tête sur le rebord. Puis elle se laissa glisser dans un bruit d'éclaboussures, plongeant entièrement sous l'eau, et ressortit quelques secondes plus tard, reprenant sa position, les yeux clos. Et se laissa aller à ses pensées... Qu'une servante interrompit, s'introduisant dans la chambre de la Reine.


" Ma Reine, je vous apporte des linges chauds ... " fit-elle d'une voix respectueuse, en s'inclinant légèrement, à quelque distance de la bassine.


Celestia ouvrit doucement les yeux, et, relevant la tête, posa le regard sur la servante, puis répondit d'une voix douce :


" Merci, c'est gentil ... Laissez-les juste ici, et allez vous reposer ... Je me débrouillerai seule, ne vous inquiétez pas ! Et ... Merci. "


La pauvre servante avait passé la soirée à faire le ménage et ranger les appartements de sa reine, et aussitôt cette dernière repassait dans une pièce le désordre revenait. Celestia était incapable de garder des appartements rangés ... Elle était bien trop fantaisiste. Les mauvaises langues aimaient à dire que c'était parce qu'elle était trop jeune -la Reine avait tout juste vingt ans- et que Brennan, successeur de feu le Roi Eddard Aldurren, aurait du attendre que la petite dernière de la famille soit plus mature avant de lui offrir le trône d'Innadril. Toujours est-il que la servante ne se fit pas prier, et, remerciant sa Reine, se retira d'un pas léger. Le silence revint lorsque la porte des appartements se referma doucement derrière la servante.


" Elle devait avoir mon âge, la pauvre ... " laissa échapper Celestia dans un souffle. " Mais je suis Reine et elle servante ... La vie est bien injuste ... "


Sur ces mots, la reine plongea à nouveau sa tête sous l'eau. Que ce fût dans la mer ou dans sa baignoire, elle aimait à s'immerger. Sous l'eau, tout était sourd, tout paraissait plus lent, les sens s'embrouillaient ... C'était apaisant. Si seulement il pouvait y avoir ainsi un monde où tout était calme et doux ... Un monde sans horreur, où tout ne serait que beauté ...


Elle revint à la surface, reprenant son souffle. L'eau du bain était encore agitée par ses mouvements, et quelques gouttes d'eau chaude venaient s'écraser sur le sol en bois poli. La jeune reine jeta un regard à la pièce qui l'entourait. Tout était immobile, hormis les rideaux en soie orangée qui ondulaient délicatement au gré du vent de la nuit, et quelques bougies dont les flammes dansaient paresseusement. Tout semblait figé. Son lit, défait, dont les grands draps blancs formaient d'étranges courbes ... Son bureau, jonché de parchemins, de fioles d'encre ... Dans un coin, son violon. Celestia eut un petit sourire en observant son instrument. Puis, juste à côté, ses épées. Magnifiquement forgées et ornées des plus précieuses pierres du royaume, elles attendaient, posées contre le mur recouvert de tapisseries. Etait-ce vraiment ce qu'elle aurait souhaité un jour ? Devoir s'emparer de ses épées plutôt que de son violon ... Les souvenirs de la jeune Reine glissèrent vers sa tendre enfance, alors qu'elle n'était encore que la dernière fille d'une grande famille royale. Ses frères s'entraînaient déjà à l'épée, alors qu'elle se contentait de jouer du violon sur les plus hauts balcons de la citadelle d'Aden.


" Père ... Peux-tu être fier de moi ? "


Celestia secoua la tête et se releva dans son bain. Elle était jeune et belle, mais seule. Les quelques relations qu'elle avait eues avec des courtisans étaient tellement ... superficielles ! Jamais son coeur ne s'était embrasé de cet amour, cet amour qu'elle même jouait et chantait, pensant le connaître au travers de son art. Elle haussa les épaules et sortit de la bassine, attrapant un des linges chauds que la jeune servante avait déposés.


" Peut-être que la beauté ne suffit pas ..." souffla-t-elle, baissant le regard sur son corps. "


Un lointain souvenir refit surface dans ses pensées chaotiques. Un jour, alors qu'elle ne devait avoir qu'une dizaine d'années, elle avait composé un beau morceau au violon. Toute fière, elle s'était présentée au plus prestigieux troubadour de son père, et lui avait joué son morceau ... Nul doute qu'elle était très douée. Son morceau comportait de sublimes passages très difficiles à jouer, et la petite Celestia était dans son élément, jouant comme si tout était si naturel ... Mais, lorsqu'elle eut fini son morceau, affichant un grand sourire empli de fierté, le troubadour lui dit ces mots, d'une voix douce :


" Votre morceau est d'une grande beauté, Celestia ... Mais il n'a pas d'âme. L'Art n'est pas un son, une image, une voix ... Il est un sentiment, une idée ... Il parle, pense, évolue. Jouez avec votre coeur, non pas avec vos mains."


Et il s'en était allé, laissant une petite fille dans l'incompréhension et la déception. Aujourd'hui, en cette nuit douce d'été, cette petite fille était Reine. Elle avait grandi, et avait fait de son Art un sentiment, une idée ... Mais, allongée sur son lit, la tête reposée sur le montant en bois orné, jouant du bout des doigts sur son ventre, sur lequel quelques gouttes perlaient encore, elle comparait son corps à son petit morceau de violon ... Et c'était elle qui n'avait pas d'âme. Elle, qui était belle, sans rien de plus, juste une beauté que l'on admire et dont on parle, sans la désirer pour autre chose que sa forme. Les yeux embués de larmes, Celestia se releva d'un bond, et, s'entourant de ses amples draps, ressortit sur le balcon. Le contact froid des dalles de pierre sous ses pieds nus la fit frissonner, mais elle n'en tint pas compte et s'avança jusqu'à la rambarde, y posa les mains, et laissa courir son regard sur la cité de Heine et ses mille couleurs.


" C'est ici que je me trouverai ... Je ne veux plus être statue, je ne veux plus être quelques notes, je ne veux plus être poème, je ne veux plus être gracieuse courbe d'une épée ... " dit-elle tout haut, comme parlant à sa cité. " Je veux être moi, Celestia Aldurren, Reine du Royaume des Arts ... Je serai ce que l'Art sait dire."