Oreline
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 Les Archives d'Oreline (C4)

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Zarana
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:35

Lebohaum
Un article de Le RP d'Oreline.
Jump to: navigation, search


Nom : Lebohaum

Race : Nain

Sexe : Masculin Classe : Warsmith

Alignement : Loyal Neutre

Guilde : Indépendant non guildé



BG

LIVRE I

Le regard du nain restait triste, malgé son énervement visible par toute la forge.

"Je ne resterais pas dans cette forge ! Pourquoi devrais je rester sous pretexte que nous formons une famille !!!? Et puis, de quelle famille me parles tu ? De Sheinia, ma pauvre femme morte en couche, ou de mes deux fils, Goriloin, enterré dans la mine, ou de Kimilo, mort dans cette forge aprés l'incident dont personne ne veux me parler !!!!"

Son vieux frere s'approcha de lui et voulu lui mettre la main sur l'épaule afin de le consoler, mais Lebohaum recula.

"Je suis fatigué de tout cela. Je ne veux plus travaillé avec qui que ce soit. Si Goriloin est mort, c est par ma faute. Je ne veux plus mettre la vie de qui que ce soit en danger. Je travaillerais donc seul, le plus souvent possible. Je ne veux plus faire partie des confréries. Cette journée fut ma derniere parmis vous..."

Le travail cessa dans la forge. Un casque en fabrication tomba a terre, dans un bruit metallique. On entendait plus aucun marteau taper, juste le ronflement des fours..

"Adieu mes frères, mes amis. Ma peine est grande, mais je ne puis rester parmis vous... Peut etre reviendrais je un jour, afin de terminer ma vie ici... mais ce temps est loin d'etre la."

Lebohaum rentra dans sa petite hutte. Ses affaires etaient deja pretes. Cela faisait depuis plusieurs semaines, depuis la mort de Kimilo, que son sac était fermé. Il s'assit sur le lit, pris sa tête a deux mains... Que pouvais t il faire d'autre.. sa peine était trop grande. Encore une rasade d'alcool.. une de plus aujourd hui... Il se leva enfin, pris son equipement et son sac et sorti.

Sa petite fille, Kylia, l'attendait dehors, sautant d'un pied sur l'autre.

"Euh.. tu pars vraiment papy ??? Je peux venir avec toi ? S'il te plait eueueueu..."

"Non, pas encore. Il me faut être seul pour l'instant. Mais tu sais ou me retrouver en cas de besoin. Tu es la seule a le savoir d'ailleurs... Mais laisse moi un peu de temps, et surtout, laisses toi un peu de temps..."

Lebohaum lui fit une bises sur la joue et parti du village par la route de l'Est...


LIVRE II

Ce nain acooutre de maniere bien disparatre rangeait ses outils dans son sac deja distendu a craquer. Il venait d'empocher une somme rondelette, dont une partie lui servirait a s'enivrer un peu plus ce soir.

Ah ! Quel bonheur que cette liberte d'entreprise ! Depuis quelques temps, son statut etait passe de libre commercant a artisan du marche noir. La guilde tentait de controler tout le commerce. Deja certaines denrees importantes n'etaient plus disponibles pour lui. Mais heureusement, le travail ne manquait pas : les preparations de guerres sont toujours propices au commerce, legal ou non !

Deplus, il avait une chance formidable : celle de pouvoir compter sur sa petite fille, Kylia, tellement habile a lui denicher des matieres premieres; Mais devoir se cacher dans de vieilles forges miteuses, des arrieres-boutiques et des etables, voila ce qui etait honteux pour lui ! Mais c'etait le prix a payer pour sa liberte, cette heresie aux yeux de la forge familiale.Seule Kylia le comprenait, que ce soit pour sa tristesse ou pour le reste. Et elle avait par bonheur comme lui le gout de l'aventure et de l'independance. Il est vrai qu'ils n'avaient pas les armures et les outils etincelants de ceux de la guilde, mais avec les prochaines commandes, peut etre pourraient ils enfin travailler un peu pour eux...

Il lui restait juste le temps de vider quelques chopines avant d aller a la rencontre de cet Orc qui ne pouvait pas encore se payer les honoraires de la guilde... ils trouveraient ensemble un arrangement profitable !


LIVRE III


Sur la place du marche de rune, un nain fatigué regardait son dernier client de la journee partir. Decidemment, cette ville lui plaisait et il s y sentait bien.

Il y a pres de 10 ans deja qu il avait emigré la. A l epoque ou ses pantalons de cuir etaient troués, il avait fallu de la main d oeuvre pour construir cette ville, pour les Drows, pour la paix entre les peuples. Il etait donc parti de Giran ou il travaillait depuis quelques années.

La construction de Rune etait une reussite dont il etait fier. A son retour a Giran, il avait trouve la ville changee, aux mains des guildes naines. Le commerce y etait de nouveau regulé, régit, les regles imposees. Decidemment, ces guildes lui pourrissaient la vie. Une fois de plus il fallait rentrer dans le rang ou partir. Il avait donc remis son sac sur le dos et etait repartis vers Rune, retrouver sa liberte de vivre et sa tranquilite au travail dans une ville dont il connaissait la moindre ruelle.

Il n avait plus de trous dans ses vetements, ses atours etaient desormais de bonne facture. Il avait le respect des habitants de cette contrée. Cela, un peu d or et une ivresse quotidienne lui suffisait a etre heureux.
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:38

Liannnan Ulio' Sihameliel
[modifier] Halui, l'Empire des elfes
[modifier] Fondation de l'Empire

Extrait des mémoires de Liannnan Sihameliel, 932ème année du règne Sihameliel

Aussi loin que mes souvenirs remontent, j'ai toujours été un prince. Fils aîné de la dynastie Sihameliel, j'ai réçu la bénédiction d'un jour prendre la succession du trône de mon père. Je commence l'écriture de ces mémoires, afin de laisser aux miens l'héritage et une trace de mon existence.

Je suis Liannnan Ulio Sihameliel, Prince héritier du trône du royaume d'Halui, Général en chef des armées de l'empire Elfe et Protecteur de la cité blanche d'Hannova.

Notre dynastie commence sur l'île d'Encyx, terre de refuges de mes ancêtres chassés par les sombres de notre continent. Subissant régulièrement les raids que les sombres envoyaient sans cesse pour achever notre peuple, nous avons developpé une grande maîtrise de la navigation et des batailles navales. Rapidement, mon grand-père, Samael Sihameliel, héritier des terres du comté de Sihamel, se distingua de nombreuses fois lors de batailles navales titanesques contre les sombres. Lorsque notre roi périt sans héritier, le conseil des anciens décida de nommer héritier Samael, lui seul disposant des origines nobles et du charisme pour protéger notre peuple. Il périra hélas quelques années plus tard, emporté par le fléau que les sombres répandirent sur notre île, sous la forme d'une maladie qui décima un bon tiers de notre population. Mon père Sevoth, fils unique de Samael, monta sur le trône. Commença alors l'âge d'or de notre peuple.

Mon père revisita toute l'organisation de nos armées. Il me nomma vice-général 30 ans d'entraînement après ma majorité. Les sombres essuyèrent de plus en plus de déroutes, et pendant un centenaire, nous ne connurent aucune défaite. Le peuple prospéra, et l'armée était plus puissante qu'elle ne l'avait jamais été pendant le dernier millénaire. La décision fut prise : il était temps de reprendre la terre de nos ancêtres. Me plaçant à la tête de la moitié de l'armée, nous débarquâmes sur le continent d'Halui et prirent d'assaut nos villes occupées par les sombres. 2 siècles de guerre nous permirent de libérer les esclaves, et refouler les sombres par delà les montagnes, rendant tout déplacement massif d'armée impossible sans être aussitôt remarqué.

La capitale fut reconstruite, alliant notre puissante magie et notre art de la navigation : La cité flottante d'Halui prit vie et Sevoth mon père fut couronné Empereur des peuples elfe, et renommé Sevoth Art la lumière tranchante. je reçus le titre de Prince, et me vis donner le titre de lame sanglante, à cause des nombreuses batailles durant lesquelles mon arme faisait plus de dégâts que tout un régiment.

L'empire d'Halui était né.
[modifier] Géographie

L'Empire d'Halui regroupe une cinquantaine de villes elfes, dont une dizaine contiennent des arbres de la vie. Sa superficie représente environ 8 fois le continent des terres d'Oreline. Le royaume des sombres, se situant derrière la grande chaine de montagnes qui divise les terres, fait environ la moitié du continent d'Oreline, mais de nombreux souterrains et caves parcourent leurs terres, on peut supposer que cela représente 3 fois la superficie de leur royaume.
[modifier] Les peuples d'Halui

Archives du journal de population, année 1082

La royaume d'Halui est majoritairement composé d'elfes et d'hommes. Les hommes viennent par la mer s'installer depuis quelques temps, et on les retrouve dans beaucoup de villes cotières. Cependant, plutôt que de mêler à la population, on les retrouve souvent dans des villages isolés, des communautés humaines. Cela ne pose pas de problème particulier dans les villes, le commerce fonctionne bien et les humains ne créent pas de problèmes.

La démographie est bonne, les familles comptent 2.2 enfants en moyenne.

Les montagnes sont peuplées par les nains, qui font tampon entre Halui et le royaume des sombres.
[modifier] La trahison des hommes

Témoignage écrit du Prince Lissiel, année 1312

Les hommes se sont révoltés. Sans que ne ne puissions prévoir ou sentir quoique ce soit. Sous la direction d'une armée qui débarquât de nulle part, les communautés huamines prirent les armes et tentèrent de prendre contrôle de villes sous administration elfe. Quelques unes tombèrent, et tandis que nous préparions nos régiments pour reprendre aux hommes ce qu'ils nous avaient volés, les nains nous fondirent dessus. Assaillis sur deux flancs, la vasteté de notre Empire joua contre nous et les batailles que nous perdîmes furent principalement des batailles isolées, de petits régiments en déplacement pris sous la tenaille de ces traîtres d'humains et de ces vils nains.

Sous la menace d'une attaque sombre, une partie de notre armée que je dirige resta mobilisée sur la frontière montagneuse, tandis que mon frère, Liannnan, le général en chef des armées, mobilise ses troupes et reprend une à une les villes que nous avons perdues...

Témoignage écrit du Prince Lissiel, année 1381

La guerre s'éternise. Les renforts des armées humaines ne semblent plus en finir, et nous n'avons presque plus aucun comptoir maritime sur les côte Est et Sud. Les stratégies des hommes nous font mal, et bien que notre armée soit meilleure en force, en nombre et en compétences, les raids nains nuisent énormément à notre ravitaillement. Notre armée part souvent en déroute, et nombreux sont ceux qui ont déjà reculé plus loin dans les terres, préférant abandonner les côtes aux hommes et se réfugier dans des forteresses plus sures.

J'ai déjà repoussé plusieurs raids nains et mêmes les sombres sont venus nous trouver, eux aussi victimes de la perfidie des hommes. Nous avons même combattus côte à côte, sous les ordres de mon frère Liannnan. Etrange sensation que de combattre aux côtés de nos cousins dont la haine ancestrale nous pousse en règle générale à nous exterminer. Le peuple sombre a subi de bien pires pertes que nous, et ont été contraints à se réfugier dans leurs souterrains.

Témoignage écrit du Prince Lissiel, année 1452

Je suis assiégé depuis plus de 5 ans. Les vivres nous manquent, et les golems crées par les nains finiront par avoir raison de nos murailles épaisses. La capitale Halui ne répond pas. Je n'ai de nouvelles de mon peuple, ma famille, depuis presque 5 ans. J'ai demandé à mes hommes de se tenir prêt pour une dernière sortie, tenter de percer les rangs humains et nains et rejoindre les plaines, tenter de retrouver la cité volante pour repartir sur de meilleures bases. Le moral est bas ici, et j'espère que nous réussirons à passer. Je laisse ce livre en témoignage, en espérant que ca ne soit pas les dernières lignes que j'y écrit...

Le livre se termine là. Il manque de nombreuses pages, mais les pages suivants celles ci sont intactes et vierges.
[modifier] L'exil

Je me retourne une dernière fois. Derrière moi, la cité volante, notre capitale, s'effondre dans un déluge de flammes et d'explosion. Je ne peux retenir mes larmes à la vision de mon père tombant sous les sorts dévastateurs des maudits mages humains... Des images reviennent à mon esprit, ces images de mes femmes, Tawièn et Sawiel, assassinées devant mes yeux face à mon entêtement de ne vouloir me rendre. Ces images de mon frère Lissiel le visage dans la boue, tandis que mon régiment de renforts arrivait trop tard au siège de sa forteresse. Ces images de mes filles, enlevées et assassinées, probablement violées par ces immondes porcs humains...
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:40

La colère monte, la rage prend le contrôle sur moi et mex yeux se colorent du rouge de la hargne que mon sang bouillonnant fait ressurgir de mes plus lointaines origines. Désespérée colère, que pourrais je bien faire seul face aux régiments des hommes ? Mais la pensée n'est plus face à la colère. Dégainant mon arme, je me jette vers les ruines en feu de ma cité et massacre tout ce qui n'a pas d'oreilles longues et se trouve sur mon chemin. Alternant puissante magie de glace et coups d'épées de maîtres, je laisse le sang guider ma colère et éviscère les hommes comme on déchire de vulgaires feuilles de papier. Rapidement rejoint par mon dernier fils en vie, la complémentarité Sihameliel fait un carnage chez nos ennemis. Mais nous ne sommes que peu, et rapidement, nos forces font défaut...

La dernière chose que j'ai pu voir avant que mon frère ne m'assome et ne me fasse monter sur un bateau, était le sourire de mon fils et ces derniers mots : "Partez, père, et revenez nous sauver quand les moyens seront avec nous. Nous tiendrons jusque là, un jour ou un millénaire, j'en fais le serment."

Puis je me suis réveillé sur le pont d'un bateau, avec de nombreux elfes qui fuyaient le continent. Ils débarquèrent tous sur l'île d'Encyx, devenu le bastion innattaquable de notre dynastie. Je déposais ma dernière soeur, les larmes à l'oeil, avant de reprendre la mer, en quête d'une force capable d'aider les miens. Deux mois de navigation m'amenèrent au port de Heine, ou je débarquais...
[modifier] Fiche de Personnage
[modifier] La dynastie Sihameliel
[modifier] La Famille Liannnan Ulio' Sihameliel


Sawiel Huloy Fistariel : Sawiel est ma première épouse. Amie d'enfance et compagne de guerre et de camp d'entraînement, notre mariage fut célébré lorsque les derniers sombres furent chassés par dela les montagnes, sous couvert d'une raison politique qui nous arrangeait bien, jeunes amants que nous étions... Elle me donna mes trois premiers enfants, et les siècles passèrent dans le bonheur le plus total. Sawiel sera executée, avec Tawièn, par les humains aux pieds des murs de ma forteresse, face à mes nombreux refus de déposer les armes et abandonne Hannova, ma cité.

Tawièn Tieljiliel : Tawièn est ma seconde épouse. Fille de basse condition, elle fut engagée dans les bâtiments adminsitratifs de Hannova, en qualité de coursière. Je la croisais pour la première fois il y a 700 ans, et je fus instantanément séduit par sa beauté. Abandonnant bien souvent conseils et réunions, je m'enfuyais avec Tawièn, galopant dans les plaines, profitant des magnifiques décors qu'offrait notre pays. Elle me donnera 4 enfants. Tawièn trouvera la mort aux côtés de mon autre épouse, sous les armes de ces maudits hommes...

Amil - Galdor Sihameliel : Héritier de ma dynastie, Amil - Galdor est ce qu'on pourrait appeler le plus pur produit de la noblesse elfique. Fier et majestueux, Amil fut elevé dans l'esprit de prendre un jour la succession au trône. Nommé par mon père Commandant de la garde Royale, Amil - Galdor périra aux côtés de mon père lors de la bataille qui verra la cité volante d'Halui s'effondrer.

Celowiel Sihameliel : Celowiel est un modèle de beauté. Très rapidement courtisée par les familles nobles qui voyaient en elle un moyen de s'approcher de la famille royale, Celowiel préféra s'isoler dans ce monde d'où elle tirait l'essence des magnifiques peintures qui ornaient les murs de son château... S'imposant comme une des artistes les plus appreciées de l'empire elfe, Celowiel préféra tomber et brûler avec ses peintures que de fuir son château.

Delorith Sihameliel : Des sa plus tendre enfance, Delorith se passionnait pour les armes et plus particulièrement le plus noble art de guerre de notre peuple : l'archerie. Passant ses journées et ses soirées dans les casernes et les terrains d'entrainement du palais d'Hannova, Delorith devint tres rapidement la "mascotte" du régiment. Il ne fut donc pas surprenant qu'elle intégrât l'armée à sa majorité. Faisant rapidement preuve de discnernement et d'efficacité, elle se vit confier une troupe, puis une garnison et enfin un régiment. La déclaration de guerre des humains la propulsa au poste de Générale des armées de frontières, remplaçant son Oncle Lissiel, assiégé dans sa forteresse. Aujourd'hui, Delorith se bat aux côtés de son demi-frère, repoussant les vagues d'assaut humaines pour défendre Hannova, dernier bastion de l'Empire d'Halui.

Kaaedan Tieljiliel : Kaaedan fut tres souvent considéré comme étant la brebis galeuse de la famille, mais je le consifère certainement comme tout ce que je n'ai jamais pu être de part ma position sociale. En perpetuel conflit avec l'autorité depuis son enfance, Kaaedan se réfugia dans la poésie et l'écriture pour exprimer ce que nul ne pouvait comprendre. Mon plus lointain et pourtant plus proche fils disparaitra dès le début des conflits contre les hommes et les nains. Je suis sans nouvelles depuis bientot 400 ans...

Miwen Sedë Sihameliel : Miwen était une enfant qui n'avait pas sa langue dans sa bouche. Tenant du fort caractère dont on hérite dans la famille Sihameliel, elle maîtrisa très rapidement l'art de l'oration et de la manipulation par la parole. Devenue ambassadrice du peuple auprès des autres populations du continent, elle put négocier et résoudre de nombreux conflits tant sa pertinence et son art du mot étaient grands. Enlevée lors d'une négociation, elle sera executée par les hommes après avoir été utilisée comme monnaie d'échange dans les négociations...

Véndil Gan Sihameliel : Véndil Gàn est mon dernier enfant, avec sa soeur jumelle Siolindë. Possédant un talent inné pour la guerre, il prit rapidement place à mes côtés dans l'armée. Stratège de Génie, combattant talentueux, général froid et efficace, Véndil est celui qui fut surnommé par le peuple "L'imbrisable glace", car ses régiments ne perdirent jamais une bataille sous ses ordres. Me forçant à partir chercher pouvoir et aide sur d'autres terres, il prit la tête de mon armée et protège la cité d'Hannova, avec sa demi-soeur Delorith.

Siolindë Sihameliel : Siolindë a vécu toute son enfance dans l'ombre de ce grand commandant qu'est sa demie-soeur, cet immense poète qu'est son frère et cette oratrice de talent qu'était sa soeur... Elle complexa rapidement de n'avoir que peu de spécificités, comme chaque membre de la famille, et se réfugia dans l'archerie pendant plusieurs décennies. Elle partit en voyage initiatique plusieurs années, et revint plus douée que jamais avec un arc, à tel point que sa demie-soeur, la fière Delorith, lui demanda d'entraîner les archers de l'armée. Siolindë trouvera la mort parmis les premières batailles contre les hommes, devenant la première victime royale de ce conflit...



[modifier] Fiche de Personnage

Nom : Uilo' Sihameliel

Prenom : Liannnan

Age : son âge recensé est de 1689 ans, mais des documents indiquent l'existence d'un Liannnan il y a près de 3000 ans.

Famille : Un fils et une fille en vie, qui mènent la guerre dans son Empire. Un fils porté disparu. Le reste de sa famille est à ce jour décédé. Liannnan a refait sa vie à Lomëalda où il vit avec Lizael Nemendil, de qui il attend deux enfants.

Classe : Liannnan a reçu une éducation militaire classique : armes et archerie. Depuis peu, il s'est découvert des affinités avec la magie de glace.

Profession : Conseiller au cercle d'Ambre.

Alignement : Neutre Bon.

Signes Particuliers : Outre la rune de Force qui est gravée sur son front, Liannnan n'a que peu de signes particuliers. Sa carrure est plus proche de celle des humains que des elfes, et sa musculature est très developpée pour quelqu'un de son peuple. Cependant, le sang le plus pur des elfes coule dans ses veines et on peut le dire rien qu'en croisant les reflets violacés de ses yeux...

Objectifs : Liannnan n'a plus qu'un objectif, puisque les guerres dans son pays se terminent grâce à son fils : il veut vivre et rendre heureux la femme qu'il aime, Lizael.
[modifier] Chroniques des terres d'Oreline
[modifier] Liannnan le voyageur

Liannnan arriva au port de Heine. Rapidement débarqué du bateau, il contourna la ville afin d'éviter d'entrer en contact avec les populations humaines. Ironique quand on sait qu'Heine est majoritairement peuplée d'elfes... Il remonta les grandes routes commerciales, avant de prendre auberge dans la ville naine de Giran... Traînant souvent sur la place, cherchant à glaner des informations sur ceux de son peuple, ceux qui comme il le pensait alors, l'aideraient à trouver comment sauver son peuple. Rapidement pris à parti par les sombres, il sera contraint d'éliminer deux d'entre eux... Puissent ils maudire son nom depuis leur tombe.

Liannnan apprit rapidement l'existence d'un village elfe, établi autour d'un arbre de la vie, comme ceux qui fleurissaient dans son pays... Utilisant les moyens mis à disposition par les gardiennes du dimension, il prit la direction du village...
[modifier] Le village elfe, sauvons la reine !

Lettre à sa fille Delorith, Liannnan ulio' Sihameliel.

Mon arrivée au village fut accueillie par plusieurs elfettes... Il y avait là une prêtresse, une ambassadrice et la reine de ce peuple. Je fus rapidement frappé par la proximité que la reine entretient avec ceux de son peuple... J'avais toujours cherché à être proche des miens, mais la noblesse et le rang sont deux choses grandement respectées à Halui, et je n'ai que peu souvent su me mêler à la population... Je rendis visite aux elfes plusieurs fois, apprenant peu à peu à connaître les coutumes de ce peuple si semblable et pourtant si différent de moi... Puis vint cet elfe lumineux et mystérieux.

Je ne l'apprendrais que plus tard, mais il s'agissait d'un grand général du temps passé, envoyé par les dieux pour désigner celui qui sera le héros du peuple elfe... Celui ci clamait haut et fort qu'il avait enlevé la Reine, et outre son arrogance flagrante dans ce propos, il se permit de nous poser une énigme en guise de jeu afin de nous permettre de la retrouver. Peu coutumier de ces terres, je laissais les pensées des gardes nous guider lentement vers une réponse, puis l'obtint comme un éclair. Sans dire mot, je prenais la route d'un chateau dévasté dans lequel, je le pensais, se trouverait la Reine.

Mon intuition ne me trompera pas, puisque je la retrouvais, paniquée et en proie à une formidable terreur, errant dans les plaines autour du chateau. Le Héros me félicitera pour cela, bien que j'ignore encore pourquoi.
[modifier] Lizael

Extrait d'une missive pour son fils Vendil Gàn, Liannnan ulio' Sihameliel.

Lizael... Je pourrais coucher par écrit des livres entiers à parler de cette personne, toutefois, je vais essayer de mettre mes idées au clair afin que tu puisses comprendre mes précédentes missives. Lizael Nemendil est le général en chef des armées du peuple elfe du continent sur lequel j'ai débarqué.

Elle m'accueillit dans le village et m'offrit un toît sous lequel dormir. Tu me connais, mon fils, et tu sais à quel point je suis désintéressé de me faire connaître et raconter les détails de mon existence... Sur ce point, tu as beaucoup hérité de moi. Et bien, sans bien comprendre pourquoi, j'en suis rapidement venu à lui confier ce que je pense, ressens et ai vécu. J'en arrive parfois à oublier jusqu'à l'existence même de tous mes soucis lorsque je suis en sa compagnie. C'est une personne exceptionnelle, au coeur immense, et possédant une loyauté et une dévotion pour son peuple qui forcerait même ton admiration, Vendil.

Nous en sommes rapidement venus à passer beaucoup de temps ensemble et pour être tout à fait honnête avec toi, son absence enlève de la saveur à tous les moments que je vis. Quelle immense plaisir que d'avoir quelqu'un qui confie ses peines et ses joies, qui partage les miennes mais surtout les comprend et les vis sincèrement... J'aimerais que tu la rencontres, toi la glace que nulle n'a jamais su faire fondre, pas même ton épouse. Tu ne saurais résister et rester de glace, tout comme je n'ai pu résister. Ai-je même songé à résister ? Les plus beaux rêves sont ceux qui n'ont pas l'air de rêves, qui sont si réels qu'on pourrait les palper. J'ai la sensation de redécouvrir une vie, comme si jusqu'à présent, j'avais vécu avec quelque chose en moins, d'indispensable et pourtant si évident...

Récemment, Lizael a été victime d'une agression, perpetrée par l'un des notres, un elfe. Ses jours ne sont pas en danger, semble-t-il, mais un virulent poison paralyse ses jambes. Cet accident, dont je m'accuse de mon absence, m'a fait prendre conscience d'une chose importante concernant Lizael... Je t'en dirais plus dans ma prochaine lettre, lorsque je saurais mettre un mot sur cette chaleur réconfortante qui envahit mon corps à chacun de ses sourires ou de ses éclats de rire...

Je te vois déjà sourire, imaginant ton vieux père pris d'élans buccoliques. N'imagines pas trop loin, Vendil, la réalité est aussi simple qu'elle n'est formidable. Et les nouvelles de tes récentes victoires ne peuvent qu'ajouter à ma joie.

Comment se porte Spilionn ton épouse ? A-t-elle toujours ... La lettre se poursuit...
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:40

Extrait du journal de Liannnan ulio' Sihameliel

Je lui ai dit. J'ai exprimé à Lizael tout les sentiments qui m'habitent depuis notre première rencontre. Ces sentiments qui n'ont cessé de grandir et de croître au point que passer une minute sans elle m'était devenu pénible. Lizael partage mes sentiments et depuis quelques jours, notre amour n'a de cesse de nous attirer dans les bras l'un de l'autre.

Certes, notre rang et notre éducation nous impose de ne pas nous comporter en public comme d'autres couples moins pudiques et moins discrets, mais nos moments privés et loin de tous et tout ont une saveur que je n'avais encore jamais goutée... Nous partageons toujours autant de moments magiques, agréables, à nous écouter parler de notre passé, de notre avenir, mais ces moments ont une saveur supplémentaire, lorsque je peux enfin essuyer une larme de la joue de Lizael ou me laisser embrasser tendrement lorsque j'évoque des souvenirs qui l'émeuvent. Ah, ses baisers. Un seul de ses baisers suffirait à balayer tous mes doutes, mes peines et mes chagrins.

Voila plusieurs nuits que nous dormons tantôt au bord d'un lac, tantôt sous un arbre... J'aime ces moments, où nous retrouvons ensemble la nature, même si je pense demander à Lizael de venir s'installer chez moi, ou du moins y passer ses nuits. J'ai fait installer une couchette plus grande, et j'espère qu'elle n'y verra pas trop d'avances de ma part.

Je suis envoûté et si je peux adresser une requête aux dieux et déesses : Ne me désenvoutez pas.
[modifier] Retrouvailles et recrutement

Le conseiller Liannnan etait parti a la tombée de la nuit par le port de Heine... Sa frèle embarcation filait sur l'eau bien plus vite que tout bateau de fret, et le vent était favorable à son trajet... Les rares marins qui l'accompagnaient n'étaient guère rassurés de voyager de nuit, mais le conseiller était bien pressé d'atteindre sa destination : une ile refuge de beaucoup d'elfes, sans autre population, appelée Amatire Wintil, le reflet de l'espoir.

Le conseiller Liannnan debarqua apres a peine une heure de voyage, le vent avait ete tres favorable. Le retout serait sans doute moins aisé, mais qu'importe. Il se faufila a travers les ruelles tortueuses formées par les entrepots du port et entra finalement dans l'un d'eux. De nombreux elfes étaient réunis ici, beaucoup portaient encore des pièces d'armures ou des armes, vestiges de leur passé de soldat. Liannnan prit une profonde inspiration, sortit sa couronne de son bagage, la posa sur son front et depose sa capuche par dessus son visage. Il traversa sans bruit la foule réunie, et monta sur une estrade improvisée par des tonneaux et des caisses entreposés la...

Peu réagirent de voir un elfe monter sur ces caisses, préférant leur discussion à cet inconnu capuché, mais lorsque l'homme enleva sa capuche, un soupir d'etonnement et de consternation parcourut l'assemblée qui se figea sur place. Quelques secondes après, c'est près de 300 elfes qui s'agenouillaient en face de celui qui était devenu leur roi peu de temps avant son exil forcé...

Pendant un instant, le conseiller Liannnan, simple habitant du village de Lomealda, redevint sa majeste Liannnan, empereur du continent d'Halui. Il parlera peu, ce soir la. Peu mais juste. Il expliquera à tous ces soldats réfugiés, blessés, sans patrie, qu'une nouvelle patrie les attendait et les accueillerait à bras ouverts sur un continent proche. Qu'un travail à hauteur de leur talent de soldats les attendait et qu'il ne tenait qu'a eux de saisir l'opportunité de mettre à profit des années de guerre pour protéger tout un peuple...

Le roi Liannnan descendit de son estrade, tapota quelques épaules de vieux lieutenants reconnus au détour d'une lueure de bougie et quitta la salle, un peu ému... Il ota sa couronne, l'observant entre ses mains de longues minutes, puis l'image de Lizael lui revint en tête et il la rangea dans sa besace sans regret ni émotion... Il aurait aimé qu'elle soit là, avec lui maintenant, mais elle devait rester au village, son épée et elle étaient nécessaires et elle ne pouvait pas se permettre de partir, surtout ces jours ci. Mélancolique, Liannnan le roi redevint le conseiller. Il sculpta en glace plusieurs fois dans le remous des vagues le visage de sa bien aimée , regardant avec amusement le flux et le reflux emporter les sculputures sous la douce lueur de la lune presque pleine.

Le matin se leva et Liannnan était toujours éveillé, comme envouté par le souvenir de Lizael... Il eut un sourire pour elle, qui devait se lever en même temps qu'il quittait la plage sur laquelle il avait passé la nuit... Il rejoignit le port et le navire qu'il avait fait affrêté pour rentrer a Heine. Devant lui, sur le bateau, un peu plus de 150 soldats se tenaient là, avec pour toutes possessions leurs armures et leurs armes...


"Nombreux sont ceux qui ont deja fondé famille, lui souffla un de ses proches lieutenants, les autres ne peuvent simplement plus vivre de guerre, majeste."

"La moitié m'a suivi, pensa Liannnan, qui esquissa un sourire, C'est plus que je ne l'escomptais."

"CAP SUR HEINE !"

Une corne de brume retentit et les voiles se gonflèrent tandis que le conseiller fermait les yeux sur une traversée reposante, un sourire satisfait de ramener tant d'hommes...
[modifier] Voyage dans le passé

Sur le quai de la ville de Gludin, un couple de voyageurs attire l’attention des marins, des passants et devient rapidement le centre d’intérêt de la journée pour ces humains impressionnables. Brillant de toute la noblesse et la prestance des hauts elfes, un couple attend patiemment le bateau, vêtus de vêtements simples, contrastant et jurant avec la présence qu’ils dégageaient. Malgré sa cape d’étoffe grossière aux couleurs de terre, l’elfe impose une sorte de respect presque surnaturel, et chaque homme qui croise son regard au détour d’un mouvement de tête reprend rapidement ses activités, tiraillé entre l’envie de regarder à nouveau cet être d’une telle présence et la crainte de poser ses yeux sur son regard glaçant et froid. Malgré son angoisse visible au fur et à mesure que le bateau approchait à l’horizon, sa compagne elfe n’en intime pas moins de respect et de désir chez les humains du port. D’une beauté telle qu’aucune humaine n’aurait l’audace de prétendre égaler, l’aspect frêle et fragile de l’elfe dégage suffisamment d’assurance et de maîtrise des arts de guerre pour maintenir à distance tous ceux que la vue d’elfes dans leur ville intrigue autant que fascine.

Le pied marin de Liannnan se pose sur le bateau avant même l’amarrage de ce dernier au quai. Il se retourne, un large sourire sur le visage, comme à son habitude, et tend la main vers Lizael afin de l’aider à monter, et aussi un peu afin qu’elle ne change pas d’avis sur ce voyage en bateau au dernier moment. La traversée commence rapidement, et les angoisses de Lizael sont rapidement surmontées par la présence rassurante et les comptines pour enfant que Liannnan murmure aux oreilles de son aimée pour lui faire oublier qu’elle n’a guère plus le pied marin que lui ne sait plonger... L’arrivée sur l’îles aux murmures se fait sans encombres, et c’est un port quasi désert qui les accueille pour ce voyage dans le passé...

- Les évènements qui suivent sont relatés dans les mémoires de Liannnan, à la manière d’un souvenir qu’on se remémore pendant une nuit d’insomnie, cherchant un état de béatitude placide pour trouver enfin le sommeil... -

Mon cœur s’était réchauffé quand Lizael m’avait annoncé son désir de revenir sur les pas de son passé, de son enfance. Partir en voyage quelques lunes en ma compagnie, sur l’île qui l’avait vue grandir il y a de cela bien longtemps… Notre arrivée sur l’île fut déjà le théâtre du jaillissement de forts sentiments chez ma compagne. Lui prenant la main, je voulus me montrer rassurant et présent. Nous marchâmes jusqu’à la ville, ou plutôt le bourg de l’île. Tout dans ce village sentait la présence humaine. D’ailleurs, notre arrivée fut l’attraction de la journée, comme si deux elfes revenant sur une terre qui appartenait autrefois à leurs ancêtres était le spectacle de toute une vie. Fatiguée par le voyage, Lizael émit le souhait de se reposer à une auberge proche, ce que nous fîmes.

Le jour n’était pas encore levé que nos pas foulaient presque sans bruit l’herbe humide du petit matin. Nous sommes partis à travers les quelques rares bosquets qui autrefois formaient des forêts. Lizael me conta l’histoire de cette île, chaque construction en ruines, chaque arbre séculaire, chaque lieu amenait son lot d’histoires, de souvenirs, Tantôt une série de colonnes brisées ramenait la vision d’un poste de garde, ou simplement d’un autel forestier dédié à Eva. Ici, un groupe d’arbres qui, par le plus grand miracle de la nature avait résisté aux ravages du temps et de la déforestation des hommes, nous contait les temps anciens ou les fées parcouraient les forêts, de leur rire cristallin et de leur envol moucheté de paillettes lumineuses et d’étincelles de magie… La grande cascade du sud-ouest de l’île nous offrit un lieu de repos, où je buvais les paroles de Lizael, ému par l’émotion que sa voix projetait avec tant de sincérité… Je la pris de nombreuses fois dans mes bras, l’aidant à surmonter de revivre ses souvenirs parfois mélancoliques. Je ris de bon cœur également, au détour d’une anecdote croustillante... Je partageais avec elle chacun de ses émotions, chaque sentiment, chaque souvenir n’était pas que sien, il était nôtre. Nous avons beaucoup échangé de souvenirs, personnels, intimes, pénibles ou agréables, et le soleil terminant d’empourprer le ciel lorsque nous arrivâmes à l’endroit où se trouvait la maison où elle avait grandi. Elle me demanda si je désirais poser campement ici. J’acceptai, m’assurant toutefois que c’était bien son souhait, si elle était sûre.

La lune était haute et presque pleine lorsque notre amour fusionna. C’est ici, sur le lieu le plus intense et chargé de souvenirs, de mémoires, d’amour et de haine, que nous consumâmes pour la première fois l’ardent amour qui animait nos cœurs.

J'ouvre une parenthèse nécessaire. Il faut savoir une chose sur les elfes afin de bien comprendre l’importance de cet évènement, qui, dans une société humaine, ferait sourire de romantisme. Les elfes sont des êtres de passion, mais pas de chair. Offrir son corps à l’être aimé est un acte presque plus fort que dire « je t’aime ». S’unir, dans la chair et dans l’esprit, est la plus grande preuve d’amour que se portent les elfes. Dans une vie millénaire d’elfe, cela ne lui arrive en moyenne qu’une fois si le cycle de la nature n’est pas brisé par des morts, des guerres et des pertes. Un elfe qui s’est donné corps et âme et qui perd sa compagne met généralement plusieurs siècles avant de pouvoir aimer « dans la chair » à nouveau. Il n’est pas rare que des couples elfes, vivant ensemble, s’aimant, restent à un stade purement platonique plusieurs siècles durant car aimer n’implique pas nécessairement désirer et posséder l’autre dans les sociétés elfes. Vous comprenez désormais pourquoi les naissances chez les elfes sont un évènement rare... Je referme cette parenthèse.

Nous avons alors laissé notre désir s’embraser et se consumer… Jamais amour n’avait été si fort, sentiment n’avait été si intense, sensation si puissante. Le monde s’arrêta de tourner le temps d’une nuit, la Lune se fit discrète au détour d’un nuage et le temps stoppa sa course, comme pour nous laisser savourer toute l’intensité de ce moment si magique. Nous n’étions plus deux êtres, mais un seul sentiment, une seule et même pensée, d’une force qui aurait pu balayer des continents entiers...

Ce voyage sur l’île des bardes sembla être le réel commencement de ma vie, jetant presque aux orties les siècles passés, comme si j’avais toujours attendu de la rencontrer, de l’aimer. J’ai percé les défenses de Lizael, elle m’a ouvert son cœur et son âme et je lui ai donné le mien. Les croyances populaires parleraient d’âmes sœurs ou d’âmes jumelles, je préfère m’en tenir à la dualité qu’offre le monde… Lizael me complète, elle corrige mes défauts et rends mes qualités encore meilleures, comme les deux pièces d’un puzzle, nous formons un ensemble tellement plus parfait que deux individus.

Le réveil fut le plus tendre jamais vécu. Le moindre sourire de Lizael chassait déjà tous mes doutes et mes craintes, désormais, je n’avais même plus de craintes. Entre ses bras, le monde pourrait disparaître que je n’en ressentirais même pas d’appréhension. Le voyage se conclut le lendemain, lorsque nous prîmes à nouveau le bateau pour Gludin, comme deux adolescents humains, main dans la main, avec le sentiment d’avoir enfin trouvé le but de nos existences...


Lizael, mon aimée, melda, j’ai tant attendu, tant vécu sans but, tant erré... Il aura fallu tant de choses pour qu’on se trouve, mais aujourd’hui, je suis avec toi, je suis à toi et mon unique préoccupation sera de te rendre heureuse pour le reste de notre, je l’espère, longue existence.

- Le journal s’arrête sur ces mots -
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:47

[modifier] Lizael

[modifier] La trahison des Humains
e t’éloigne pas trop !

La jeune elfe se retourna vivement, marmonnant quelques paroles rassurantes. D’un pas léger et sautillant, elle partit en avant sous le regard de sa mère. Ce jour-là, le soleil était radieux et l’air était doux. Lorsqu’elle jugea avoir pris suffisamment d’avance pour être tranquille, Lizael s’arrêta et s’assit au pied de l’un des arbres centenaires qui bordaient le chemin. Alors qu’elle jouait avec les dessins que faisaient sur son bras les rayons qui perçaient à travers les frondaisons, un léger bruissement capta son attention. Ce n’était pas un écureuil ni un oiseau. Ni rien qu’elle connaissait, malgré son habitude de bruits de la nature.

Sans tenir la promesse qu’elle venait de faire à sa mère, elle s’enfonça à pas de loup dans les profondeurs de la forêt. La, derrière ce chêne au tronc énorme… Cette lueur diffuse et agréable… Ce souffle… Se pouvait-il que ce soit un esprit de la forêt ? On ne les voyait que très rarement… Intriguée, la jeune elfe avançait en faisant le moins de bruit possible, tant par précaution que pour éviter d’effrayer ce qui se trouvait derrière l’arbre.

Clip clop.

Lizael retint son souffle et se demanda si elle avait bien entendu un bruit de sabots.

Clip clop.

Une crinière blanche soyeuse, deux magnifiques yeux bleus bienveillants. Lizael se demanda si elle ne rêvait pas. Elle se sentit envahie d’une impression aussi étrange qu’agréable, et d’une irrépressible envie de caresser l’animal. Elle tendit la main le plus doucement du monde et, les yeux dans les yeux, chacune fascinée par l’autre, la licorne et la petite elfe se rapprochèrent l’une de l’autre. Plus que quelques pas et elle la touchait. Comme elle devait être douce… Plus qu’un pas, et…

- Lizael ? … Lizael ! Par Eva, tu es là. Je t’avais pourtant mise en garde ! Tu vas finir par te perdre…

Lizael se retourna et regarda sa mère d’un ton de reproche.

- Maman ! Tu l’as faite fuir !

- De quoi parles-tu ?

- De la licorne, Maman. J’allais presque la toucher, et tu l’as effrayée.

L’elfe sourit à sa fille.

- Il n’y a plus de licorne dans cette forêt depuis bien longtemps, ma chérie. Les humains les font fuir. Elles n’aiment pas beaucoup leur compagnie, je crois.

Lizael fit le tour de l’endroit où s’était tenu l’animal. Sur le sol, les fleurs printanières perçaient parmi les feuilles mortes. Aucune trace de sabots ni de pas d’aucune sorte.



’entourant d’un bras, l’elfe caressa doucement les cheveux blond clair de sa fille.

- Pourquoi dois-tu partir, Maman ?

- Ton père et moi devons aider à défendre notre peuple.

- Contre quoi ?

- Contre les humains…

La jeune elfe leva sur sa mère deux grands yeux verts emplis d’incompréhension.
- Mais je pensais… Tu m’avais dit qu’ils étaient nos amis… Que tu leur enseignaient notre magie pour qu’ils nous aident à nous protéger des Orcs…

La mère soupira, consciente de la complexité de la situation.

- C’était le cas, Lizael. Mais ils nous ont trahis. Une fois qu’ils ont jugé maitriser suffisamment la magie, ils ont décidé de s’allier aux Orcs, pensant pouvoir ainsi conquérir le continent. Ils sont aveuglés par leur soif de pouvoir. Et ce depuis le début…

- Mais vous êtes plus forts et plus intelligents qu’eux, n’est-ce pas père ?

La petite adressa un regard confiant à l’elfe qui, à l’autre bout de la pièce, rassemblait quelques affaires. Se forçant à sourire, il mentit.


- Bien entendu, ma chérie.

- Vous reviendrez bientôt ?

- Le plus vite possible. Je ne pourrai pas me passer longtemps de serrer mon petit ange dans mes bras.

- Et quand vous reviendrez, me laisseras-tu tenir ton arc comme la dernière fois ?

L’elfe traversa la pièce et souleva la petite des genoux de sa mère. Avec tendresse, il frotta son nez contre le sien.

- C’est promis.

Riant aux éclats, elle enfouit sa tête au creux du coup de son père. En réalité, les chances de remporter cette guerre étaient minimes, il le savait. Trop peu d’entre eux en revinrent vivants. Et les parents de Lizael ne furent pas de ceux là.
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:48

a mère de Lizael était allongée, les yeux mis-clos, le teint cireux et le front couvert de sueur. Sa fille était agenouillée au pied du lit, tenant un bol de bouillon dans ses mains.

- Tu dois boire, Maman. Il faut reprendre des forces pour guérir vite.

Avec difficulté, l’elfe but une gorgée du bouillon que lui tendait sa fille. Satisfaite, Lizael reposa le récipient et prit la main de sa mère dans les siennes. Epuisée, l’elfe se força à ouvrir les yeux et regarda longuement son enfant.

- N’aies pas peur, mon ange. Car nous serons toujours près de toi. Quoi que tu fasses...

Sur ces mots, ses yeux se fermèrent et la pression de sa main se relâcha. La guérisseuse, qui n’avait rien perdu de la scène, baissa la tête et murmura quelques mots.

- Maman, non, ne dors pas encore. Tu n’as pas fini ton bouillon… Tu dois boire pour guérir… Maman, réveille-toi…

Lizael sursauta. Dehors, des cris se firent entendre et l’agitation semblait régner. La guérisseuse s’affola et couru prendre la petite par la main pour l’entraîner à l’extérieur. Mais Lizael refusa de lâcher la main de sa mère.

- Non, je dois rester près d’elle pour quand elle se réveillera. Elle sera contente de me voir, et…

- Lizael, elle ne se réveillera pas, répondit la guérisseuse d’une voix plus dure qu’elle ne l’aurait voulu.

Les yeux de la jeune elfe s’emplirent de larmes de colère.

- Pourquoi dis-tu cela ? Pourquoi es-tu si méchante ? Maman va se réveiller bientôt, et je lui donnerai le reste de bouillon. Quand elle sera guérie, nous…

Le reste de sa phrase se perdit dans ses sanglots. Elle pleura bruyamment, la tête posée sur le ventre de sa mère. Lorsque des bras puissants l’empoignèrent et la soulevèrent du sol, elle n’eut même pas la force de se débattre. Puis une main chaude se posa sur son front, une voix grave prononça une incantation et elle sombra dans un sommeil sans rêves.



orsqu’elle se réveilla, l’air sentait le sel et le sol semblait instable. Elle tenta de se lever mais la nausée la força à se rasseoir. Un elfe était assis près d’elle et semblait la veiller d’un air bienveillant.

- Où sommes-nous ?

- Sur un bateau. Nous tentons de gagner le continent.

- Pourquoi ?

- Les Orcs ont envahi notre île. Nous avons dû fuir.

- Je veux rentrer chez moi. Quand reviendrons-nous ?

L’elfe soupira.

- Peut-être jamais, ma chérie.

Lizael étouffa un sanglot, la vue brouillée par les larmes.

- Où est ma mère ? Est-ce qu’elle s’est réveillée ?

- Non, Lizael. Elle ne s’est pas réveillée. Et elle ne se réveillera plus dans ce monde. (Il leva les yeux au ciel et montra vaguement les étoiles) Elle est l’une de ces étoiles, à présent. Elle te regarde et je suis certain qu’elle est très fière de ton courage. Et… (il hésita) Et ton père est auprès d’elle.

Il se tourna et pris un arc posé derrière lui. Elle l’aurait reconnu entre mille.

- Ton père m’a demandé de te le remettre. Je t’apprendrai à t’en servir, mais tu as le droit de le garder puisqu’il t’appartient désormais. Plus d’un Orc a succombé sous ses flèches.

La jeune elfe empoigna l’arme.

- Je ne veux pas que tu me montre. Père a promis qu’il m’apprendrait quand il reviendrait.

- Lizael… Ton père ne reviendra pas.

- Il l’a promis. Mon père tient toujours ses promesses !

L’elfe soupira et attira la petite contre lui.

- Je ferai de mon mieux pour m’occuper de toi.





’elfe tendit l’oreille. Un craquement, un oiseau qui s’envole. Une fraction de secondes lui suffit pour sortir une flèche de son carquoii et bander son arc, dissimulée dans les fourrés. Des bruits de pas se firent entendre, accompagnés d’une respiration forte. Assurément, ce n’était pas l’un de ses semblables, et l’individu ne faisait pas beaucoup d’efforts pour avancer discrètement. Mais les pas restaient trop légers pour être ceux d’un Orc ou d’un gobelin.

Dès qu’elle aperçu la silhouette, elle lâcha sa flèche et l’humain s’écroula avec un cri de douleur. Certaine qu’il ne représentait plus aucun danger, l’elfe sortit de sa cachette et se campa devant lui, mais suffisamment loin pour qu’il ne puisse pas l’atteindre avec son épée. Occupé à essayer d’extraire la flèche de sa jambe, il ne s’aperçut pas immédiatement de sa présence. Elle se tint devant lui, bras croisés, jusqu’à ce qu’il lève les yeux sur elle. Malgré sa jambe blessée, il eut un mouvement de recul.

L’elfe adopta un ton dur et autoritaire.

- Ton épée. Jette-la derrière toi.

Sans discuter le moins du monde, l’homme obéit et lança son épée sur le chemin. Malgré la beauté et l’apparente fragilité de l’elfe, les yeux verts qui le fixaient le glaçaient. Sans le quitter du regard, elle fit un pas dans sa direction.

- Ton couteau.

L’homme écarta un pan de sa cape et découvrit un petit fourreau dont il tira une dague. D’un geste prudent, il la jeta derrière lui.

- Que fais-tu ici ? Sais tu que tu es sur le territoire des elfes ? Vous autres humains avez souillé suffisamment de terres pour poser un pied dans cette forêt.

Menaçante, elle fit un nouveau pas en avant.

- Je… Je me suis égaré, je le jure ? Pitié, dame elfe, j’ai une femme et des enfants…

Le regard de l’elfe se fit encore plus dur.

- Et moi j’avais une famille, avant que ton peuple ne trahisse lâchement le mien.

- De quoi parlez-vous ?

- Je te parle du temps où vous vous êtes moqués de nous. Du temps où votre alliance avec les Orcs causa la perte des miens.

- Mais les faits que vous relatez remontent à des centaines d’années, dame…

- J’étais très jeune à cette époque. L’endroit où je suis née… J’y suis retournée, depuis. Tout n’est plus que ruines, envahies par la végétation et peuplées de créatures nocives. Le seul territoire que tes ancêtres ont bien voulu nous laisser est celui où tu as daigné mettre les pieds. Cette forêt appartient à mon peuple depuis le début des temps… (Elle fit un nouveau pas en avant) Et j’entends qu’elle le reste. Dans moins d’une heure, la nuit tombera. Je te conseille d’utiliser ce précieux temps pour rebrousser chemin avant que les loups soient attirés par l’odeur du sang, ou que l’une de mes flèches soit moins indulgente que la première.

L’homme fit mine de se relever, mais la douleur le força à se rasseoir. Alors que l’elfe s’agenouillait près de lui, il tenta de ramper en arrière, mais d’un regard elle lui conseille de s’immobiliser. Du doigt, elle désigna la flèche profondément plantée dans sa cuisse. - C’est ça qui te gêne pour marcher ?
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:49

Avant qu’il ait eu le temps de répondre, elle empoigna la flèche et la tira d’un coup sec. L’homme hurla. L’elfe se releva et recula de quelques pas.

- Je te conseille de détacher ta ceinture et de la serrer fortement sur ta jambe blessée. Cela t’évitera de te vider de ton sang.

Bras croisés, elle attendit qu’il s’exécute. Lorsque ce fut fait, elle se saisit de son arc et encocha une flèche.

- A présent je vais compter jusqu’à dix. Si tu es toujours à portée de mes flèches à la fin du décompte, eh bien, tant pis pour toi. Un… (Rassemblant ses forces, l’homme pris appui sur ses bras et réussit à se hisser sur sa jambe valide) Deux… (Grimaçant de douleur, il tourna les talons et commença à s’éloigner) Trois… (Il ramassa son couteau et son épée, et entrepris de se servir de cette dernière comme d’une canne) Quatre… (Une dernière fois, il tourna la tête pour voir l’elfe qui le menaçait toujours avec son arc) Cinq… (Le voyant s’arrêter, elle haussa la voix) Six… (Malgré la douleur qui le tenaillait, il s’en fut, clopin clopant, et finit par disparaître au détour du chemin) Alors, sans pour autant ranger son arme, Lizael le suivit pour vérifier qu’il quittait bien les terres des elfes. Depuis des années, elle s’était promis qu’elle n’aurait aucune pitié pour ces êtres qui avaient laissé son peuple se faire massacrer. Les humaines les avaient trahis, humiliés, chassés. Elle se maudit de lui avoir laissé la vie sauve, et en même temps, elle en fut soulagée. Elle avait essayé de l’effrayer, de ne laisser transparaître aucune compassion dans ses yeux. Mais elle n’avait pas pu faire autrement que de le laisser s’enfuir.

- La prochaine fois, se promit-elle, je serai moins clémente.





[modifier] Chroniques



[modifier] Boreale
ertaines personnes disent que les licornes, exterminées par les humains, se sont éteintes. Mais plusieurs elfes affirment avoir parlé à l'une d'elle. Certains sont persuadés avoir rêvé, d'autres sont persuadés que cette rencontre était bien réelle, et tiennent pour preuve un objet qu'elle leur aurait offert.

Alors? Rêve? Réalité? Personne ne saurait répondre avec exactitude...


Le pâle soleil d’hiver avait peine à filtrer à travers le feuillage dense de la forêt elfique. Lizael frissonna et resserra son manteau. Il fait aussi froid que dans les forêts d’Elmore, pensa-t-elle. Ne manque plus que la neige… A peine eut-elle eu le temps de formuler cette pensée qu’elle se sentit tout à coup comme happée en arrière. Ce qu’elle vit et ressentit ensuite est indescriptible. C’était comme se trouver dans un tourbillon de chaleur et de froid en même temps, comme si elle avait l’impression de se déplacer plus vite que le vent, tout en restant sur place. Cette sensation ne dura qu’un instant, et pourtant elle eut l’impression que des minutes, voire des heures, s’étaient écoulées. Puis le paysage pris forme. Elle regarda tout autour d’elle. Cette forêt n’était pas celle qu’elle était en train d’arpenter, mais elle ne lui était pas inconnue. Ce flot de magie qui semblait flotter un peu partout…

- Bonjour, Lizael. Sois la bienvenue dans la Forêt aux Miroirs. Mon nom est Starlight.

Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est une licorne qui était en train de s’adresser à elle.

- Je… Je ne savais pas que les licornes parlaient…

- Elles le font, quand la personne qui est face à elles en vaut la peine.

Lizael ébaucha un sourire. La licorne fit un pas dans sa direction.

- Je t’ai faite venir pour une raison bien précise, Lizael. J’ai une requête à te faire. Les vents qui viennent de toutes parts du continent, et de plus loin encore, me soufflent des événements passés, présents, et futurs. Un temps de guerre se prépare. L’ennui, c’est que je ne peux pas dire si nous parlons de mois, d’années ou bien de dizaines d’années.

- S’il y a une guerre, nul doute que j’y prendrai part. Ces Orcs de la tribu nommée Kaboo qui pullulent dans nos forêts, plus d’un a succombé sous mes flèches !

Elle brandit son arc avec force, comme pour appuyer ses propos.

- Je n’en doute pas, mon amie. Mais j’ai peur, car le peuple elfique n’est pas encore assez uni. Es-tu prête à entendre ma requête ?

- Tout ce que tu voudras, Starlight.

- Retourne au village et demande à voir Falagan. Répète-lui ce que je viens de te dire. Le feras-tu pour moi ?

- Bien entendu.

L’elfe, soudain gênée, s’agita.

- Starlight…

La licorne inclina la tête, indiquant ainsi qu’elle était prête à écouter sa question.

- Ce jour-là, est-ce que… C’était toi, n’est-ce pas ?

- Oui, mon amie. C’était bien moi. Tu étais bien jeune alors.

- Avais-tu l’intention de… me parler ?

Starlight sembla soupirer.

- Ce qui importe n’est pas ce qui aurait dû être, mais ce qui a été. Ta mère est arrivée, et j’ai dû partir.

Une larme coula doucement sur la joue de l’elfe.

- C’était juste avant que…

La licorne s’approcha et frotta tendrement son museau contre la joue de Lizael. En pleurs, l’elfe enfouit son visage dans la crinière de l’animal.

- Tu trouveras la force dans le soutien de tes semblables, Lizael. Non dans la solitude. Il est temps de nous séparer, à présent. Mais nous nous reverrons.



endant des jours, Lizael avait parcouru les villages humains des alentours, se fondant dans la foule et s’arrêtant dans les tavernes. Il n’y a rien de mieux que d’écouter les rumeurs, sous réserve de savoir faire la part des choses. Toute rumeur n’est-elle pas fondée sur la réalité ? En ces temps de paix instable, une grande majorité des discussions tournait autour des menaces potentielles de conflit. Les Orcs, humiliés et affaiblis, avaient fini par se replier sur leurs terres. Mais on craignait que les Elfes Noirs ne préparent une série d’attaques. Ils avaient déjà été repoussés aux portes d’Aden, mais cette faction était loin de représenter le gros de leurs forces. Tout portait à croire qu’ils voulaient d’abord s’en prendre aux humains. Mais s’ils changeaient d’avis ? S’ils décidaient de commencer par raser les terres elfiques ? Le Fléau avait anéanti et divisé une armée Elfe qui peinait à se reconstruire. Et si les drows prenaient les villes humaines, ils s’en prendraient de toute façon aux Elfes par la suite.

Poings serrés, Lizael continua à fixer l’horizon, ne sentant pas ses ongles s’enfoncer dans ses paumes de mains. Elle avait beau tourner et retourner les problèmes dans sa tête, elle ne voyait qu’une solution. Divisées, il se pouvait que l’armée humaine et l’armée elfe n’aient aucune chance. Unies, elles vaincraient. Tout du moins, Lizael tentait de s’en convaincre. Jamais elle n’avait pensé envisager une telle chose. Il faudrait les surveiller de près. Ils avaient déjà trahi, ils recommenceraient certainement s’ils y avaient intérêt. Si le salut de son peuple en dépendant, il lui faudrait bien surmonter son mépris. Mais ils n'iraient pas ramper à leurs pieds, jamais.

De toute façon, rien n’était encore décidé. Mais quelque chose lui disait qu’il valait mieux commencer à se faire à cette idée…



izael avançait d’un pas rapide en direction de la forêt, les paroles de Vareya raisonnant dans sa tête. Impure… De quel droit l’insultait-elle ainsi ? C’était d’autant plus douloureux de la part d’une personne qui aurait dû la considérer comme sa sœur, ou au moins son égale. Partagée entre la colère, la déception et la peur, elle avait besoin d’être seule pour retrouver un semblant de sérénité.

Les elfes étaient vulnérables et plus divisés que jamais… C’est ce qu’elle avait retenu de la réunion du Cercle. Face à une attaque, ils n’avaient aucune chance. Les membres du Cercle, eux-mêmes, étaient désorganisés. Un bel exemple, vraiment. Tous du même peuple, et si différents pourtant. Trop solitaires, trop pacifistes, ou trop peu attachés à leur rôle. A continuer ainsi, ce serait bientôt la fin pour tous. Il ne manquait plus que le pouvoir montant humain impose de régner sur les terres elfes en échange de leur protection. Quelle humiliation… Elle avait peine à l’accepter, mais ils auraient raison. Pourtant, elle mourrait plutôt que d’assister à une telle infamie.

Tout à coup, elle se sentit comme happée en arrière. Une sensation qu’elle avait déjà éprouvée. Comme la dernière fois, l’environnement changea en un instant. La licorne se tenait à nouveau devant elle, et elle puisa dans ses yeux doux un calme qui l’envahi et remplaça tous les autres sentiments qui l’habitaient jusqu’alors.

- Ce que j’entrevois des temps à venir me torture, Lizael. Une grande guerre, peut-être plusieurs. Les humains, avec ou contre vous. A vous de faire le bon choix. Peut-être avez-vous quelques années de répit. Ou encore quelques jours, seulement… Le nouveau souverain sera couronné très bientôt. Jusqu’où es-tu prête à aller pour protéger ton peuple, Lizael ?

Elle répondit sans nulle hésitation.

- Jusqu’à la mort. Mais plutôt succomber que de voir mon peuple humilié par les humains. Je ne lutterai pas pour que nous nous laissions asservir.

- Et que feras-tu pour atteindre ton but ?

- Je tenterai comme je pourrai d’unir les miens et d’éveiller leurs esprits, s’ils n’ont pas compris par eux-mêmes l’urgence de la situation. Nous conclurons les alliances nécessaires à notre protection, tout en conservant notre fierté et notre indépendance. J’y veillerai. Nous garderons les yeux grands ouverts, car les humains sont versatiles. Sous leurs belles paroles se cachent de plus profonds desseins. Et s’il le faut, je combattrai avec l’honneur et le respect dus à mon peuple. J’espère que tous feront de même.

La licorne sembla incliner imperceptiblement la tête.

- Alors vas, Lizael. Rentre vite parmi les tiens, car le temps, ici, file bien trop vite…



armi la foule qui envahissait à longueur de journée les rues d’Aden, Lizael tenait de se frayer un chemin pour quitter au plus vite l’atmosphère étouffante de la capitale. Dans sa main droite, elle serrait nerveusement un parchemin. Le sort de son peuple, sur un bout de papier. Les terres elfiques annexées au royaume d’Aden, contre la protection de l’Armée Blanche. Ce qu’elle redoutait le plus était en train de se produire. Elle n’avait pu négocier autre chose. C’était ça, ou l’asservissement de son peuple à plus ou moins long terme. Alliscus ne s’était pas gêné pour faire remarquer que l’armée Elfe était, de loin, la plus faible de toutes. Elle haïssait cet homme, sa façon d’humilier les autres tout en gardant son sourire mielleux et sa plus grande courtoisie…

Pourtant, il avait raison. L’armée Elfe ne se relèverait pas d’un conflit. Les terres seraient reprises par les Elfes Noirs ou les Humains eux-mêmes. L’Arbre de Vie serait brûlé, les bâtiments, détruits, le savoir, oublié. Voilà de quoi elle s’était convaincu pour s’empêcher de bondir à la figure du futur Roi d’Aden. Quelques jours auparavant, elle préféré mourir plutôt que de subir une telle humiliation et l’imposer aux siens, mais elle n’avait pas trouvé de meilleurs alternative. Alors elle avait dit exactement ce que le Prince attendait, les mots sortant de sa bouche comme si c’était une étrangère qui les avait prononcés.

Les gardes postés à la sortie de la ville la saluèrent. Elle leur lança un regard noir. Elle marcha le plus loin qu’elle put de cette ville maudite puis, à bout de forces, s’écroula à même le sol et fondit en larmes. A présent, il faudrait convaincre le Conseil du Cercle d’accepter et de signer ce traité. Un tel accord leur laisserait un délai supplémentaire pour augmenter leurs forces et reprendre, par la suite, leur totale indépendance. Mais beaucoup préfèreraient sans doute périrent avec honneur… A leur place, elle aurait brûlé le parchemin sans l’ombre d’une hésitation.



lliscus regardait l'horizon.

Le départ de cette elfe marquait sans doute une nouvelle ère et il essayait de contempler ce qu'il venait d'accomplir.

Un royaume reliant les Humains et les Elfes... Non, pas un royaume, un empire.

Certes, il ne portait pas les Elfes dans son coeur mais il avait été surpris par la grandeur qu'il venait de trouver dans ce petit bout de femme qui était venu négocier avec lui. Nombre de ses informateurs l'avaient prévenu : la nommée Lizael est une farouche défenseuse du culte Elfe, elle ne pliera jamais face à quiconque. Il faut croire qu'il n'est pas n'importe qui. Au fur et à mesure qu'il édictait les conditions qu'il exigeait pour protéger le peuple Elfe, Lizael n'avait point bougé. Elle était restée calme, sûre d'elle. Pourtant, Alliscus aurait juré recevoir un camouflet ou autre chose de la sorte malgré la situation. Il en avait déduit que le peuple Elfe était terrorisé, impuissant face à ce qui arrivait. Ses conditions avaient été bien comprises et acceptées dans leur intégralité. Bien sur, il n'avait pas cherché à réduire le peuple Elfe en esclavage, non, il ne voulait en aucun cas inverser l'histoire. Les humains avaient tant souffert de leur maître Elfes qu'il ne pouvait pas inverser les rôles. Cela ne correspondait pas au code qu'il s'était fixé. Il avait plutôt proposé un plan qui marchait sur le long terme. Avantageux pour les deux parties. Bien sur, certains penseraient que les Humains sortiraient en grand vainqueurs de ces négociations mais ce n'était pas ce qu'il cherchait pourtant. Non, une alliance ferme, ferme et durable.

Elle n'a pas cédé...

Alliscus était encore impressionné par l'attitude de la négociatrice. Plus qu'une sensation de victoire, il ressentait une certaine admiration. Incapable de connaître la somme de courage qu'il lui avait fallu, il ne pouvait que l'imaginer. Elle avait ravalé ses racunes pour son peuple et en cela, il se devait de la considérer.

C'est elle qui a remporté une victoire aujourd'hui. J'espère que mon peuple s'en rendra compte... A nous de leur montrer la noblesse d'âme dont sont capables les Humains...

Les accueillir, les protéger, voilà à quoi pensait Neb durant le départ de Lizael. Si les Elfes savaient placer leur honneur en dehors de cette histoire pour conclure ce traité, alors les Humains devront en faire autant et les traiter en égaux et non en vaincus.

Enfin, il ne reste qu'à obtenir l'aval du conseil Elfe. Alliscus sourit. Alors qu'il ne voulait pas d'une alliance, il se suprenait maintenant à la désirer. Peut être que les modérés de l'Armée Blanche avaient raison après tout. Il y avait peut être des choses à apprendre des Elfes...

Neb regardait l'horizon, tentant d'apercevoir les frontières de son prochain Empire.

C'est trop pour un seul homme... murmura-t-il.
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:49

lven Village, à la tombée de la nuit. Une jeune Elfe pleure à chaudes larmes, effondrée sur le grand escalier qui descend vers la place centrale. J'accours, je crains qu'il ne soit arrivé un malheur. Les secondes me paraissent une éternité. Elle parvient enfin à prononcer un nom, entre deux sanglots.

Draenel... Tué par les humains... Quelques heures seulement après la signature du traité.

Je ne peux moi non plus retenir mes larmes, ni m'empêcher de penser que j'ai une part de responsabilité... Tout a été si vite, beaucoup trop vite. Nous nous sommes laissés submerger par l'urgence. Combien se sont sentis trahis? Et Draenel, parmi eux...

J'ai, depuis, eu connaissance de plusieurs éléments concernant cette affaire. Draenel, accompagné d'Adopo et de Vareya, auraient tenté d'enlever un garde. Vareya... Je n'aime pas dire cela d'une soeur, mais cette Elfe est dangereuse. La preuve, je suis persuadée que sans elle, rien ne serait arrivé. Elle a dû les entraîner, oui, c'est évident. Elle, qui ose me traiter d'impure, moi qui ai vécu sur l'Ile de Talking bien avant que les humains s'approprient nos terres. Nous avions un Arbre de Vie, là-bas. Il n'en reste rien. Mon coeur s'emplit de rage lorsque je croise ne serait-ce que son regard empli d'arrogance. Elle qui ne sait rien de ce qui s'est passé là-bas. Que Shilen soit sans pitié avec elle. Elle ne fait pas honneur à notre peuple.

Ce traité est une déchirure pour moi. Bien que j'en ai appuyé la signature, mes sentiments envers les humains n'ont pas changé. Cette alliance me répugne, mais elle est sage. Dix Rois se seront succédés que nous seront toujours là. Et en ce temps là, les Elfes auront repris leur place. Je prie Eva qu'un jour les Humains viennent nous trouver pour nous supplier de leur fournir une protection militaire. Qu'ils subissent la même humiliation.

Qu'on me laisse le temps de rassembler une armée. Quelques dizaines d'années, pas plus...



[modifier] La malédiction des Sombres
ouviens-toi que c’est elle qui a donné vie aux Elfes…

Dans le village souterrain règne une chaleur moite oppressante. Une Elfe Noire est à-demi allongée sur le sol, une flèche dans chaque jambe. Du sang coule de ses blessures, elle devrait souffrir le martyr, et pourtant, un sourire semble étirer ses lèvre derrière les mèches de cheveux noir de jais qui dissimulent son visage.

Souviens-toi que c’est elle qui a donné vie aux Elfes…

Elle devrait crier de douleur, mais ce sont ces mots qui sortent de sa bouche… De sa bouche ? Non, ses lèvres ne bougent pas…

Souviens-toi que c’est elle qui a donné vie aux Elfes…

Elle devrait être morte de peur, supplier qu’on l’épargne, mais c’est l’Elfe qui la tient en joue qui tremble de tous ses membres. Un vent chargé de magie noire se lève et enveloppe l’Elfe qui commence à suffoquer… La voix se fait plus forte telle une litanie, dans sa tête…

Souviens-toi que c’est elle qui a donné vie aux Elfes !


Lizael se réveilla en sursaut, ses mains crispées sur les draps. Ce cauchemar avait presque semblé réel. Elle tenta de se calmer et de se remémorer calmement les événements de la veille. La prise du village souterrain… La bataille… Les commandants de l’armée humaine avaient décidé de n’épargner personne, pas même les femmes et les enfants. Lizael passa une main tremblante sur son visage. Elle avait elle aussi participé à ce massacre. Avait-elle tué des personnes sans défense ? Impossible de s’en souvenir, dans la cohue que la bataille avait été… Dans tous les cas, elle n’avait jamais torturé personne, et ne le ferait jamais. Au moins, ils n’avaient pas laissé d’orphelins. Des orphelins qui, tôt ou tard, auraient vengé la mort de leur famille. Les Elfes Noirs, eux, n’auraient épargné personne si la situation avait été inversée.


Lizael regarda ses mains. Elles portaient encore des traces de sang. Une vague de nausée s’empara d’elle. Elle avait participé à sa première bataille, et à sa première victoire. Elle aurait dû s’en réjouir, les terres Elfes étant désormais dans une plus grande sécurité. Pourtant il n’en était rien. A présent elle savait qu’elle n’aimait pas la guerre. Mais il faudrait suivre ces fous d’humains dans leur désir de conquête… Les Elfes, eux, n’avaient pas soif de conquérir de nouveaux territoires. Seulement de préserver le leur…


Tu aimes faire couler le sang, n’est-ce pas, Sylvestre ? Souviens-toi que c’est elle qui a donné vie aux Elfes…


Le visage de l’Elfe Noire lui revint en mémoire. Cette voix dans sa tête… Cette scène s’était bel et bien passée… Peut-être aurait-elle dû l’achever, mais elle n’en avait pas eu le courage. Elle s‘était contentée de la mettre hors d’état de nuire. Elle avait été jusqu’à regretter les flèches qu’elle avait tirées. Mue par une force inconnue, elle avait soulevé l’Elfe Noire et l’avait portée en sécurité jusqu’au village Elfe. Des kilomètres… Elle y était parvenue, épuisée et couverte du sang de sa prisonnière qui ne cessait de couler malgré les garrots. Et cette voix dans sa tête qui ne la laissait pas en paix…

Souviens-toi que c’est elle qui a donné vie aux Elfes…


A présent, l’Elfe Noire était peut-être morte. Dans tous les cas, elle était loin. Elle n’avait pas pu passer inaperçue et ils avaient emmené la prisonnière sans qu’elle ait pu les en empêcher. Lizael regarda la pièce d’un air absent. Elle s’était écroulée de fatigue… Quelqu’un avait dû la porter dans son lit. L’Elfe Noire était loin d’ici. Et la voix s’était tue.



ouviens-toi que c’est elle qui a donné vie aux Elfes…

Cette voix qui murmure dans ma tête

Qui persiste…

Qui s’entête…

Laisse-moi dormir je n’en puis plus

Je suis troublée…

Perdue…
Vous êtes nos ennemis…

Je devrais me réjouir

D’avoir versé votre sang

Et pourtant…

Pourtant je pleure…

Je pleure d’avoir dû tuer

Des femmes et des enfants

Qui n’avaient rien demandé…

Ils sont nos ennemis

Mais souffrent autant que nous…

Ils sont pris

Dans les mêmes remous

Eva, pardonne-moi

J’ai cru ne pas avoir le choix

J’ai cédé à leur folie

Et pris bien trop de vies…




ne nouvelle nuit de cauchemars…

De cris dans le noir…

De sang…

Trop de sang sur mes mains...

Et cette phrase, toujours la même…

Cette voix à la fois chaude et dure

Qui me chuchote à l’oreille…

Comme si elle était là…

Comme si elle ne me quittait pas un seul instant…

Comme si son rôle était de me rappeler constamment le mal que j’ai fait à son peuple…

Comme si elle voulait me faire comprendre que...

Non, c’est impossible, je ne peux pas penser cela…

Jamais…

Nous ne sommes plus du même sang depuis qu’ils ont trahi notre peuple !

Ils sont le mal incarné…Et leur déesse leur enseigne la soif de vengeance…


Souviens-toi que c’est elle qui a donné vie aux Elfes…


C’est assez, tais toi !

Je voudrais juste dormir…

Dormir…

Pouvoir enfin dormir…

Mais je ne peux m’empêcher de penser à…

Je ne peux m’arrêter de revoir ces…

Retrouver le sommeil…

La paix…

Comment trouver à nouveau la paix lorsque l’on a versé le sang ?
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:50

ncore et toujours sa voix dans ma tête…Les mêmes mots qui se répètent sans cesse…


Souviens-toi… Souviens-toi…


Non, je n’invente rien, elle est là, quelque part, même si je ne la vois pas… Où est-elle ? Et pourtant il n’y a personne… Pas de trace de cette Sombre…Ils doivent me prendre pour une folle… Et j’ai parfois l‘impression de le devenir… Non, elle n’est pas là… Elle ne peut pas l’être… Comment aurait-elle déjoué les gardes ? Non, je la vois… dans une ville que je ne connais pas…Et pourtant je sais que cette ville s’appelle Giran. Elle se tient dans une ruelle étroite et sombre. Du sang coule de son nez et de sa bouche. Ce qu’elle fait lui demande un effort surhumain. Alors pourquoi ? Pourquoi moi ?


Le Chaos frappe n’importe où pour protéger ses enfants.


Lizael se réveilla en sursaut, des mèches de cheveux collées par la sueur sur son front. Elle parcouru la pièce du regard, et ne la reconnut pas. Affolée, elle se leva d’un bond… puis se souvint… Elle était sur l’Ile des Bardes. Dans la maison de Naia.



ne rue étroite, dans laquelle la lumière du jour ne parvient pas à percer les Ombres qui l’habitent. Un cercle… Un cercle fait de runes de couleur rouge en marque les pavés… Du sang… Je vois par ses yeux, il n’y a aucun doute. Voit-elle également par les miens ? Sa main droite est blessée, une petite dague à ses pieds… Elle est là, elle sait que je vois tout cela, car c’est elle qui l’impose à mon esprit… Comme la dernière fois, j’ai l’impression qu’un objet pointu me traverse la tête… Je la sens… Elle est là, aux limites de mon esprit… Elle perce comme un aiguillon… Pourquoi fait-elle cela ? Sûrement pour vérifier si elles ont été renforcées depuis la dernière fois… C’est vrai, tout compte fait, sa présence est un peu moins forte cette fois-ci… Je sens que quelque chose m’enveloppe, une protection… Suis-je vraiment parvenue à renforcer mes barrières mentales ? Ou bien Eva a-t-elle fini par me pardonner ? C’est étrange…La Sombre n’attaque pas comme la dernière fois. Elle reste là, elle me surveille, comme une mère surveillerait son enfant…


Une enfant va mourir par ta faute, petite sœur ! Prends garde, la fille du bibliothécaire est faible ! Maintenant, laisse-moi voir à mon tour…


Quelle est cette voix ? Cette voix qui vagabonde dans mon esprit… Qui fouille dans mes souvenirs… Je la sens qui s’immisce en moi avec délicatesse… Le Mal peut avoir plusieurs sources, une ville peut en être une, mais pas seulement… Cette visite de Giran ne me mènera nulle part… En cet instant, j’en suis intimement convaincue… Non, je ne cherche pas au bon endroit.

Quelque part, dans une ruelle sombre de Giran… Elle se réveille et se lève. Elle se dirige hors de la ville. Lorsque le soleil touche sa peau, le contact s’efface.



[modifier] Une nouvelle ère
es reflets bleus du lac Iris

Ses eaux si tièdes qui me ravissent

Au cours du temps restent les mêmes

D’aussi loin que je me souvienne


Dix années se sont écoulées

De négociations et de paix

Un certain calme est revenu

Mais dix années il a fallu

Pour qu’ils restituent notre honneur

Et reconnaissent notre valeur.


Au trône, Alliscus renonça.

Les humains, demeurant sans roi,

Consentirent à abandonner

Les terres elfiques et le traité.

Toutes les armées s’en retournèrent

De leur côté de la frontière.


Heine, Innadril et son château

Nous furent laissés comme cadeau.

Eva veille à nouveau sur nous

Plus aucune corde autour du cou

Et l’Arbre-Mère, gorgé de sève,

Protège nos enfants et nos rêves


Les reflets bleus du lac Iris

Ses eaux si tièdes qui me ravissent

Fermer les yeux et s’y plonger…

Savourer la paix retrouvée…



a nuit était belle et l’air délicieusement tiède en ce premier jour de l’été. Un léger sourire aux lèvres, Lizael se tenait accoudée à la balustrade de la terrasse qui surplombait les terres elfiques. Les étoiles parsemaient le ciel et la lumière diffusée par la lune donnait au paysage un aspect irréel et magique. La quiétude était revenue au sein du peuple elfe. Les gardes humains se faisaient rares sur le territoire, préférant conserver une distance polie avec ceux qui avaient été pour quelque temps leurs « frères d’armes ». Une apparence qui n’avait jamais trompé personne, car le traité imaginé alors par le Roi Alliscus n’avait guère laissé le choix aux Elfes. Ces derniers avaient, certe, appris de l’Armée Blanche des aptitudes à la stratégie militaire et au combat qu’ils n’auraient jamais pu acuqérir autrement. Mais les guerres menées aux côtés des troupes d’Alliscus avaient laissé dans les esprits une marque indélébile…


Nous ne sommes pas des conquérants… La paix est tout ce que nous désirons. Non pas de nouveaux territoires, mais la sécurité et la quiétude sur les terres de nos ancêtres.


Puis les événements s’étaient précipités. Alliscus avait renoncé au trône et l’immense empire qu’il avait construit s’était retrouvé privé de souverain. De leur côté, les nains étaient parvenus à instaurer une pression économique telle que les peuples avaient été forcés de négocier entre eux. Sans Alliscus, le traité n’eut plus lieu d’être, et les Elfes avaient enfin pu retrouver leur indépendance sans crainte de représailles humaines. Heine et le territoire d’Innadril leur revinrent. La cité sous-terraine fut restituée aux Sombres. Les Elfes furent soulagés de pouvoir déserter enfin cet endroit qu’ils considéraient comme maudit, mais cela leur laissa un goût amer dans la bouche, compte tenu de tous les sacrifices faits pour vaincre les Sombres. Ces derniers désertèrent Giran, qui devint la ville des échanges et du commerce, gérée par les Nains.


Tant de choses ont changé en ces quelques années…

Mais les étoiles qui parsèment le ciel sont les mêmes, et l’Arbre-Mère protège toujours notre village, plus beau et majestueux que jamais.

Je mentirais si je me disais totalement sereine, car un conflit n’est jamais loin d’éclater. Mais Eva veille sur nous, je le sens. Et le Cercle est plus soudé que jamais.




[modifier] Une reine pour les Elfes, un renouveau pour les Humains
ccoudée à une meurtrière, tout en haut de l’une des tours du château d’Innadril, Lizael contemplait discrètement le paysage qui se dessinait sous ses yeux. L’aube pointait à peine, et elle n’avait pas encore dormi. Ce n’était pas le soleil qu’elle voyait. Ni les canaux de Heine scintillant sous la lumière du jour. Ni les terres humides au nord de la péninsule. Ni même la mer, qu’elle n’avait pourtant jamais pris le temps de contempler. Elle paraissait ne pas sentir le vent déjà chaud qui faisait voler ses cheveux et ses vêtements, et en ce jour de joie, rien ne semblait pouvoir effacer le sourire qui illuminait son visage.

L’aube qui se lève sur les terres de nos ancêtres, tout comme la douce lumière qui éclaire peu à peu le ciel d’Innadril, annoncent une nouvelle ère pour notre peuple. Voilà des années que nous préparons notre renouveau. Après tous les sacrifices auxquels nous avons consentis et toute la souffrance que nous avons endurée du temps où Alliscus régnait sur le royaume des Humains, notre peuple retrouve enfin sa grandeur.

Sous le regard d’Eva, Naelia avait prêté serment devant les cinq Arbres, chacun représentant une génération. Et chaque génération l’avait acceptée comme Reine. Puis, la couronne d’Innadril lui avait été remise et, outre les Elfes qui avaient pu faire le déplacement, le nain Vugnus et l’humaine Gina, chef de la Légion, étaient venus lui présenter leurs amitiés. Mais une personne manquait à l’appel. Ollinwen s’était fermement opposée à cette décision.

Tu n’as pas compris, Ollinwen. Naelia sera le symbole que notre peuple attend, le guide dont il a tant besoin. Qu’importe qu’elle soit jeune, qu’importe qu’elle ait tremblé lorsque j’ai posé sur sa tête la couronne d’Innadril. Nous ne cherchons pas un souverain qui puisse porter un lourd poids sur ses épaules, nous ne voulons surtout pas un gouvernement similaire à celui des humains. Nous serons nombreux à ses côtés pour que soient prises les décisions, et menées les actions, préservant au mieux notre peuple, sa culture et ses intérêts. Et qu’importe que du sang humain coule dans ses veines. Cela ne fera que renforcer nos relations avec cet autre peuple.

Sentant la fatigue commencer à l’envahir, elle décida de prendre un peu de repos, car pendant que Naelia récolterait les manifestations d’amitié de son peuple, elle se rendrait à Aden où aurait lieu le lendemain l’union de Melgib et Gina qui, elle n’en doutait pas, seraient sous peu Roi et Reine des Humains.
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:50

izael se tenait, seule, dans l’ancien bureau de Falagan, qu’il avait courtoisement cédé à Naelia. Naelia qui, à cet instant, devait toujours se tenir aux côtés de son peuple. Lizael se réjouissait qu’elle n’ai pas pu assister à ce mariage, qui avait été un fiasco. Quelqu’un avait invité les Orcs et, pire, les Sombres, à se rendre librement à la noce. Il s’agissait certainement de Melgib qui, de toute évidence, montrait une volonté forte de préserver l’état de trève qui régnait alors entre les races. Mais c’était sans compter sur la susceptibilité des uns et des autres. Celen Liz, la jeune fille de Naia et Galaâr, s’était insurgée contre cette bien mauvaise plaisanterie qui, selon elle, portait outrage à la mémoire de son père, assassiné par un Sombre.

Comme je la comprends, pensa Lizael. Elle-même s’était sentie insultée de voir les peuples ennemis traités comme des invités de marque. Et, lorsque Celen fut fermement priée de quitter la ville, elle décida également de rentrer chez elle en prenant un air outré, montrant ainsi que les Elfes n’avaient pas non plus apprécié.

Gina s’était rendu au village Elfe dès qu’elle avait pu s’éclipser, semblait-il. Elle était navrée, se confondant en excuses, ne comprenant pas qui avait bien pu donner l’ordre aux gardes de laisser passer tant d’Orcs et de Sombres. C’est bien ce que je trouve le plus grave, Gina, lui avait rétorqué Lizael. Que vous ne sachiez pas qui a donné cet ordre. Dans quelques heures, la Légion prendra Aden, et dans deux jours, vous serez couronnée Reine. Si j’étais humaine, je commencerais à penser que j’ai peut-être eu tort de placer la sécurité de mon peuple entre vos mains.

Lizael commençait à penser que Melgib et Gina n’avaient peut-être pas la trempe d’un roi et d’une reine. L’un tentait maladroitement de faire comprendre avant même le début de son règne qu’il souhaitait la paix avec les peuples historiquement ennemis, frôlant l’incident diplomatique. L’autre affichait une attitude puérile en totale contradiction avec son futur statut de reine. Gina, en effet, paraissait avoir été tout autant contrarié par sa crainte d’avoir risqué de perdre le soutien des Elfes que par son mariage selon elle gâché.

Le couronnement fut à l’image du relatif fiasco du mariage. Cette fois, les Nains et les Elfes furent les seuls conviés à la cérémonie. Mais les invités n’avaient pas rempli la salle du trône que la terre s’était mise à trembler. Melgib s’était voulu calme et rassurant, mais sa jeune épouse avait rapidement montré des signes de nervosité. Quant aux Protectrices Elfes venues entourer Naelia, elles s’inquiétaient en priorité pour la sécurité de leur reine. Lizael ne perdit aucun des gestes ni aucun des propos de Gina et de ses gradés. Un messager assura que le démon Exos était contenu dans la Tour de l’Insolence.

Le temps du couronnement, chacun parut oublier la menace, Lizael elle-même ébaucha un sourire lorsque Naelia posa la couronne d’Aden sur le crâne de Melgib. Un geste symbolique qui la réjouissait. Mais un deuxième messager ne tarda pas à passer les portes du château : Exos n’avait pas pu être maîtrisé bien longtemps, et il se dirigeait vers Aden. Lizael se maudit de n’avoir pas écouté son intuition, lui conseillant de ramener la reine en sécurité sur le territoire elfique. Mais il était trop tard, et il faudrait se battre aux côtés des humains tout en protégeant Naelia.

Ce fut un vrai carnage, et les gardes d’Aden subirent de cruelles pertes. On dit que ce fut le jeune roi Melgib qui, d’un seul coup d’épée mortel, acheva le dragon. Les Protecteurs, eux aussi, comptèrent leurs blessés. Taria se dit honteuse d’être tombée au combat, mais elle en verrait d’autres. Le feu d’une griffe ou d’une épée n’est rien contre la souffrance morale. De plus, Naelia était saine et sauve, et c’était bien ce qui importait le plus. Mais Lizael s’inquiétait particulièrement d’Eurielle qui, lui semblait-il, avait fait preuve d’un comportement étrange au combat, et qui semblait s’être volatilisée ensuite.

Les premières rumeurs qui parvinrent sur les terres elfiques disaient que la reine Gina était entre la vie et la mort. Mais elles furent rapidement démenties, et on raconte depuis qu’un désaccord oppose les jeunes souverains sur la façon de gouverner le Royaume. Qu’ils s’entourent de sages conseillers, pensa Lizael. Et qu’ils nomment rapidement un ambassadeur.

Lorsqu’elle serait complètement rétablie, elle inviterait Naelia à l’accompagner à Aden. Gina et Melgib avaient semblait-il besoin d’aide, et il serait toujours bon de leur montrer que les Elfes étaient présents pour les épauler.


[modifier] Une autre
es temps changent rapidement sur les terres d’Oreline. Les régimes se succèdent, les territoires se négocient ou s’acquièrent par la guerre, les alliances se nouent et se dénouent dans un monde où l’opportunisme règne. Les Dieux sont priés, et, parfois oubliés, ils interviennent pour rappeler à leurs créations qu’ils sont toujours là et maîtres des évolutions.

Oui, les temps changent, et les Elfes, du haut de leurs centaines, voire de leurs milliers d’années, survolent les événements qui rythment l’Histoire d’une manière qui leur est propre. Guerre et trahison, alliances et revirements, autarcie et rapports de force, neutralité ou souffrance, la plupart des Elfes les plus âgés affirmeront volontiers avoir tout vécu.

C’est aussi ce dont était persuadée Lizael, avant de réaliser qu’en vérité elle ne savait rien des choses les plus évidentes de la vie. Le courage, la dévotion, le dévouement à son peuple n’avaient jamais eu de secrets pour elle. Mais c’est seulement après avoir vécu plus de sept mille années qu’elle découvrit combien son cœur était vide. Trop d’années à se persuader qu’il est bon de ne compter que sur soi-même, et que son détachement la rapprochait encore plus d’Eva et de son devoir envers son peuple. Trop de temps à regarder de loin les autres et leur bonheur d’être ensemble, intimement persuadée que cela n’était pas fait pour elle, et convaincue qu’elle n’avait besoin de personne.

C’est donc seulement après plus de sept mille ans d’existence que Lizael Nëmendil comprit qu’elle faisait fausse route. Presque du jour au lendemain, le mot « amie » prit pour elle une toute autre signification. Alors, elle se rappela combien il est agréable de pouvoir compter sur quelqu’un en qui on a confiance, et quel soulagement vous apporte une amie à qui vous pouvez confier ce que vous avez sur le cœur. Elle se souvint que l’on peut être troublé par d’autres sentiments que la peur. Et que l’on peut se soucier de quelqu’un pour des raisons plus évidentes que celles d’appartenir au même peuple ou d‘accomplir son devoir de protection.

Lizael rassembla ses souvenirs d’enfance, ceux-là même qui avaient fait d’elle celle qu’elle était à ce jour. Ses proches qui, un à un, et en l’espace de quelques années seulement, lui avaient été enlevés par la guerre et la trahison. Une souffrance qui l’avait amenée à préférer le détachement et la solitude. Mais on ne vit pas indéfiniment livré à soi-même, et Eva n’est pas Déesse à exiger que le cœur de ses fidèles lui soit dédié de manière exclusive. Alors, elle décida de prendre le risque de s’accorder enfin ce qu’elle s’était toujours, malgré elle, refusé.

Il n’est jamais trop tard…
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:52

ncore et toujours sa voix dans ma tête…Les mêmes mots qui se répètent sans cesse…


Souviens-toi… Souviens-toi…


Non, je n’invente rien, elle est là, quelque part, même si je ne la vois pas… Où est-elle ? Et pourtant il n’y a personne… Pas de trace de cette Sombre…Ils doivent me prendre pour une folle… Et j’ai parfois l‘impression de le devenir… Non, elle n’est pas là… Elle ne peut pas l’être… Comment aurait-elle déjoué les gardes ? Non, je la vois… dans une ville que je ne connais pas…Et pourtant je sais que cette ville s’appelle Giran. Elle se tient dans une ruelle étroite et sombre. Du sang coule de son nez et de sa bouche. Ce qu’elle fait lui demande un effort surhumain. Alors pourquoi ? Pourquoi moi ?


Le Chaos frappe n’importe où pour protéger ses enfants.


Lizael se réveilla en sursaut, des mèches de cheveux collées par la sueur sur son front. Elle parcouru la pièce du regard, et ne la reconnut pas. Affolée, elle se leva d’un bond… puis se souvint… Elle était sur l’Ile des Bardes. Dans la maison de Naia.



ne rue étroite, dans laquelle la lumière du jour ne parvient pas à percer les Ombres qui l’habitent. Un cercle… Un cercle fait de runes de couleur rouge en marque les pavés… Du sang… Je vois par ses yeux, il n’y a aucun doute. Voit-elle également par les miens ? Sa main droite est blessée, une petite dague à ses pieds… Elle est là, elle sait que je vois tout cela, car c’est elle qui l’impose à mon esprit… Comme la dernière fois, j’ai l’impression qu’un objet pointu me traverse la tête… Je la sens… Elle est là, aux limites de mon esprit… Elle perce comme un aiguillon… Pourquoi fait-elle cela ? Sûrement pour vérifier si elles ont été renforcées depuis la dernière fois… C’est vrai, tout compte fait, sa présence est un peu moins forte cette fois-ci… Je sens que quelque chose m’enveloppe, une protection… Suis-je vraiment parvenue à renforcer mes barrières mentales ? Ou bien Eva a-t-elle fini par me pardonner ? C’est étrange…La Sombre n’attaque pas comme la dernière fois. Elle reste là, elle me surveille, comme une mère surveillerait son enfant…


Une enfant va mourir par ta faute, petite sœur ! Prends garde, la fille du bibliothécaire est faible ! Maintenant, laisse-moi voir à mon tour…


Quelle est cette voix ? Cette voix qui vagabonde dans mon esprit… Qui fouille dans mes souvenirs… Je la sens qui s’immisce en moi avec délicatesse… Le Mal peut avoir plusieurs sources, une ville peut en être une, mais pas seulement… Cette visite de Giran ne me mènera nulle part… En cet instant, j’en suis intimement convaincue… Non, je ne cherche pas au bon endroit.

Quelque part, dans une ruelle sombre de Giran… Elle se réveille et se lève. Elle se dirige hors de la ville. Lorsque le soleil touche sa peau, le contact s’efface.



[modifier] Une nouvelle ère
es reflets bleus du lac Iris

Ses eaux si tièdes qui me ravissent

Au cours du temps restent les mêmes

D’aussi loin que je me souvienne


Dix années se sont écoulées

De négociations et de paix

Un certain calme est revenu

Mais dix années il a fallu

Pour qu’ils restituent notre honneur

Et reconnaissent notre valeur.


Au trône, Alliscus renonça.

Les humains, demeurant sans roi,

Consentirent à abandonner

Les terres elfiques et le traité.

Toutes les armées s’en retournèrent

De leur côté de la frontière.


Heine, Innadril et son château

Nous furent laissés comme cadeau.

Eva veille à nouveau sur nous

Plus aucune corde autour du cou

Et l’Arbre-Mère, gorgé de sève,

Protège nos enfants et nos rêves


Les reflets bleus du lac Iris

Ses eaux si tièdes qui me ravissent

Fermer les yeux et s’y plonger…

Savourer la paix retrouvée…



a nuit était belle et l’air délicieusement tiède en ce premier jour de l’été. Un léger sourire aux lèvres, Lizael se tenait accoudée à la balustrade de la terrasse qui surplombait les terres elfiques. Les étoiles parsemaient le ciel et la lumière diffusée par la lune donnait au paysage un aspect irréel et magique. La quiétude était revenue au sein du peuple elfe. Les gardes humains se faisaient rares sur le territoire, préférant conserver une distance polie avec ceux qui avaient été pour quelque temps leurs « frères d’armes ». Une apparence qui n’avait jamais trompé personne, car le traité imaginé alors par le Roi Alliscus n’avait guère laissé le choix aux Elfes. Ces derniers avaient, certe, appris de l’Armée Blanche des aptitudes à la stratégie militaire et au combat qu’ils n’auraient jamais pu acuqérir autrement. Mais les guerres menées aux côtés des troupes d’Alliscus avaient laissé dans les esprits une marque indélébile…


Nous ne sommes pas des conquérants… La paix est tout ce que nous désirons. Non pas de nouveaux territoires, mais la sécurité et la quiétude sur les terres de nos ancêtres.


Puis les événements s’étaient précipités. Alliscus avait renoncé au trône et l’immense empire qu’il avait construit s’était retrouvé privé de souverain. De leur côté, les nains étaient parvenus à instaurer une pression économique telle que les peuples avaient été forcés de négocier entre eux. Sans Alliscus, le traité n’eut plus lieu d’être, et les Elfes avaient enfin pu retrouver leur indépendance sans crainte de représailles humaines. Heine et le territoire d’Innadril leur revinrent. La cité sous-terraine fut restituée aux Sombres. Les Elfes furent soulagés de pouvoir déserter enfin cet endroit qu’ils considéraient comme maudit, mais cela leur laissa un goût amer dans la bouche, compte tenu de tous les sacrifices faits pour vaincre les Sombres. Ces derniers désertèrent Giran, qui devint la ville des échanges et du commerce, gérée par les Nains.
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:52

Tant de choses ont changé en ces quelques années…

Mais les étoiles qui parsèment le ciel sont les mêmes, et l’Arbre-Mère protège toujours notre village, plus beau et majestueux que jamais.

Je mentirais si je me disais totalement sereine, car un conflit n’est jamais loin d’éclater. Mais Eva veille sur nous, je le sens. Et le Cercle est plus soudé que jamais.




[modifier] Une reine pour les Elfes, un renouveau pour les Humains
ccoudée à une meurtrière, tout en haut de l’une des tours du château d’Innadril, Lizael contemplait discrètement le paysage qui se dessinait sous ses yeux. L’aube pointait à peine, et elle n’avait pas encore dormi. Ce n’était pas le soleil qu’elle voyait. Ni les canaux de Heine scintillant sous la lumière du jour. Ni les terres humides au nord de la péninsule. Ni même la mer, qu’elle n’avait pourtant jamais pris le temps de contempler. Elle paraissait ne pas sentir le vent déjà chaud qui faisait voler ses cheveux et ses vêtements, et en ce jour de joie, rien ne semblait pouvoir effacer le sourire qui illuminait son visage.

L’aube qui se lève sur les terres de nos ancêtres, tout comme la douce lumière qui éclaire peu à peu le ciel d’Innadril, annoncent une nouvelle ère pour notre peuple. Voilà des années que nous préparons notre renouveau. Après tous les sacrifices auxquels nous avons consentis et toute la souffrance que nous avons endurée du temps où Alliscus régnait sur le royaume des Humains, notre peuple retrouve enfin sa grandeur.

Sous le regard d’Eva, Naelia avait prêté serment devant les cinq Arbres, chacun représentant une génération. Et chaque génération l’avait acceptée comme Reine. Puis, la couronne d’Innadril lui avait été remise et, outre les Elfes qui avaient pu faire le déplacement, le nain Vugnus et l’humaine Gina, chef de la Légion, étaient venus lui présenter leurs amitiés. Mais une personne manquait à l’appel. Ollinwen s’était fermement opposée à cette décision.

Tu n’as pas compris, Ollinwen. Naelia sera le symbole que notre peuple attend, le guide dont il a tant besoin. Qu’importe qu’elle soit jeune, qu’importe qu’elle ait tremblé lorsque j’ai posé sur sa tête la couronne d’Innadril. Nous ne cherchons pas un souverain qui puisse porter un lourd poids sur ses épaules, nous ne voulons surtout pas un gouvernement similaire à celui des humains. Nous serons nombreux à ses côtés pour que soient prises les décisions, et menées les actions, préservant au mieux notre peuple, sa culture et ses intérêts. Et qu’importe que du sang humain coule dans ses veines. Cela ne fera que renforcer nos relations avec cet autre peuple.

Sentant la fatigue commencer à l’envahir, elle décida de prendre un peu de repos, car pendant que Naelia récolterait les manifestations d’amitié de son peuple, elle se rendrait à Aden où aurait lieu le lendemain l’union de Melgib et Gina qui, elle n’en doutait pas, seraient sous peu Roi et Reine des Humains.



izael se tenait, seule, dans l’ancien bureau de Falagan, qu’il avait courtoisement cédé à Naelia. Naelia qui, à cet instant, devait toujours se tenir aux côtés de son peuple. Lizael se réjouissait qu’elle n’ai pas pu assister à ce mariage, qui avait été un fiasco. Quelqu’un avait invité les Orcs et, pire, les Sombres, à se rendre librement à la noce. Il s’agissait certainement de Melgib qui, de toute évidence, montrait une volonté forte de préserver l’état de trève qui régnait alors entre les races. Mais c’était sans compter sur la susceptibilité des uns et des autres. Celen Liz, la jeune fille de Naia et Galaâr, s’était insurgée contre cette bien mauvaise plaisanterie qui, selon elle, portait outrage à la mémoire de son père, assassiné par un Sombre.

Comme je la comprends, pensa Lizael. Elle-même s’était sentie insultée de voir les peuples ennemis traités comme des invités de marque. Et, lorsque Celen fut fermement priée de quitter la ville, elle décida également de rentrer chez elle en prenant un air outré, montrant ainsi que les Elfes n’avaient pas non plus apprécié.

Gina s’était rendu au village Elfe dès qu’elle avait pu s’éclipser, semblait-il. Elle était navrée, se confondant en excuses, ne comprenant pas qui avait bien pu donner l’ordre aux gardes de laisser passer tant d’Orcs et de Sombres. C’est bien ce que je trouve le plus grave, Gina, lui avait rétorqué Lizael. Que vous ne sachiez pas qui a donné cet ordre. Dans quelques heures, la Légion prendra Aden, et dans deux jours, vous serez couronnée Reine. Si j’étais humaine, je commencerais à penser que j’ai peut-être eu tort de placer la sécurité de mon peuple entre vos mains.

Lizael commençait à penser que Melgib et Gina n’avaient peut-être pas la trempe d’un roi et d’une reine. L’un tentait maladroitement de faire comprendre avant même le début de son règne qu’il souhaitait la paix avec les peuples historiquement ennemis, frôlant l’incident diplomatique. L’autre affichait une attitude puérile en totale contradiction avec son futur statut de reine. Gina, en effet, paraissait avoir été tout autant contrarié par sa crainte d’avoir risqué de perdre le soutien des Elfes que par son mariage selon elle gâché.

Le couronnement fut à l’image du relatif fiasco du mariage. Cette fois, les Nains et les Elfes furent les seuls conviés à la cérémonie. Mais les invités n’avaient pas rempli la salle du trône que la terre s’était mise à trembler. Melgib s’était voulu calme et rassurant, mais sa jeune épouse avait rapidement montré des signes de nervosité. Quant aux Protectrices Elfes venues entourer Naelia, elles s’inquiétaient en priorité pour la sécurité de leur reine. Lizael ne perdit aucun des gestes ni aucun des propos de Gina et de ses gradés. Un messager assura que le démon Exos était contenu dans la Tour de l’Insolence.

Le temps du couronnement, chacun parut oublier la menace, Lizael elle-même ébaucha un sourire lorsque Naelia posa la couronne d’Aden sur le crâne de Melgib. Un geste symbolique qui la réjouissait. Mais un deuxième messager ne tarda pas à passer les portes du château : Exos n’avait pas pu être maîtrisé bien longtemps, et il se dirigeait vers Aden. Lizael se maudit de n’avoir pas écouté son intuition, lui conseillant de ramener la reine en sécurité sur le territoire elfique. Mais il était trop tard, et il faudrait se battre aux côtés des humains tout en protégeant Naelia.

Ce fut un vrai carnage, et les gardes d’Aden subirent de cruelles pertes. On dit que ce fut le jeune roi Melgib qui, d’un seul coup d’épée mortel, acheva le dragon. Les Protecteurs, eux aussi, comptèrent leurs blessés. Taria se dit honteuse d’être tombée au combat, mais elle en verrait d’autres. Le feu d’une griffe ou d’une épée n’est rien contre la souffrance morale. De plus, Naelia était saine et sauve, et c’était bien ce qui importait le plus. Mais Lizael s’inquiétait particulièrement d’Eurielle qui, lui semblait-il, avait fait preuve d’un comportement étrange au combat, et qui semblait s’être volatilisée ensuite.

Les premières rumeurs qui parvinrent sur les terres elfiques disaient que la reine Gina était entre la vie et la mort. Mais elles furent rapidement démenties, et on raconte depuis qu’un désaccord oppose les jeunes souverains sur la façon de gouverner le Royaume. Qu’ils s’entourent de sages conseillers, pensa Lizael. Et qu’ils nomment rapidement un ambassadeur.

Lorsqu’elle serait complètement rétablie, elle inviterait Naelia à l’accompagner à Aden. Gina et Melgib avaient semblait-il besoin d’aide, et il serait toujours bon de leur montrer que les Elfes étaient présents pour les épauler.


[modifier] Une autre
es temps changent rapidement sur les terres d’Oreline. Les régimes se succèdent, les territoires se négocient ou s’acquièrent par la guerre, les alliances se nouent et se dénouent dans un monde où l’opportunisme règne. Les Dieux sont priés, et, parfois oubliés, ils interviennent pour rappeler à leurs créations qu’ils sont toujours là et maîtres des évolutions.

Oui, les temps changent, et les Elfes, du haut de leurs centaines, voire de leurs milliers d’années, survolent les événements qui rythment l’Histoire d’une manière qui leur est propre. Guerre et trahison, alliances et revirements, autarcie et rapports de force, neutralité ou souffrance, la plupart des Elfes les plus âgés affirmeront volontiers avoir tout vécu.

C’est aussi ce dont était persuadée Lizael, avant de réaliser qu’en vérité elle ne savait rien des choses les plus évidentes de la vie. Le courage, la dévotion, le dévouement à son peuple n’avaient jamais eu de secrets pour elle. Mais c’est seulement après avoir vécu plus de sept mille années qu’elle découvrit combien son cœur était vide. Trop d’années à se persuader qu’il est bon de ne compter que sur soi-même, et que son détachement la rapprochait encore plus d’Eva et de son devoir envers son peuple. Trop de temps à regarder de loin les autres et leur bonheur d’être ensemble, intimement persuadée que cela n’était pas fait pour elle, et convaincue qu’elle n’avait besoin de personne.

C’est donc seulement après plus de sept mille ans d’existence que Lizael Nëmendil comprit qu’elle faisait fausse route. Presque du jour au lendemain, le mot « amie » prit pour elle une toute autre signification. Alors, elle se rappela combien il est agréable de pouvoir compter sur quelqu’un en qui on a confiance, et quel soulagement vous apporte une amie à qui vous pouvez confier ce que vous avez sur le cœur. Elle se souvint que l’on peut être troublé par d’autres sentiments que la peur. Et que l’on peut se soucier de quelqu’un pour des raisons plus évidentes que celles d’appartenir au même peuple ou d‘accomplir son devoir de protection.

Lizael rassembla ses souvenirs d’enfance, ceux-là même qui avaient fait d’elle celle qu’elle était à ce jour. Ses proches qui, un à un, et en l’espace de quelques années seulement, lui avaient été enlevés par la guerre et la trahison. Une souffrance qui l’avait amenée à préférer le détachement et la solitude. Mais on ne vit pas indéfiniment livré à soi-même, et Eva n’est pas Déesse à exiger que le cœur de ses fidèles lui soit dédié de manière exclusive. Alors, elle décida de prendre le risque de s’accorder enfin ce qu’elle s’était toujours, malgré elle, refusé.

Il n’est jamais trop tard…
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:53

ssise sur un rocher, Lizael fixait pensivement l’eau sombre du lac Iris. Dans le ciel, encore rosé par endroits, les étoiles apparaissaient une à une, telles des joyaux étincelants. Elle leva légèrement la tête et, les yeux brillants, laissa remonter à son esprit le souvenir ancien d’une histoire que sa mère avait pour habitude de lui conter lorsqu’elle était enfant.

« Lorsque les Elfes jugent qu’il est temps pour eux de quitter ce monde, ils se retirent dans un endroit qui ne leur est révélé qu’en cet instant. Alors, ils appellent Eva et lui demandent d’exaucer leur souhait. Certains désirent passer l’éternité à ses côtés : ce sont les Ondines et Esprits de l’Eau qui peuplent les lacs et les rivières. D’autres, qui veulent pour toujours protéger choisissent de devenir des Esprits de la Forêt. Enfin, ceux qui sont le moins attachés à cette terre prient Eva de les envoyer dans le ciel. C’est ainsi qu’une nouvelle étoile s’illumine. »

Tant d’années s’étaient écoulées, des milliers… Et pourtant, Lizael pouvait presque sentir la main douce de sa mère lui caresser les cheveux. Ou peut-être était-ce seulement la brise…

« Mais que deviennent les victimes de la guerre, de la maladie et de la trahison ? »

Elle ne se rendit pas compte qu’elle avait prononcé ces mots à haute voix. Et ne prit pas même la peine d’essuyer les larmes qui ruisselaient sur son visage. Elle se sentit honteuse de pleurer. Liannan, lui, avait perdu deux épouses et plusieurs enfants, et le seul fait de les évoquer illuminait son visage. Elle l’admirait beaucoup pour ça.

Vous tous que j’ai aimé et qui m’avez été enlevés, pardonnez-moi… Liannan m’a ouvert les yeux. Plutôt que de vous pleurer, je devrais plutôt me souvenir de ce que j’aimais tant chez vous et le faire partager, pour honorer votre mémoire. Taria, elle aussi, a raison. On n’est pas faible parce qu’on aime. A présent, je sais à quel point j’ai fait erreur en fermant mon cœur. Car on ne comble jamais le vide laissé par le départ de quelqu’un que l’on a aimé, mais il y a toujours assez de place pour de nouvelles personnes.

Les larmes faisant place à un sourire serein, Lizael se leva et se plongea toute habillée dans l’eau fraîche du lac. Lorsqu’elle en ressortit, elle se sentit nouvelle, différente. Mais surtout libérée des chaînes qu’elle s’était elle-même imposées.



[modifier] Le Masque d’Olivia

- Taria ! Lizael ! J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer !

Les joues rouges et les cheveux un peu en bataille, Illyana accourut au devant des deux elfes qui, loin de lui reprocher d’avoir interrompu leur conversation, furent amusées par tant de gaieté et d’empressement.

- Bonjour Illyana. Qu’est-il arrivé de si important que tu sois essoufflée à ce point ?

Elle repris son souffle et tira fièrement sur un pan de sa robe pour la remettre en place.

- Je vais me marier ! Je vais me marier avec Sire Eldandil !

Lizael lui sourit, partageant sa joie.

- C’est merveilleux, tu as l’air si heureuse. Je vous souhaite beaucoup de bonheur.

Taria, quant à elle, s’assombrit et s’éloigna un peu. Inquiète, Lizael la rattrapa d’un pas rapide et l’entoura d’un bras réconfortant.

- J’ai prié pour Feawen. Et Naewyn, et Ollinwen avec moi.

Taria lui adressa un regard reconnaissant.

- Merci, ça me touche beaucoup mais… Ca n’est pas ce qui m’attriste.

Soupirant, elle baissa des yeux emplis de larmes.

- J’aimerais tant, moi aussi, que mon amour soit officiel.

- Taria… Kally est un peu vieux jeu, c’est vrai, mais nous trouverons sûrement un prêtre d’Eva qui acceptera de vous unir. Peu importe que vous sortiez de la norme, vous êtes heureuses, c’est tout ce qui compte.

- J’aimerais tant que tout le monde pense ainsi…

- Je ferai tout mon possible pour t’aider, je te le promets.

- Merci.

- C’est bien ainsi que se comporte une amie n’est-ce pas ?

Taria ne put s’empêcher de souire, et Illyana, qui les avait rejointes, termina d’installer à nouveau un climat de bonne humeur.

- Mariage ou pas, l’amour est le plus important, n’est-ce pas ?

- Oui Illyana, tu as raison. Je vous souhaite, à tous les deux, d’être heureux longtemps. (Elle prit un air taquin) Et d’ailleurs, ce sera peut-être bientôt le tour de Lizael !

- Ca ne m’étonnerai pas, tu es très charmante, Lizael … je peux vous tutoyer n’est-ce pas ?

Lizael n’eut pas le cœur de refuser.

- Tu as raison Illyana, Lizael a beaucoup d’admirateurs, même si elle ne s’en rend pas compte.

Comme elle l’avait prévu, son amie rougit.

- Ne dis pas de sottises Taria…

- Je n’invente rien ! Simplement, tu ne regardes pas assez autour de toi !

- De toute façon, que ferais-je d’une flopée de prétendants ? (Elle soupira) Un seul me suffirait…

Taria gloussa et adressa un regard complice à son amie, qui s’empourpra de plus belle. Laissant Taria et Illyana rire entre elles, Lizael s’accouda à la rembarde du pont qui menait à la cité et fixa le paysage d’un air absent. Très vite, les babillages lui parurent de plus en plus lointains, et elle fit totalement abstraction de ce qui l’entourait, à tel point qu’elle entendit à peine ses compagnes s’éloigner.
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:54

- Lizael ?

Lizael sursauta et se retourna vivement.

- Liannnan ! Je… Pardonnez-moi, j’étais perdue dans mes pensées, et je ne vous ai pas…

Elle s’interrompit, apercevant quelqu’un de l’autre côté du pont. Et fronça les sourcils lorsqu’elle s’aperçut qu’il s’agissait d’une humaine. Liannnan tourna lui aussi la tête.

- C’est elle…

- Elle ?

- Celle qui m’a donné le masque.

Il fouilla dans sa poche et en sorti un masque blanc très simple, que Lizael fixa comme s’il avait le pouvoir de la réduire en cendres.

- Je ne l’ai pas porté de nouveau, comme je vous l’avais promis.

Ce qui ne parut pas la rassurer beaucoup plus. Son regard se dirigea à nouveau vers l’humaine, qui paraissait ne pas se rendre compte qu’elle n’était pas seule… ou voulait donner cette impression. Liannnan s’avança vers elle.

- Dame ?

L’humaine se retourna avec grâce et le regarda longuement dans les yeux. Lizael s’approcha, et s’aperçut que sa silhouette était entourée d’une aura lumineuse. Elle avait l’air de tout sauf d’un être maléfique, et pourtant, son instinct lui disait de s’en méfier.

- Vois-tu par mes yeux à présent, Liannnan ?

- Pas vraiment… Je n’ai fait usage du masque qu’une seule fois.

- Tu avais pourtant très envie de le porter… Et c’est toujours le cas, n’est-ce pas ?

- Je mentirais si je vous disais non, mais il est vrai que vous ne m’avez pas donné beaucoup d’explications… J’ai suivi les conseils d’une amie, et je ne l’ai plus porté à nouveau.

L’humaine tourna quelques instants son regard vers Lizael avant de le porter à nouveau sur Liannnan.

- Pourtant, cet objet n’a rien de maléfique, je te l’ai dit. Je cherche simplement à t’aider.

- Qu’est-ce qui est maléfique ? Et qui est cette personne ?

- Elle refuse de le dire. Je suis heureuse que vous soyez là, Kally. Nous voulions justement vous voir. Elle a donné un masque magique à Liannnan. Ollinwen ne lui a rien trouvé de particulier mais… je n’ai pas confiance. Elle ne veut pas expliquer clairement ses effets.

- Je vous l’ai dit, j’ai donné ce masque à Liannnan afin qu’il puisse voir par mes yeux.

- Dans ce cas, que voyez vous ?

- Un peu tout et… rien.

Loin d’être satisfaite par cette réponse, Lizael soutint le regard de l’humaine.

- Pourquoi Liannnan ? Et comment pouvez-vous l’aider avec votre masque ?

- Ai-je dit qu’il s’agissait de mon masque ?

Lizael se tourna vers Liannnan et, d’un regard, le supplia de confier le masque à Kally afin qu’il l’examine, ce qu’il fit. Pendant ce temps, l’humaine ne broncha pas. Elle ne souriait pas mais ne paraissait pas non plus agacée. En réalité, elle était si calme et si neutre qu’il semblait à Lizael qu’elle n’éprouvait aucune émotion. Enfin, Kally rendit son verdict.

- Tout comme Ollinwen, je ne ressent rien de mauvais dans ce masque. Il n’est le fruit d’aucune magie maléfique.

- Cela ne signifie pas pour autant qu’il ne peut pas faire de mal ! Et nous ne sommes pas plus éclairés sur ses propriétés magiques… Permet-il de voir dans l’esprit des autres ? Ou bien, ce que font nos ennemis ? Ou encore, nous dévoile-t-il une autre réalité ?

- Un peu des trois. En réalité, ce masque permet de voir ce que l’on veut. Mais attention, car l’objet de nos désirs n’est plus rien une fois qu’on l’a obtenu. Ceux qui acquièrent ce pouvoir décident parfois de le garder pour eux. D’autres préfèrent le partager. Mais ils n’en sortent jamais indemnes.

- Pourquoi dites vous cela ?

L’humaine sourit légèrement.

- J’en ai déjà trop dit.

Elle salua le groupe de la main et disparut dans un halo de lumière.

- Non ! Attendez !

Mais appeler était peine perdue, elle le savait. Lizael s’écroula à genoux, la tête dans ses mains, persuadée que le masque, d’une manière ou d’une autre, ne leur attirerait que des ennuis. Pire, elle craignait profondément ce pouvoir qui était étranger aux plus grands mages elfiques qu’elle connaissait. Et elle avait d’autant plus peur que le masque, au premier abord, ne semblait pas conférer à son porteur de facultés exceptionnelles.

Lorsque Liannnan l’appela doucement, elle ne broncha pas. Alors, il s’agenouilla près d’elle et passa un bras autour de ses épaules. Il lança sur sa main un sort de glace, et souffla légèrement pour envoyer de l’air frais. Lizael releva la tête mais son regard était sombre.
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:54

- Je n’aime pas ça, Liannnan. Pas du tout.

L’air penaud, il brisa le sort.

- Je suis désolé…

Elle sourit tristement.

- Non, je ne parlais pas de cela…

Il se releva et lui tendit la main pour l’aider à faire de même, et l’invita à le suivre. Ils marchèrent quelques minutes puis il s’arrêta.

- Lizael, si vous pensez qu’il ne faut pas que je porte ce masque, je ne le ferai pas.

Elle secoua légèrement la tête.

- Je n’ai pas à vous dicter ce que vous devez faire ou ne pas faire.

- Je me suis mal exprimé… Je demande simplement conseil à une amie. Je me pose moi aussi des questions.

- Alors vous savez ce que je pense. Nous ne connaissons rien des effets de ce masque. Même si sa magie n’est pas maléfique, il peut certainement faire plus de mal que de bien. Ce qui m’inquiète le plus, c’est qu’il est flagrant que vous avez très envie de le porter. J’ai déjà été sous l’influence d’une magie qui n’est pas la nôtre. Je ne veux pas revivre ça. Et je ne veux pas non plus que vous le viviez.

- Vous savez Lizael, je me suis dit que ce masque était peut-être la clef qui pourrait m’aider à sauver mon peuple.

Lizael soupira et baissa les yeux, se sentant coupable.

- Je comprends…

- Mais je promets de ne pas y toucher tant que nous n’en saurons pas un peu plus. Allons chez moi, voulez-vous ?



Lorsqu’elle entra, Lizael cacha son étonnement. Bien que Liannnan n’eut investi les lieux que depuis peu, il n’y avait installé que le strict nécessaire, ce qui contrastait fortement avec l’idée qu’elle s’était faite. La maison, qui contenait seulement deux pièces principales, était meublée d’une manière presque spartiate.

Après avoir refermé la porte, Liannnan se dirigea vers le fond de la pièce et fouilla dans un grand coffre. Il en sortit un plus petit, dans lequel il plaça le masque. Après quoi il le ferma à clef et le rangea sur une étagère. Il se tourna alors vers Lizael et lui tendit fièrement la clef.

- Ainsi vous pourrez être certaine que je n’y toucherai pas.

Mais cela ne la rassura pas vraiment, car le masque était toujours là, menaçant, attendant sagement que quelqu’un vienne ouvrir le coffre.


Depuis qu’elle était en sa possession, Lizael n’avait pas lâché la clef. Voilà des heures qu’elle la serrait, à tel point qu’elle pouvait presque sentir son empreinte dans le creux de sa main. Elle ne voulait surtout pas la perdre, et dans un même temps, la tenir dans son poing serré lui rappelait que le masque n’était pas loin, la narguant presque.

D’un pas vif, elle sortit du village, n’accordant pas un regard aux gardes qui, eux-mêmes, évitèrent soigneusement de la dévisager. Elle se dirigea vers le lac et s’arrêta sur la berge. Ollinwen avait raison, il était toujours réconfortant de contempler l’eau. « Parce que c’est d’elle que nous sommes issus ».

Mais cette fois-ci, elle ne voyait pas de solution. Starlight elle-même avait refusé de l’aider. Elle l’avait laissé enfouir son visage dans sa crinière, entourant son cou de ses bras, comme une enfant qui cherche sécurité et chaleur. Elle avait pourtant rassuré Liannnan sur la situation de son royaume. Mais lorsqu’il avait posé une question sur le masque, elle avait prétendu que ça n’était pas le moment pour elle de donner des réponses.

Lizael ouvrit la main et regarda la petite clef. Il serait si facile de la jeter dans l’eau… Non, elle ne pouvait pas faire ça. Si jamais le masque pouvait aider Liannnan, elle n’avait pas le droit de l’en priver. L’aider, oui, mais à quel prix ? Elle avait jadis entendue sa mère expliquer que dans la pratique de la magie, il y a toujours un prix à payer. Comment savoir à quoi s’attendre d’une magie non elfique ? Et de toute façon, se débarrasser de la clef ne servirait pas à grand chose. Le coffre pouvait parfaitement être ouvert d’une autre façon.

Soupirant, elle referma à nouveau sa main sur sa clef et rentra chez elle. Du fond d’un tiroir, elle sortit une fine chaîne d’argent sur laquelle elle enfila la clef avant de la passer autour de son cou.
[modifier] Songes
genoux devant l’Arbre de Vie, la tête inclinée vers le sol et les mains jointes, Lizael priait Eva, et ses lèvres remuaient au rythme de ses murmures.

« Merci d’avoir permis que tes enfants, Aria et Feawen, reviennent saines et sauves. D’avoir soutenu Feawen afin qu’elle puisse sauver son peuple. Fais, je t’en prie, qu’elle trouve le moyen d’assurer la sécurité des siens tout en restant aux côtés de Taria.

» Fais qu’Arielle repose en paix, et qu’Ollinwen reste le plus longtemps possible parmi nous. Je vois bien que tu as envie de la rappeler bientôt auprès de toi, Eva, mais elle nous manquerait tant…

» Fais que Taria retrouve le sourire et que Liannnan trouve ici ce qu’il cherche pour pouvoir un jour sauver les siens.

» Fais que les Humains respectent notre accord afin que nous puissions vivre en paix. Fais que les Sombres… »

Lizael s’interrompit, sentant un vent glacial soulever tout-à-coup sa chevelure et traverser sa tunique légère. Elle frissonna, et pas seulement de froid, car avant même d’ouvrir les yeux elle savait qui se tenait devant elle.

La Sombre avait les yeux bandés et des larmes de sang coulaient lentement le long de ses joues. Malgré cela, elle demeurait imperturbable, telle une statue de chair, et le vent qui gelait Lizael ne faisait pas frémir un seul des cheveux d’Almalexiel. Ses lèvres ne bougeaient pas et pourtant Lizael l’entendait murmurer cette même phrase qui l’avait hantée pendant des mois.

« Souviens-toi que c’est Elle qui a donné vie aux Elfes… Souviens-toi… Souviens-toi… »

Les feuilles de l’Arbre de Vie commencèrent à tomber, lentement d’abord, puis de plus en plus vite, emportées par le vent. Ses branches se desséchèrent et son tronc devint gris.

Alors, de derrière l’Arbre mort apparut Aveya. Vêtue à la manière des Sombres, ses cheveux teints en noir, elle arborait fièrement le tatouage par lequel tout avait commencé… Mais loin de se placer comme prisonnière, elle s’affichait clairement comme la disciple d’Almalexiel.

« A présent je comprends leur souffrance. Nous vous ferons payer ces années d’isolement et nous reprendrons les terres que vous nous avez volées. »




- Mais Lizael, c’est impossible, Almalexiel est morte…

- Je le sais. Il est d’ailleurs probable qu’Aveya le soit également. Je suis désolée Taria, je ne voulais pas t’inquiéter… Lorsque je me suis réveillée, j’étais paniquée, persuadée que tout recommençait, mais cette fois ça n’était qu’un rêve. Un simple rêve…

- Tu m’as bien dit que ta mère était mage ?

- Oui…

- Tu sais, il est possible que tu aies hérité de certaines de ses capacités sans t’en rendre compte.

- Mais Taria, je suis incapable de changer un verre d’eau en glace !

- Je te parle de capacités psychiques.

- Tu veux dire que ce rêve serait un rêve prémonitoire ?

- Hum hum… Ca t’est déjà arrivé, rappelle-toi.

- Simple coïncidence…

- Il est probable que oui. Mais il est également possible que non.

Lizael soupira. D’un côté, elle avait du mal à croire son amie. D’un autre côté, la peur d’une invasion des Sombres et le souvenir du passé la mettaient en garde.

- Tu penses que je devrais faire renforcer les gardes aux frontières, n’est-ce pas ?

- Je te fais confiance là-dessus. J’ai même pensé installer des pièges magiques le long de la frontière. Je peux m’en occuper.

- Combien de temps cela prendrait-il ?

- Une semaine… Trois tout au plus.

Lizael acquiesça.
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:55

- Ce serait sage, en effet. Dis-moi de combien de…

Un garde s’approcha, gêné de les interrompre mais avec l’air de porter un message urgent. Il salua l’Ambassadrice avec respect, avant de se tourner vers Lizael.

- Général Nëmendil, une Humaine et une Sombre ont réussi à pénétrer sur notre territoire. Une vingtaine de gardes ont été tués.

Lizael n’en crut pas ses oreilles.

- A elles deux, elles ont réussi à tuer vingt garde-frontière ? Et qu’en est-il de nos protections magiques ? A l’heure qu’il est, elles ont déjà dû se perdre dans la forêt…

Le garde baissa légèrement le regard.

- Nous les avons arrêtées, Général. Elles avaient presque atteint les portes du village.

Le regard de Lizael croisa celui de Taria. Cet événement était plus qu’inquiétant.

- L’Humaine a été arrêtée par Sire Eldandil. La Sombre gis blessée sur le pont nord-ouest, gardée par quatre de mes collègues.

- Faites amener l’Humaine, nous allons l’interroger. Quant à la Sombre, qu’elle soit emprisonnée dans la geôle du village. Sa magie n’a aucun effet ici, et elle est blessée. Plus tard, je la ferai transférer à Heine.


(à compléter...)
[modifier] Blessée

- J’étais trop impatiente de te l’annoncer. Feawen ne repart pas… Je suis si heureuse !

Lizael serra son amie dans ses bras.

- Et moi je suis soulagée. Je n’aime pas te voir pleurer. Tu vas enfin pouvoir cesser de te faire du mauvais sang.

Taria soupira.

- Il reste Ollinwen qui…

- Chaque chose en son temps. Ollinwen l’a dit, elle n’est pas prête de nous quitter. Parlons d’autre chose, veux-tu ?

- Tu as raison… A propos, tu avais l’air agacée en arrivant. Que se passe-t-il ?

Lizael leva les yeux au ciel.

- C’est Lethrandas. Il s’est mis dans la tête qu’un Général est une cible privilégiée, et que je courrais moins de risques si je n’occupais pas ce poste. Je ne sais pas quelle mouche l’a piqué… Il est parfois si gentil, et d’autres si… étrange…

- C’est vrai, mais je crois surtout qu’il tient beaucoup à nous. Il ne doit pas avoir beaucoup d’amis… Nous deux savons ce qu’est la solitude. Hier, lorsque tu nous a quittés, je suis restée un moment avec lui. Il m’a vraiment faite rire… Je lui donnais des pierres pour faire des ricochets sur le lac, et lui les mettait dans sa poche !

Taria s’interrompit, voyant une jeune elfe s’approcher d’elles.

- Bonjour…

- Bonjour, peut-on faire quelque chose pour toi ?

- Pardonnez-moi d’avoir interrompu votre conversation… Je cherche le Général Lizael.

Lizael haussa les sourcils, intriguée.

- C’est moi. Général Lizael Nëmendil.

La jeune elfe sourit puis, en un éclair, elle dégaina une dague et se jeta sur Lizael, la poignardant à la cuisse. Avant que Taria n’ait pu faire un geste, l’attaquante avait fui, laissant tomber son arme derrière elle.

Criant de surprise autant que de douleur, Lizael s’écroula. Taria se précipita vers elle, affolée, mais elle la rassura.

- Ne t’en fais pas pour moi, Taria. Ca va aller. Assure-toi qu’ils ne la laissent pas s’échapper. Elle en avait vu d’autres, et nul doute que les guérisseurs feraient en sorte qu’elle courre normalement en moins d’une dizaine de jours. Quant à son assaillante, elle serait rapidement arrêtée par les gardes, qui avaient déjà donné l’alerte.

Curieusement, la douleur cessa rapidement, remplacée par une sensation de picotement désagréable. Lizael se dit que c’était peut-être bon signe. Elle ne se souvenait pas que Taria maîtrisait les sorts de soin à niveau aussi avancé.

- Ne bouge surtout pas ta jambe ! La dague était empoisonnée…

Taria avait ramassé l’arme, dont la lame était effectivement enduite d’une substance verdâtre. Elle s’agenouilla auprès de son amie et lui prit la main.

- J’ai fait appeler Kally. Il ne devrait pas tarder. Lui saura quoi faire.

La sensation de fourmillement progressait le long de sa jambe blessée et commençait à atteindre l’autre jambe qu’elle essaya de bouger. Sans succès. Puis le poison chemina plus rapidement, et Taria sentit sa main desserrer son étreinte.

- Lizael, que se passe-t-il ? Tu souffres beaucoup n’est-ce pas ? Tiens bon, Kally va arriver d’un moment à l’autre.

- Taria, répondit-elle d’une voix faible. Je ne ressens plus la douleur. Je ne sens plus rien… Je ne peux plus bouger…

Son esprit s’embruma. Elle entendit à peine Kally et Illyana courir à son secours. A force de magie, de soins sur la blessure, de potions et de cataplasmes d’urgence, ils parvinrent à enrayer la circulation du poison dans son corps et à lui faire perdre du terrain. Elle respira plus facilement et parvint à ouvrir les yeux.

Plusieurs visages inquiets étaient penchés sur elle. Elle entendait des bribes de conversation. Ce poison leur était inconnu. Ils avaient envoyé quelqu’un chercher un mage humain. Elle chercha Taria du regard, mais elle n’était plus là. Impuissante, elle referma ses paupières. Elle se sentit soulevée du sol. On la portait certainement au Temple. Elle perdit quelque peu la notion du temps. Elle entendait les voix de Taria, de Kally, de Sunrion, mais aussi celles d’Eldandil et d’Illyana, couvertes par des cris venant de plus loin. Ils avaient dû attraper la coupable.

- Avez-vous réussi à la … faire parler ?, demanda-t-elle faiblement. Lui faire … cracher son nom ?

Taria se pencha un peu plus sur elle.

- Non… Elle n’a rien dit. Nous ne savons même pas pourquoi elle a fait ça. Nous pensons d’ailleurs qu’elle n’a fait que suivre des ordres, ou qu’elle a été payée pour faire cela. Nous ferons tout pour trouver de qui il s’agit, je te le promets. (Elle se redressa et salua quelqu’un) Lethrandas est là. Je crois qu’il veut s’assurer de ton état.

Lizael regarda Lethrandas s’approcher.

- Lizael… Je suis navré de ce qui vous est arrivé…

Elle le fixa quelques instants puis détourna la tête.
- Puis-je voir sa blessure ?, demanda-t-il à Taria.

- Non, rétorqua Lizael. Laissez-moi. Laissez-moi tranquille.

- Lizael…

Taria fit signe à Lethrandas qu’il valait mieux qu’il quitte la pièce. Elle serra son amie dans ses bras.

- Tu lui en veux pour ce qu’il t’a dit ?

- Je voudrais voir Liannnan…, murmura Lizael d’une voix presque inaudible.

- Je vais aller le chercher.

Lizael secoua lentement la tête.

- Il n’est pas là. Il est à Aden.

- Je suis désolée… J’aimerais pouvoir faire plus pour t’aider…

- Tu en as déjà bien fait assez.

Taria soupira tristement.

- Lizael… Lorsque j’ai vu cette elfe je… je lui ai donné un coup dans le dos et…

- Ne dis rien. Tu as fait ce qu’il fallait. Je ne veux rien savoir.

Elle réfléchit quelques instants.

- J’ai été dure avec Lethrandas.

- Ca oui…

- Tu devrais peut-être aller le chercher.

- Comme tu voudras.
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:56

La tête profondément enfoncée dans les oreillers, Lizael dormait d’un sommeil agité. La nuit devait être déjà bien avancée, car on n’entendait plus un bruit troubler le silence du Temple. Seul le bruissement des robes des guérisseuses le rompait de temps à autre. Elles la réveillaient régulièrement sur les ordres d’Ollinwen qui craignait encore que le poison progresse et atteigne ses poumons.

Parfois c’était Taria qui, d’une caresse, la sortait du sommeil pour s’assurer que tout allait bien. Elle ne restait jamais loin, Lizael le savait. Pourtant, il faudrait bien qu’elle quitte son chevet pour aller s’occuper des défenses magiques.

Et si le but était justement de priver l’armée elfique de son général pour détourner son attention ? Une manœuvre des Sombres ? Elle aurait juré que non. Lethrandas… il n’avait fait que s’inquiéter pour une amie... à sa façon… Alors pourquoi se sentait-elle tout-à-coup si mal à l’aise avec lui ? Les ricochets… Ce mot lui venait régulièrement à l’esprit…

Tandis qu’elle sombrait à nouveau dans le sommeil, une pensée lui traversa l’esprit : Lethrandas était entré dans la pièce où l’elfe était enfermée. Moins d’une heure plus tard, Ollinwen l’avait retrouvée morte.




Lizael se réveilla, l’esprit embrumé. Des gouttes de transpiration perlaient sur son front et pourtant elle grelottait sous les draps. Elle était seule, mais un linge mouillé posé sur son front lui indiquait que les guérisseuses avaient remarqué sa fièvre. Taria avait dû forcer Liannnan à aller prendre un peu de repos. Depuis des jours il restait à son chevet, la distrayant comme il le pouvait. Sans lui, enfermée dans cette pièce selon elle austère et sans possibilité de se lever, elle serait sans doute devenue folle. Taria venait la voir dès qu’elle n’était pas en train de chercher ce qui pourrait guérir son amie, Ollinwen, Feawen et même Kally se rendaient eux aussi très souvent auprès d’elle. Cependant, Liannnan avait, plus qu’eux tous réunis, le don de transformer ce qu’elle ne pouvait considérer autrement qu’une convalescence en moments agréables. Parfois, elle ouvrait les yeux et le trouvait endormi, tenant toujours sa main.

Mais cette fois, elle était seule, et sa tête la faisait atrocement souffrir, à tel point qu’elle avait dû mal à rassembler dans son esprit les derniers événements. Taria avait remué ciel et terre pour trouver des remèdes possibles, et elle s’était forcée à avaler des potions toutes plus infâmes les unes que les autres. Peut-être auraient-elles dû être plus prudentes. Les mélanges étaient rarement une bonne chose, disait-on…

Elle sursauta lorsqu’elle vit la porte s’ouvrir doucement. Une guérisseuse entra et s’avança vers le lit, visiblement soulagée de la trouver éveillée. Elle retira le linge de son front, le posa et plongea un linge propre dans une bassine d’eau fraîche en soupirant.


- Vous êtes encore fiévreuse, Dame, je ne comprends pas…

- Je m’en sortirai…

- Sire Lethrandas est là. Il dit que vous avez demandé à le voir. Les gardes avaient pour instruction de le laisser passer…

- Ce sont mes instructions, en effet. Faites-le entrer.

- Mais, dans votre état…

- Faites-le entrer.


La guérisseuse adopta volontairement un ton autoritaire.


- Général Nëmendil, vous pouvez à peine parler !

- Faites-le entrer… s’il vous plait…


La guérisseuse abdiqua.


- Comme vous voudrez…


Elle se dirigea vers la porte, puis se retourna vers Lizael et soupira à nouveau en secouant la tête de dépit, avant de sortir. Quelques instants plus tard, Lethrandas entra. Il se montra courtois, s’enquerrant de son état de santé et de fatigue. Mais elle ne put s’empêcher de penser que cette courtoisie était feinte. Elle serra nerveusement son poing refermé sur la dague qu’elle gardait sous les draps, et repensa à l’épée que Taria avait dissimulée sous le lit. Au cas où…


- Vous n’allez pas mourir, Lizael.


Elle sursauta presque.


- Je… Je n’en sais rien.

- Je le sais Lizael. Avez-vous confiance ? Je suis votre ami, et je vous assure que je ne vais pas mourir.


A ce moment-là, Taria entra.


- Comment pouvez-vous le savoir ?

- Je le sais, voilà tout. Appelez ça de la magie si vous voulez.


Lizael tourna lentement son regard vers Taria, grelottant.


- Taria, j’ai si froid… Me rapporterais-tu une couverture de plus ?


Lethrandas fronça les sourcils.


- Il est tout de même étrange que vous trembliez. Que vous a-t-on fait ?

- Rien…

- Est-ce la peur ?

- Non… pourquoi aurais-je peur ?

- Parce que vous tremblez.

- J’ai froid…

- Lizael, comment se déroule votre travail à présent ? Le village est-il en mesure de se défendre sans vous ?


Elle le regarda longuement avant de répondre.


- Pourquoi… pourquoi cette question ?

- Pourquoi toujours pourquoi ?

- Parce que vous ne répondez pas à mes questions.

- C’est vous, Lizael, qui esquivez les miennes.

- Vous n’avez pas répondu à ma première question.

- Je vous ai dit que vous n’alliez pas mourir et vous m’avez demandé pourquoi. S’agit-il de cette question-ci ?

- Je ne sais pas… Je ne sais plus..


Epuisée, elle ferma les yeux. Se retenant de lancer un regard noir à Lethrandas, Taria prit la main de son amie.


- Le village se défend sans moi… je crois. J’ai donné des ordres…

- Je vous l’ai dit, c’est de l’optimisme. Je suis persuadé que vous n’allez pas mourir. Vous êtes forte, et bien entourée. De plus, je ne pense pas que ce poison soit autre que paralysant.

- Peut-être…


Elle aurait voulu qu’il se taise, qu’il s’en aille. Mais il en savait plus qu’il ne voulait le faire croire, c’était certain.


- Allez-vous abandonner votre poste tant que cette blessure perdurera ? Le conserverez-vous une fois guérie ?

- Pourquoi quitterait-elle son poste ?, s’écria Taria.

- Pour ne pas subir d’autres attaques ennemies.


Ne s’apercevant même pas qu’Ollinwen était entrée, Lizael rouvrit les yeux et regarda Lethrandas avec colère.


- Jamais. Jamais, tant que je vivrai, je n’abandonnerai mon poste.

- Je vois… (il soupira) C’est bien dommage, vous êtes si belle… Elle ne sentit pas non plus la main d’Ollinwen sur son front brûlant de fièvre.


- Dites-moi ce que vous savez.

- A quel sujet ?

- Pourquoi les ricochets ?

- Les ricochets ? Je ne comprends pas votre question, je vous ai dit la dernière fois que nous avions lancé des pierres dans l’eau…

- Les ricochets… vous en avez parlé d’une manière… étrange…

- Qu’ai-je dit d’étrange ?

- Si vous avez quelque chose à dire, Lethrandas, dites-le maintenant.

- A quel sujet ? Des ricochets ?

- Au sujet de ce qui m’arrive.
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:57

Ollinwen s’interposa.


- Lethrandas, vous abusez d’une malade !

- Cela, c’est vous qui l’insinuez. Je ne vois pas en quoi j’abuse de Lizael.

- Vous venez ici comme pour vous délecter de ce qui lui arrive !

- Je viens lui apporter mon soutien, ni plus ni moins !

- C’est ainsi que je le perçois.

- Libre à vous d’être stupide !

- Libre à moi de prendre toutes les mesures nécessaires pour sa bonne santé.

- Non…, répondit Lizael. C’est moi qui lui ai demandé… de venir…

- Je doute que vous lui soyez d’un quelconque réconfort, continua Ollinwen. Une tourmente supplémentaire plutôt…

- Eh bien doutez ! La stupidité n’exclut pas le doute. Vous pouvez en disposer comme bon vous semble. Vous pouvez même faire des ricochets avec.

- Ca n’est pas un jeu, Lethrandas. Vous vous amusez trop.

- Je ne m’amuse pas !

Lizael avait du mal à garder les yeux ouverts. Les éclats de voix ne faisaient qu’accentuer la douleur qui lui enserrait le crâne.

- Non…Il se délecte simplement d’avoir raison…

- Lizael je t’en prie, fais le renvoyer chez lui.

- Non… Pas tant qu’il ne m’aura pas donné des… réponses…


Lethrandas s’offusqua.


- Des réponses à quoi ?

- Que les gardes l’empêchent de sortir tant qu’il n’aura pas dit … ce que je veux entendre.

- Oh ? Vous m’emprisonnez, à présent ?

- Jusqu’où avez-vous été pour avoir raison, Lethrandas ?

- Jusqu’au bout de la logique. La logique est le procédé le plus efficace pour avoir raison. Un général est la cible privilégiée d’une quelconque armée ennemie. N’importe quel abruti le sait, et votre amie doit en être consciente.

- Ne détournez pas ma question… vous avez fort bien compris…


D’une main tremblante, Lizael sortit sa dague de dessous le drap et en menaça Lethrandas qui ne broncha pas.


- Dites moi ce que vous savez Lethrandas !

- Que comptez-vous faire avec cette arme Lizael ? (il empoigna la main de Lizael pour la forcer à placer la dague sur son cou) Allez-y, tranchez-moi la gorge !

- Qui était-elle ? Combien l’avez-vous payée ?

- Vous dites être mon amie, vous m’emprisonnez ici, et maintenant vous voulez me tuer ?


Trop faible, Lizael lâcha la dague qui heurta le sol dans un bruit métallique.


- Je le croyais… avant que vous ne trahissiez cette amitié…


Taria s’interposa et obligea Lethrandas a s’écarter du lit. Ca n’était pas ainsi qu’il parlerait, si toutefois il savait quoique ce soit. Mais elle avait de moins en moins de doutes là-dessus.


- Laissez-la, vous voyez bien que la fièvre la fait délirer.


Elle l’entraîna dehors, lançant à Lizael un regard rassurant lui indiquant qu’elle avait la situation en mains.

Les minutes passèrent, interminables. Luttant contre la fatigue qui la gagnait, elle tentait de rester éveillée, guettant le moindre signe, attendant le retour de Taria. Mais l’épuisement eut raison d’elle.




Lizael se réveilla dans la nuit, désorientée. Seule. Combien de temps avait-elle dormi ? Elle se souvint de Taria, lui annoncer qu’elle avait enfin le nom du poison, et qu’il serait aisé de s’en procurer le remède. Pourquoi ne voyait-elle ne son ami qu’un visage blême et un sourire forcé ? Taria n’avait pas voulu dire comment elle était parvenue à obtenir enfin des aveux de la part de Lethrandas… En réalité il ne s’agissait pas vraiment d’aveux… Il s’était justifié en prétendant connaître ce genre de poisons. De toute façon, il devait déjà s’être enfui. A moins que… Non, elle avait donné l’ordre de le faire arrêter.

« Il n’y a plus qu’à attendre que le contre-poison fasse effet. »

Lizael retint sa respiration. Le contre-poison… Oui, elle l’avait déjà bu, un peu plus tôt dans la nuit… Elle bougea un orteil, puis sa jambe. Sa blessure à la cuisse la faisait légèrement souffrir. Elle la sentait, pour la première fois, et paradoxalement, s’en réjouit. La fièvre n’était rien en comparaison du soulagement de savoir qu’elle avait retrouvé l’usage de ses jambes. D’ailleurs, n’était-elle pas un peu moins brûlante ? Elle sombra à nouveau dans le sommeil, mais, cette fois, un sourire serein sur les lèvres, songeant à tout ce qu’elle pourrait enfin faire à son réveil. Et à la pensée qu’elle ne donnerait pas à Lethrandas la satisfaction d’abandonner son poste. Elle ignorait comment Taria s’y était prise, mais il avait perdu.



La culpabilité de Lethrandas ne put être prouvée. Jamais il n’avoua clairement son acte. Et jamais on ne sut qui était l’elfe qu’il avait visiblement engagée pour accomplir son méfait. Comme elle, on le retrouva dans sa cellule, la langue sectionnée et vidé de son sang. Muet pour toujours.
[modifier] Magie Noire dans le Temple Oublié
a Magie Noire rayonnait du plus profond du Temple Oublié. Elle en souillait les murs et les statues, se faufilait dans les moindres recoins, et cherchait à s’en échapper. Lizael s’arrêta à l’entrée. Depuis des kilomètres, elle pouvait la sentir. Ses jambes tremblaient déjà et sa tête la faisait souffrir. Elle s’était préparée à affronter n’importe quoi, mais cela…

Et pourtant il fallait qu’elle entre. Taria était dans le Temple, elle le savait. Taria, qui avait remué ciel et terre pour trouver un remède au mal qui l’immobilisait. Taria, qui avait été jusqu’à Eva seule savait quels moyens pour arracher le nom du poison des lèvres de Lethrandas. Taria pour qui elle donnerait sa vie s’il le fallait. Elle lui devait tant…

Lizael prit une grande inspiration pour se donner du courage et entra. Elle ne laisserait personne d’autre qu’elle-même passer en tête de file. Taria était à l’intérieur et elle la ramènerait coûte que coûte. Elle avança d’un pas moins assuré qu’elle ne l’aurait souhaité, n’entendant plus ses compagnons, ne sentant plus leur présence, pas même celle de Liannnan qui prenait soin de rester à ses côtés. Elle marchait vers la source des émanations magiques, chaque pas plus difficile que l’autre, comme à contre-courant.

Son sang bouillonnait dans ses veines et battait douloureusement à ses tempes. Les salles se succédaient, infestées de créatures mues par la magie noire comme des marionnettes. Certaines tombaient sous ses épées, d’autres sous les flèches, les lames et la magie de ses compagnons.


Ladeera ve Shilen

Vanna dol gelru deldu vir

Ladeera vanna dol

Ladeera rui deer

Arday del ra Shilen
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:58

Elle comprit que ce qu’elle avait tout d’abord prit pour un bourdonnement lié à la magie s’avérait être en réalité une prière. Une prière dont elle n’avait pas besoin de comprendre la langue pour en saisir le sens. Ces mots résonnaient-ils uniquement dans sa tête ou retentissaient-ils dans le temple tout entier ? Elle n’aurait su le dire…

Son souffle devenait de plus en plus court, ses lames de plus en plus lourdes, à tel point qu’elle finit par ne plus être capable de les mouvoir. Mais elle continuait d’avancer, son esprit tourné vers cet unique but : retrouver Taria. Elle remarqua à peine que tous étaient passés devant elle et que Liannnan tentait de retirer de son flanc une flèche reçue en tentant de la couvrir.

Ils débouchèrent sur un pont menant vers une sorte d’autel. Plus elle approchait, et plus ses forces l’abandonnaient. Le plus dur fut de gravir les hautes marches de pierre, pourtant peu nombreuses. Ses jambes rechignaient à la porter et elle avait l’impression que sa tête allait exploser. Elle lâcha ses épées, devenues impossibles à porter, et eut à peine le temps d’apercevoir le Sombre et Taria avant de s’effondrer à genoux, les mains pressées sur ses tempes et le corps agité de tremblements.

Il lui fut impossible de savoir combien de temps elle était restée dans cet état, mais tout-à-coup, cela cessa. La Prière Noire ne retentissait plus, la magie s’était évaporée. Elle prit alors progressivement conscience des bras qui l’entouraient, des voix, celle de Liannnan qui murmurait, inquiet, à son oreille, celles d’Ollinwen et de Feawen qui prononçaient le nom de Taria. Et celle de Taria elle-même, qui pourtant était différente…

Lizael releva lentement la tête et regarda en direction de l’autel. Le Sombre gisait, sans vie, dans une mare de sang. Et Taria était bien là, debout, saine et sauve. Mais ses yeux, ses gestes, ses cheveux eux-mêmes étaient différents. Assurément, l’esprit de sa mère avait encore pris le dessus, plus que jamais, et c’est lui qui s’empara de l’objet resté dans la main déjà raide du Sombre. De toute évidence, l’artefact que Taria était venu chercher.

Lizael se précipita vers elle et lui empoigna les bras.


- Taria, reviens à toi je t’en prie !

- Pourquoi parlez-vous de ma fille ?

- Taria, regarde-moi dans les yeux ! C’est moi, Feawen !

- Pourquoi parlez-vous de ma fille, et d’ailleurs, comment pouvez-vous connaître le surnom que je lui donne ?

- Sortez de son esprit, laissez-la en paix !, répondit Lizael. Si vous aimez votre fille, abandonnez son corps et laissez-la en paix !


Feawen lança un regard suppliant à Ollinwen qui, surmontant du mieux qu’elle pouvait la faiblesse entraînée par une trop grande utilisation de sa magie, parvint à lever son visage vers Taria et à lui parler. Entourée de ses deux amours et de son amie, Taria commença lentement à revenir à elle. Mais l’esprit de sa mère résistait en elle, comme si elle cherchait désespérément à s’accrocher à ce corps qui n’était pas le sien. Cette lutte lui prit toutes les forces qui lui restaient, tant et si bien que les bras qui la retenaient ne purent l’empêcher de s’écrouler au sol.


- Abandonne ce qui n’est pas à toi, Taria. Laisse partir ce qui ne t’appartient pas ! Tu es Tamirielle Anwamane et personne d’autre !

- Je suis… Je suis Tamirielle…

- Oui, tu es Tamirielle ! Tu es Taria !

- Je suis Taria…


Finalement, le visage de Taria se détendit et elle sembla tout-à-coup reconnaître les visages penchés sur elle. Ses cheveux reprirent leur couleur dorée habituelle, signe qu’elle était vraiment redevenue elle-même.


- Feawen… Ollinwen… Lizael… Vous êtes là toutes les trois…

- Kally et Liannnan sont là, eux aussi.


Lizael serra rapidement son amie, soulagée, puis s’écarta afin de laisser Feawen et Ollinwen l’embrasser à leur guise. Après ces quelques effusions, Taria se saisit de l’artefact et entonna un chant sacré. D’une voix tout d’abord faible, puis plus assurée à mesure qu’elle chantait, Ollinwen l’accompagna.

Alors, les moindres restes de magie noire qui souillaient encore le Temple s’évaporèrent, remplacés par un sentiment de force et de pureté ressenti par tous. Le temps du chant, une puissante magie de guérison demeura à l’œuvre, aidant à se refermer les blessures de la chair et de l’esprit.

Mais lorsqu’elle quitta le Temple, bien que remerciant Eva d’avoir permis que Taria puisse rentrer parmi les siens, Lizael ne put s’empêcher de garder au fond d’elle la crainte de ce qui arriverait si une guerre contre les Sombres éclatait. Voilà des années qu’elle s’était libérée d’Almalexiel, mais elle en payait toujours le prix.
[modifier] Souvenirs
on pas décidé et son regard indiquaient qu’elle ne marchait pas au hasard, mais attirée par un endroit précis, comme si quelque chose l’appelait là-bas. Liannnan suivait, respectant son silence, ne sachant pas que faire d’autre d’ailleurs, même s’il n’aimait pas la voir ainsi. Ils arrivèrent en haut d’un promontoire naturel qui surplombait une rivière. Lizael s’arrêta quelques instants. Si ses yeux n’avaient pas été si emplis de mélancolie, on aurait cru qu’elle admirait simplement le ciel, ou écoutait silencieusement les bruits de la nature.


Sans un mot, elle s’assit au bord de la falaise, les jambes dans le vide, et se mit à fixer l’eau. Elle demeura ainsi plusieurs minutes, pensive, silencieuse, plongée dans d’obscurs souvenirs. Liannnan pris place à côté d’elle, patient, attendant le moment où elle déciderait de parler.


Puis, sans quitter du regard le courant et les algues vertes qui y dansaient, elle pris enfin la parole, d’un ton curieusement monocorde et dénué d’émotion, comme si elle racontait une histoire qui n’était pas la sienne.


- Lorsque ma mère est morte, la guerre déjà faisait rage. L’Ile au Murmures, où je suis née, était encore épargnée, mais nous savions qu’il n’en serait pas ainsi bien longtemps. Le Roi qui gouvernait le royaume des Humains, à l’époque, était tout aussi fourbe et avide de puissance que ne l’a été Alliscus. Peut-être même plus. Il avait décidé de reprendre une bonne fois pour toutes les terres qui nous avaient été rendues. Et l’Ile aux Murmures en faisait partie.

» A l’époque, je n’étais encore qu’une enfant, et mon père, comme je te l’ai dit, servait dans notre armée. A cause du conflit, je fus donc séparée de lui, pendant des mois. En vérité, je ne le revis plus jamais, mais je n’appris sa mort que plus tard. Avant d’aller rejoindre Eva, il fit promettre à son plus fidèle compagnon d’armes de rentrer et de prendre soin de moi. Il s’appelait Ceredir. Il revint juste à temps pour me permettre de fuir, car les premiers bateaux humains commençaient à accoster.

» Je n’ai que peu de souvenirs de notre fuite. Je me souviens m’être réveillée sur un sol mouvant, avec la nausée. Nous étions en partance pour le continent. De là me vient mon appréhension de la navigation, je pense. De le voir auprès de moi, et à sa façon de me regarder, j’avais déjà compris. Mais je ne l’acceptai réellement que lorsqu’il me remis l’arc de mon père. Et qu’il m’eu fait la promesse de m’élever comme si j’étais sa propre fille.

» Et c’est ce qu’il fit. Bien sûr, on ne remplace jamais un père. Encore moins l’être exceptionnel qui était le mien. Mais il fit de son mieux.


Liannnan serra plus fort la main de sa compagne.


- Je suis sûr que le résultat est au-delà de ses espérances.


Lizael tourna la tête, et s’aperçut alors de ses yeux humides.


- Ne sois pas triste, Liannnan, car tout ceci est bien loin à présent.


Il lui sourit.


- Pardonne-moi… Poursuis, je te prie.


Lentement, elle tourna de nouveau la tête et se remit à fixer la rivière.


- Après la guerre, notre peuple fut forcé de se replier à nouveau sur lui-même. Par le désir de conquête d’un seul roi, nous avions perdu tous les territoires que les humains nous avaient jadis accordés. Il en est ainsi depuis des millénaires. Seule persiste cette forêt, protégée par la magie de nos ancêtres, dans laquelle nul ennemi ne peut pénétrer sans se perdre, et au sein de laquelle nulle magie noire ne peut exister.

» C’est ici, donc, que Ceredir m’emmena. Plusieurs années passèrent, une trentaine selon mes souvenirs. Il fit de son mieux pour poursuivre mon éducation. Lui aussi était archer, l’un des meilleurs, bien qu’il répétât sans cesse que jamais il ne parviendrait à égaler les talents de mon père. En réalité, j’étais si jeune lorsque j’ai perdu mes parents, que c’est lui qui m’a tout appris. L’histoire, l’écriture, et même la poésie, en plus de l’archerie bien entendu. Et tant d’autres choses… Il prenait grand soin à s’occuper lui-même de mon enseignement, sans rien laisser aux prêtresses.

» Nous venions très souvent par ici, et nous nous asseyions a ce même endroit. Inutile de préciser que ses leçons étaient bien moins ennuyeuses que celles que devaient subir les autres enfants de mon âge. Parfois, il me parlait de mes parents, il n’y a rien que je ne sache d’eux. Nous passions des heures à marcher, à tirer à l’arc, à récolter les herbes médicinales qu’il m’apprenait à reconnaître. Je n’aimais rien de plus au monde que d’être en sa compagnie, et je ne recherchais pas vraiment à me fondre aux autres.

» Mais, les années passant, il en est venu à s’éloigner progressivement de moi. Il disait que je devais prendre mon envol, rencontrer d’autres personnes, gagner ma liberté de mes propres ailes. Sur le moment, je n’ai pas compris. J’ai cru qu’il en avait assez de s’occuper de moi, qu’il pensait avoir déjà tenu sa promesse.

» Il ne m’appelait plus par le surnom affectueux qu’il me donnait auparavant. « Niphredil », perce-neige dans notre langue. (Lizael sourit) Oui, avant cela, il disait que, quoiqu’il arrive, je me relevais toujours de mes echecs, et qu’il semblait que rien ne puisse m’arrêter, comme une fleur qui éclot sous la neige. Mais un jour, son regard changea et il ne m’appela plus jamais ainsi. A présent je comprends, je crois. J’ai longtemps regretté de lui en avoir tant voulu.

» Puis, une nouvelle guerre a éclaté, et il fut amené à y prendre part. Il était monté en grade, entre temps. On lui avait offert le poste qu’occupait jadis mon père, et il le méritait. Je l’ai supplié de m’emmener avec lui, car j’étais archère et suffisamment douée pour faire partie de son unité. Et, à vrai dire, je craignais que se reproduise ce qui m’avait enlevé mes parents. Je n’avais pas envie de le perdre lui aussi, car il était tout ce qu’il me restait.
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:58

» Mais il refusa. Pour moi, c’en était trop. J’étais furieuse, impuissante. Je décidai de le suivre, sans qu’il le sache, pour lui montrer de quoi j’étais capable. Je me procurai un uniforme et me mêlai aux autres. Lorsqu’il s’en aperçut, il se mit dans une colère folle. Jamais je ne l’avais vu comme cela. J’ai dû partir. J’avais honte et je lui en voulais.

» Cette bataille dura plusieurs semaines. Elle fut magnifiquement menée et Ceredir, en particulier, fut décoré pour son courage et ses excellentes décisions. Mais il n’eut pas l’occasion de profiter de sa gloire, car il nous fut ramené grièvement blessé. Les guérisseurs firent tout ce qu’ils pouvaient, et avaient encore un peu d‘espoir, mais lui devait sentir qu’Eva l’attirait à lui. Ou peut être le souhaitait-il. Lorsqu’il sentit ou décida que l’heure était venue, il demanda à ce que moi, et moi seule, me rende à son chevet. Il me demanda pardon, et m’assura que tout ce qu’il avait fait était pour mon bien. Je ne saisissait pas encore tout, mais je compris à son regard qu’il disait la vérité. Et je crois bien que ma peur de le perdre avait totalement effacé ma colère.

» Avant de succomber, il me dicta ses dernières volontés. Puis il pris ma main et mourut, son regard plongé dans le mien. « Tye-mélan, Niphredil », furent ses derniers mots.

» Selon sa volonté, il fut incinéré, et je décidai d’aller, seule, répandre ses cendres. C’est ici que je les ai dispersées, dans le vent, l’eau et la terre.


Lizael cessa de parler et se releva, paraissant toujours regarder un pont fixe, comme si quelqu’un se tenait face à elle. Elle murmura quelques mots en ancien elfique, comme une prière, puis fit un geste que Liannnan ne comprit pas, avant de se retourner vers lui, un léger sourire étirant ses lèvres. Sereine et en paix.


- C’est quelque chose que je n’ai jamais dit à personne. Ceux qui me connaissaient de ce temps là ne sont plus de ce monde.


Liannnan lui rendit son sourire et écarta de son visage une mèche de cheveux.


- Tye-mélan, Lizael.

- Tye-mélan inyë…




[modifier] Nenmacil, l'Epée d'Eau

Ce qui fut commencé doit être achevé

Lumière et Ténèbres se confondent

La voix des morts contre celle des vivants

Hâtez vous de trouver la lumière d'étoile

Et ainsi, vous saurez quel danger vous guette



ans le temple d’Eva de Lomëalda, les officiants s’affairaient à leurs occupations du matin. Dans la pièce la plus calme, Lizael se tenait à genoux à même le sol, une étrange épée posée devant elle. Les prêtres l’avaient autorisée à y attendre le Grand Prêtre Kally, et à conserver cette arme. A titre tout à fait exceptionnel, avaient-ils précisé.

Elle caressa doucement la lame du bout de ses doigts. Elle était vierge d’inscriptions, pure. Mais elle reflétait la lumière d’une manière vraiment particulière. A vrai dire, on aurait pu croire qu’elle était faite d’eau, et la toucher accentuait cette impression. Les paroles de Silmë lui revinrent à l’esprit. Il lui fallait trouver le nom de l’épée, et vite. La protection de son peuple en dépendait.

- A niarë lle niessë…*

Lizael soupira. A quoi bon parler à une épée ? Elle ne s’attendait tout de même pas à ce qu’elle lui réponde… Alors, comment savoir ? Fallait-il la plonger dans quelque substance magique qui ferait apparaître une inscription ? Lizael demeura quelques minutes à ressasser des questions sans réponses, quand la porte s’ouvrit enfin, laissant entrer Kally.

Il écouta son récit, la venue de Silmë près de la Tour de Cruma, ce qu’elle avait pu dire de la situation actuelle. Elle était là pour les aider, Lizael en était persuadée. Une autre épée magique avait été remise au chevalier Odeb. Une épée pour les Elfes, et une pour les Humains. Une épée pour Eva, et une pour Einhasaad. « Mes deux créatrices »… Les paroles de Lumière d’Etoile prenaient tout leur sens.

- Je dois d’abord vous dire qu’en temps normal, le nom de l’épée vous serait révélé par elle même après être devenue en totale osmose avec vous. Mais puisque le temps nous est compté, je vais devoir procéder à un rituel.

Kally l’entraîna dehors, jugeant préférable de ne pas tenter l’expérience près du monde et des habitations. Ils s’installèrent dans un espace dégagé, suffisamment éloigné du village. Lizael regarda Kally sortir de son sac divers ingrédients, les concasser puis les mélanger, obtenant finalement une poudre blanchâtre.

- Kally ? Lizael ? Que faites-vous ?

Lizael sursauta.

- Taria, nildë*… Ne reste pas ici…Ce peut être dangereux.

Kally approuva.

- Il serait plus prudents que nous nous tenions tous éloignés de l’épée durant le rituel. Je vous préviens, plus l’épée est puissante, moins le sort durera.

Taria les regarda tour à tour d’un air d’incompréhension. Lizael posa l’épée sur le sol et s’en éloigna, entraînant son amie.

- Kally connaît un rituel qui pourrait m’aider à connaître rapidement le nom de l’épée.

- Lizael, elle semble liée à vous. Je vous charge de la conversation. Le Grand Prêtre commença à réciter une incantation magique. La poudre devint d’un blanc immaculé, puis se mit à luire d’un léger éclat bleuté. Elle s’envola des mains de Kally et se recomposa en trois cercles concentriques autour de l’épée. Puis il prononça une formule dont seule la fin fut compréhensible pour Lizael :

- Que soit séparé l’Esprit du Réceptacle !

Alors, le premier cercle s’illumina.

- Qu’un corps lui soit donné !

Ce fut au tour du deuxième cercle de briller.

- Que le lien soit conservé !

Le dernier cercle rayonna d’une lumière éclatante.

L’épée sembla tout d’abord ne pas réagir. Puis elle se nimba d’une aura bleuté et s’envola pour se tenir droite dans les airs, lame vers le bas. Quittant un instant l’épée des yeux, Lizael lança un regard à Taria, qui lui répondit d’un signe de tête approbatif. Elle tourna à nouveau la tête vers l’arme magique et s’adressa à elle.

- A niarë lle nessë, Nenmacil *!

Alors, l’aura bleue entourant l’épée grandit, et une décharge d’énergie vint frapper Taria qui s’écroula au sol, assomée. Lizael se précipita, affolée, gardant toujours un œil sur l’épée qui menaçait de recommencer.

- Taria, réveille-toi ! Nildë ? Reviens à toi, je t’en prie… Nildë ! A eccoita ! Nai eccoita* !

C’est ce moment que l’épée choisit pour frapper Kally, de la même façon. Tout comme Taria, il tomba dans l’herbe, inanimé. Reposant délicatement la tête de Taria sur le sol, Lizael se leva et, d’une voix tremblante, s’adressa à l’épée, lui intimant d’arrêter. Mais, Kally inconscient, le sort ne tarda pas à se briser, et l’épée retomba lourdement, se plantant dans la terre meuble.

Taria et Kally reprirent rapidement leurs esprits, mais leur magie les abandonna pendant deux journées. L'épée, quant à elle, reprit son apparence habituelle. A une exception près: la lame était désormais ornée d'inscriptions. Du haut elfique, une écriture très ancienne, oubliée. Mais certainement pas d'Ollinwen.
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:59

* A niarë lle nessë : Révèle-moi ton nom
* Nildë : amie
* Nenmacil : épée d’eau
* A eccoita, nai eccoita : réveille-toi





A toi qui as été désignée par l’eau pour me porter

Tu dois te vaincre toi-même pour me libérer


- Eva, Déesse des Eaux, regarde-nous avec bienveillance !

Serrant un peu plus fort qu’elle l’aurait voulu la main d’Ollinwen et d’Illyana, Lizael les écoutait distraitement chanter les prières préparatoires au rituel de purification.

- Lizael, tu dois avoir confiance en ce rituel.

Ollinwen posa une main sur son épaule et l’invita à s’asseoir dans le lac. Continuant sa prière, elle puisa de l’eau dans ses mains et la laissa couler sur la tête de Lizael.

- Que cette eau te lave de tous tes doutes. Que cette eau dont nous venons te prépare à être plus pure.

- Que les restes de magie noire abandonnés par Almalexiel disparaissent de mon esprit et de mon âme, pensa Lizael.

Au fond d’elle même, elle savait pertinemment qu’un simple rituel ne suffirait pas à vaincre les traces que la magie sombre avait laissé en elle. Mais elle ne pouvait s’empêcher de s’accrocher à cet espoir. Il est si facile de se reposer sur d’autres que soi.

Alors qu’elle remettait ses vêtements, elle se demanda ce qui serait changé en elle. Sentirait-elle un vide ? Un mieux-être ? Une douleur ?

Elles rejoignirent Kally à l’endroit où devait se dérouler le rituel. Un ancien kiosque à musique dans lequel, de par le passé, les bardes et les poètes venaient jouer, chanter ou déclamer chansons et poèmes en l’honneur d’Eva et des grands héros de l’histoire elfique. Lizael regarda Kally finir de tracer les symboles cabalistiques sur le sol octogonal, puis se laissa guider vers le centre du dessin.

Elle ferma les yeux, écoutant le prêtre réciter les prières, ne voyant pas l’artefact posé au sol devant elle diffuser une lueur douce en direction de Kally et d’Ollinwen. Elle sentit une chaleur s’insinuer peu à peu en elle, puis s’amplifier au point de devenir étouffante. Elle suffoca, mais la sensation finit par s’atténuer. Puis cessa.

Elle ouvrit les yeux et vit le sourire satisfait de Kally. Le rituel était terminé. Elle chercha ce qui avait changé. Une sensation de légèreté, peut-être. Comme si un poids lui avait été enlevé. Mais cela ne suffirait pas.

Elle se dirigea vers l’épée, laissée dans l’herbe quelques mètre plus loin, et s’agenouilla devant elle.

- A niarë lle nessë, Nenmacil, murmura-t-elle.

Elle ferma les yeux et laissa courir ses doigts sur la garde et la lame.

- A niarë… A niarë lle nessë…

Déçue, elle se releva, secouant la tête en réponse aux regards braqués sur elle.

- Rien. Toujours rien.

Ollinwen soupira.

- Te parle-t-elle au moins ?

- Non. Le rituel n’est peut-être pas suffisant. Il va me falloir du temps pour accomplir ce que demandent les inscriptions.

- As-tu essayé de la plonger dans l’eau ?

- Oui, je l’ai baignée dans l’eau de l’Arbre.

- Veux-tu que j’essaie de lui parler ?

Lizael eut un mouvement de recul.

- Ne la touche surtout pas, Ollinwen ! Tu souffrirais. Elle prend cela comme une agression.

Ollinwen sourit et, fermant les yeux, pris la main de Lizael en se concentrant sur l’épée. Quelques secondes passèrent avant qu’elle ne déclare être incapable d’entrer en contact avec l’esprit de l’épée.

- As-tu essayé de lui donner un peu de ton sang ?

- Non, mais tout est possible.

- Les pactes sont souvent conclus ainsi. Le rituel de protection du village n’a pas fait exception.

Lizael acquiesça et passa délicatement la lame de l’épée dans le creux de sa main. Elle recommença, plus fort, sourcils froncés.

- C’est étrange, la lame n’est pas coupante. J’avoue ne m’en être encore jamais aperçue.

Elle posa l’épée par terre puis sortit de sa botte une petite dague. S’entaillant légèrement la main, elle laissa tomber quelques gouttes de sang sur la lame de l’épée. Le sang devint eau et fut absorbé par le métal.

Illyana s’avança.

- Et pourquoi pas le feu ?

Ollinwen regarda Lizael.

- Veux-tu que je lance un sort de feu sur l’arme ?

- Je ne sais pas si c’est une bonne idée, mais nous pouvons essayer prudemment. Mais, je ne savais pas que tu connaissais des sorts de feu, Ollin.

- Je connais les bases des quatre éléments, mais c’est fort peu efficace. Cela sera toutefois amplement suffisant pour notre expérience.

- Bien. Alors, que tout le monde recule de trente pas.

Lizael empoigna l’épée et la tint fermement devant elle, pointée vers le ciel. Ollinwen commença par lancer une minuscule boule de feu en direction de la lame, qui l’absorba. Alors, l’épée sembla animée d’une volonté propre et se pointa vers Ollinwen. Surprise, Lizael serra plus fort la garde.

- A tyele, Nenmacil ! A tyele! *

Elle lutta quelques instants contre la force de l’épée, qui finit par retomber lourdement vers le sol, l’entraînant par son poids.

- Il ne sert a rien de jeter des sorts contre elle. C’est sur moi que tout repose à présent. Le rituel était nécessaire, mais pas suffisant. Je sais ce qu’il me reste à faire.

Mais je ne sais pas comment le faire…

Elle se releva, l’Epée d’Eau dans une main, adoptant une figure volontairement optimiste.

- Merci pour votre aide. A présent je dois faire ce qui est écrit sur la lame. Me vaincre moi-même.
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 4:59

* A tyele: Arrête

[modifier] Vinyë olóri
izael se retourna dans son sommeil, cherchant instinctivement la chaleur de celui qui partageait habituellement ses nuits. Ne pas la trouver eut pour effet de la réveiller en sursaut.

- Liannn…

Elle laissa tomber sur le lit en soupirant. Evidemment… Liannnan s’était rendu sur l’ïle d’Amatire Wintil. Elle fixa le plafond, songeuse. Puis, n’ayant nulle envie de rester seule dans ce lit froid, elle se leva et se dirigea vers le fond de la pièce. En prenant sa tunique sur l’un des trois coffres, elle s’aperçut que celui qui était appuyé sur le mur de droite était fermé à clef. A la réflexion, elle ne se souvenait pas avoir vu Liannnan l’ouvrir.

Lizael haussa les épaules. Ca n’était sûrement pas bien important. Des vêtements ou des armes, certainement.

Elle enfila rapidement sa tunique et sortit sans prendre la peine d’enfiler ses bottes. Elle fut ravie de constater que le soleil se levait à peine. Elle avait encore une bonne heure devant elle avant que le monde n’afflue près de l’Arbre-Mère.

Elle frissonna au contact de l’eau fraîche sur ses pieds, mais en sourit. Elle leva les yeux vers le ciel. Quelques étoiles brillaient encore çà et là. La journée s’annonçait belle.

- Comment est le ciel là où tu te trouves, melda ?

Elle se demanda s’il dormait encore, ou bien s’il était éveillé et pensait à elle. Elle s’agenouilla dans l’eau, ne se préoccupant pas de mouiller ses vêtements, et joint ses mains dans une attitude de dévotion. Mais ce matin-là, elle ne parvint pas à prier Eva. Car elle ne pouvait chasser de son esprit le visage de celui qu’elle aimait.


La première fois que je t’ai vu,

Au tout premier regard, j’ai su.

J’ai compris combien nous nous ressemblons,

J’ai lu en toi la même douleur,

Les mêmes espoirs.

Chacun de tes sourires était une joie intense,

Chacune de tes larmes, une souffrance.

J’ai cru avoir déjà aimé,

Mais je me trompais, melda.

Car c’est dans tes yeux que j’ai compris qui j’étais

Et dans tes bras que je me suis sentie exister.

Aujourd’hui, je sais que rien n’a été vain.

Peut-être t’attendais-je durant toutes ces années,

Peut-être savais-je au fond de mon coeur

Que le bonheur vient lorsqu’on ne l’attend pas.

Vinya ré ar vinyë olóri

De nouveaux jours s’offrent à moi… à nous.

De nouveaux rêves…

Ai-je encore besoin de rêves ?


Un léger sourire sur les lèvres, Lizael se leva.

- Merci, ô Eva. J’espère le mériter.



[modifier] Nenhina

L’Académie de Hardin, située en plein cœur de la Vallée du Dragon, ne ressemblait pas à ce que Lizael attendait. Cherchant des yeux un imposant bâtiment, selon l’idée qu’elle se faisait d’une importante école de magie, elle dû se faire à l’idée que l’accès à Hardin ne pouvait se faire que par l’entrée creusée à même la roche.

Elle pénétra dans le couloir obscur qui menait à la grotte, serrant nerveusement la garde de l’Epée d’Eau, comme s’il s’agissait d’un bouclier contre la puissante aura de magie noire qui émanait du lieu.

M’aideras-tu à affronter l’Ombre, Nenmacil ?

Suffocant, elle déboucha sur une grande salle au plafond et aux murs de pierre. Les quelques torches ne parvenaient pas à atténuer la pénombre du lieu.

- Eh bien, eh bien… Qu’avons-nous là ? Ce n’est pas banal…

Le poing crispée sur la garde de l’Epée, Lizael chercha des yeux la provenance de la voix. Elle ne tarda pas à distinguer une silhouette tapie dans l’ombre.

- Qui êtes-vous ?

- Petite Elfe, et les bonnes manières ? On se présente, d’abord.

- Général Lizael Nëmendil, de Lomëalda.

- Devrais-je être impressionnée ?, ricana l’Ombre.

- Vous me demandez de me présenter. C’est ce que je fais.

- Tu trembles…

- Pas du tout !

L’Ombre se déplaça, entraînant avec elle l’obscurité qui paraissait à présent l’entourer et lui obéir.

- Je suis Elania, maîtresse de cette académie.

Instinctivement, Lizael recula d’un pas. L’aura noire émanant de l’Ombre était étouffante, presque insoutenable. Elania fit un nouveau pas en sa direction.

- Que viens-tu faire ici, toi qui es terrorisée ?

- Je viens affronter la magie sombre, et je ne suis pas terrorisée, répondit Lizael en se maudissant de voir ses mains trembler.

L’Ombre ricana.

- Affronter la magie sombre ? Quelle drôle d’idée… Ta place n’est pas ici, vas-t’en.

- Non.

Lizael tendit l’épée devant elle, tant pour montrer à l’Ombre l’arme magique que pour la dissuader d’approcher encore.

- Je suis là pour suivre les désirs de l’Epée.

Bien qu’elle ne put distinguer son visage, Lizael aurait juré qu’un sourire naissait sur les lèvres de l’Ombre. Elania tendit la main sur le côté, la plongea dans l’obscurité et en tira une épée, longue et fine.

- Drôle d’objet que tu tiens.

Lizael tenait toujours L’Epée d’Eau pointée devant elle et tentait désespérément de faire cesser de trembler la main qui la tenait. Elle gardait son regard fixé sur l’Epée d’Ombre qu’Elania tendait vers elle, et dont l’aura maléfique la menaçait encore plus que la lame éffilée.

- Je sais d’où te vient ce que tu tiens… Tu as dû La rencontrer… Curieux qu’elle ait confié une telle arme à une craintive comme toi.

- Qui êtes-vous ?

Elania rit dans l’obscurité.

- Tu veux voir ce que je suis ?

Elle tendit la main vers un étudiant qui traversait la salle.

- Meurs.

Sans un cri, le jeune homme s’effondra, raide mort. Blême, Lizael retint son souffle.

- Je te laisse une dernière chance, Elfe. Pars d’ici.

Voyant que Lizael n’avait aucune intention de faire marche arrière, elle claqua des doigts en direction de deux liches.

- Traînez-moi ça dehors.

Aide-moi, Nenmacil…

Soucieuse de se soustraire à la poigne des liches, Lizael s’écarta.

- Qui êtes-vous ?, parvint-elle à articuler d’une manière qu’elle aurait souhaité plus forte.

- Je suis celle qui apporte l’ombre.

- Tu es l’Ombre et elle la Lumière…

- Nous ne sommes pas ennemies, note bien. Sans lumière, pas d’ombre. Et sans ombre, tu n’aurais pas non plus la notion de lumière.

Elle sentit les liches lui agripper les épaules, et résista. Elles commencèrent à l’emmener, mais elle parvint finalement à leur faire lâcher prise.

- Imbéciles…, gromela Elania. Soit. Tu ne me laisse pas le choix.

Elle brandit son épée et, comme mue par la volonté de l’affronter, l’Epée d’Eau s’anima.

- Tu refuses toujours de partir ?

Lizael ne répondit pas. Elle ne pouvait pas reculer… Pas maintenant…

Nai etelheta, Nenmacil…

Elle prit une profonde inspiration et empoigna fermement la garde de ses deux mains, prête à braver l’Ombre.

- A etelheta!

Elle contra tant bien que mal le coup porté avec rage par Elania, puis les suivants.

- D’où crois-tu que te vient le pouvoir, Elfe ?

- Vous n’êtes pas plus puissante que cette épée !

- Crois-tu ?

- La magie de l’Ombre ne vaincra pas la magie de la Lumière !

- Larme des Ténèbres, montre-lui !

Lizael resta en position de combat, prête à contrer de nouveaux coups. Mais cette fois, l’Epée d’Ombre ne s’abattit pas sur elle. Elle sentit ses forces diminuer, son souffle de vie volé par l’arme magique. Elle tomba à genoux, proche de l’inconscience, quand sans prévenir, l’Epée d’Eau lui transmit enfin la vigueur qui lui manquait. Elle put se relever, les jambes légèrement tremblantes.

Ne la crains pas, Lizael… Affronte-la !

- Je n’ai pas peur de toi, Ombre ! Non, je ne te crains pas !

- Prouve-le ! Mais tu trembles…

Lizael baissa les yeux sur ses mains. Effectivement, elles tremblaient toujours. Elle eut du mal à résister au coup qu’Elenia lui assena avec rage, mais les paroles de l’Epée lui redonnèrent force et courage. L’Ombre enchaîna sort sur sort, mais elle lutta, tous ses muscles douloureux, contre la magie et le fer. Elania lui parut de plus en plus furieuse, elle put même lire un semblant de doute dans ses yeux qu’elle aperçut enfin. Il lui sembla que le combat avait duré des heures, quand Elania s’assit, haletante.

As-tu vu, Enfant d’Eva ? Tu ne trembles plus.

L’Epée toujours pointée vers l’Ombre, Lizael baissa sur ses mains un regard satisfait.

Hantalë, Nenmacil…

L’Epée se mit à briller d’un bleu intense, soignant les plaies de Lizael à une vitesse sidérante, et redonnant de la force à ses muscles endoloris.

Je suis Nenhina, l’Enfant de l’Eau, à ton service pour le temps durant lequel tu auras besoin de moi.

- Qu’est-ce qui te fait rire, Elfe ?

- J’ai enfin trouvé ce que j’étais venue chercher.
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 5:01

Lloyd
Un article de Le RP d'Oreline.
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Intitulé de la lettre: Je me prénomme Soria, Lloyd Soria. Je suis un simple fils de Paysan de la province de Baverock, à Ancaria, agrée moi de remettre le plus rapidement cette lettre au compte de Baverrock.

"Milord, je vous envois cette lettre pour vous compter diferents évenements de ma vie et vous enoncer mon désolement. Je suis né il y'a 19 ans à peine dans votre petite province. Un simple jour, je jouais près des bois tout seul et j'ai rencontré un étrange garçon avec qui j'ai joué parla suite. Je m'en souviens comme si cela était hier. Il s'agissait de votre fils. C'était mon seul amis et j'étais le seul siens, c'est comme cela que je vous est connus. Je vous suis encore grès de m'avoir offert la même instruction qu'à votre fils, j'ai pu ainsi survivre aisement dans ce monde. Avec votre fils quand nous avons atteint l'age de 15 ans, sommes partit en voyage pour apprendre sur le monde. Deux cavaliers sans escorte. Nous avons parcourus les 3/4 du continent d'Ancaria, les plaines de Tyr-Fausl, ou nous avons sympathisé avec les elfes. Les grottes de glaces, ou la matriarche nous a acceuillie, à Zurug-Nahr. Les orcs de Urkenburgh de même, les Seraphins de la Crique Glacée à Frostgard. La paix étant instorée nous a permis tout ceci, mais les tensions se sont accrus lors de notre voyage. J'avais 17 ans quand l'ordre Unkto des vampires renversat le gouvernement. Le chaos s'installat sur le continent. Nous dûme fuir et nous refugier A Tyr-Fausl. Les Elfes nous acceuillirent et en échange nous leurs avont offèrent nos servicent. J'ai ainsi appris a recolter des informations et être silencieux, à établir de stratégies en quelques secondes pour mener à la victoire et tout le genre de choses de l'ombre. Nous commençame à preparer la guerre contre les vampires... Une nuit où j'étais en mission diplomatique en territoire Orc, les Unktos attaquèrent Tyr-Fausl et la rasèrent complétement. Ne laissant aucun survivant. Votre Fils a été dès lors consideré comme un Héros humain. Je n'étais pas là pour l'aider et je vous en suis désolé, mon malheur est là. J'ai voyagé rapidement vers les plaines glacés et me suis instruit sur le monde et d'autres choses plus terrifiantes encore. Les vampires Unctos furent éliminés durant ces deux ans par les armées assasines des Elfes Noirs. La paix est donc revenue en ce pays. J'ai été boulversé par la rumeur de la maldie qui grandissait en vous. Vous savez la moitié de ce que je vous raconte, mais il s'agit juste d'une lettre d'adieu. Je part vers les terres d'Oreline, fructueuse pour développer mes talents. Je vous remerci encore pour tout."

Lloyd.
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 5:01

Lothario Torquemada Canterbury
[modifier] La douce jeunesse d'un béni des dieux

Aussi loin que je me souvienne, Einhassad a toujours guidé mes pas. Je suis né par un jour de violent orange, mis au monde dans la pluie, le froid et le sang... Mis au monde n'est même pas le mot juste. J'ai été expulsé du corps de ma mère, qui ballotait au vent au bout de la corde qui venait de lui ôter la vie. Hurlant de mes poumons douloureux de nouveau né, un prêtre de passage me ramassa parmi les intestins de celle qui aurait du être ma mère...

Je fus baptisé Lothario, du nom du héros qui termina sa vie sous l'arbre ou étaient pendus les condamnés, ce même arbre sous lequel ma mère expira son dernier souffle et son fils. Je reçus les noms de Torquemada et Canterbury, nom du prêtre qui m'avait trouvé et du lieu où je fus élevé. Lothario Torquemada Canterbury venait de naître.

J'ai grandi au monastère, loin des aléas de la vie et des douleurs des guerres qui parcouraient mon pays. Elevé dans la plus pure tradition du monastère, j'appris les lois, découvrit ma foi en Einhassad et me vit inculquer les rudiments de la magie, auprès de mon père, Torquemada. J'étais un peu l'enfant élu du monastère, une sorte d'icône, idée très grandement propagée par la tâche de vin qui recouvrait mon torse, prenant la forme du symbole du culte de la déesse. Toute mon enfance fut régie par l'idée que ce n'était guère un hasard, et que la déesse avait surement un destin hors du commun pour moi, que j'étais une sorte d'élu d'Einhassad. Du moins, mon entourage agissait comme tel, et ma mentalité se forgea et se plia à cette idée, devenue pour moi l'évidence même. Cette tâche grandit avec mon corps, et j'atteignis l'âge de 12 ans lorsque ma destinée prit un tournant décisif.
[modifier] Ordonnation

Le jour de mes 12 ans marqua la mort de celui qui fut mon père. Mes bagages furent rapidement faits, et je quittais le monastère pour une confrérie, section d'intervention de l'église, qui avait reçu ma charge, sur demande de mon père. Ils m'inculquèrent les arts occultes de puissantes magies, les bénédictions d'Einhassad, les destructeurs sorts de feu, le combat à l'arme... Contrairement aux apparences, j'ai développé une force physique démente en comparaison de mes camarades d'entrainement, et j'ai rapidement opté pour des armes démesurées, lourdes et destructrices. Un instructeur vétéran m'a même initié aux arts défensifs de la magie de feu, apanage des fiers orcs, qu'il avait appris d'une lointaine contrée où il avait passé beaucoup de temps.

Mes 19 ans arrivèrent et ma formation s'acheva. Je fus ordonné Servant d'Einhassad, me vis remettre mes insignes, mon titre, et le pouvoir de porter la croix et la parole de la déesse par delà les frontières, dans les terres des hérétiques...


[modifier] Terres impures : la parole de la déesse

Les 10 années qui suivirent peuvent se résumer en un mot : purifier. D'abord dans un petit village de campagne, ou j'ai officié pendant six mois. Puis les exploits des impurs punis, des sombres chassés, des hérétiques offerts en bûcher au regard de la déesse, m'ont fait voyagé de village en bourg, de bourg en ville, de ville en cité. Chaque endroit que je visitais, chaque hameau dans lequel je restais se voyait purifié des impurs, de ceux qui renient la déesse et bafouent ses principes. Mes compagnons et moi même avons peu à peu amené un ordre et une foi dans les régions éloignées.

De nombreuses villes se virent bénies et purifiées. La voix d'einhassad s'étendait sur les terres en un seul cri, puissant, fort et impossible à ignorer. Les factions religieuses se renforcèrent, la foi grandit, les habitants se rassurèrent et presque tout un pays se tourna vers la voix puissante de la déesse qui leur offrait toute sa splendeur et sa puissance. Puis vint le temps de la capitale.
[modifier] Nacitav

Nacitav était une ville magnifique, rayonnante de sainteté, et était le siège de la foi en Einhassad, par le passé. Tombée aux mains des sombres et d'humains malveillants, elle avait perdu cet éclat, était devenue le refuge des hors-la-loi et le paradis des bandits de tous poils. L'arrivée de religieux en armes fit rapidement le tour de la cité, et provoqua une hilarité quasi collective des forces en place. Rire rapidement effacé après quelques raids dont l'efficacité n'était plus à prouver.

Il faudra 8 ans. Epurant, purifiant, brulant, puis reconstruisant sur les cendres chaudes des impurs qui avaient eu l'audace de renier celle par qui ils auraient du vivre... Quartier par quartier, rue par rue, Immeuble par immeuble, toute la ville fut rangée sous la bannière azurée d'Einhassad, sous la grande croix qui ornait avec fierté nos torses.


La capitale religieuse fut restaurée.

Chacun des " héros d'azur ", comme nous étions surnommés, se vit féliciter par le Très Haut prêtre d'Einhassad, chef spirituel et garant de la foi en la déesse. Chacun reçut des terres et un titre. Je suis alors devenu Lothario Torque Canterbury, le Saint Executeur, Enfant du feu purificateur et Béni de la Déesse.
[modifier] De nouveaux horizons

Nous arrivons à la fin de mon passé et au départ de mon présent. De nombreux rêves m'agitent depuis plusieurs nuits. Je vois une ville, une croix immense qui couvre les terres obscures de son ombre, le palais démesuré qui surplombe la ville. Je vois des tensions, des impurs fouler impunément le sol de notre déesse. J'ai déjà préparé mes bagages, mes armes sont prêtes également. Cette fois, je serai seul. Mes camarades ont terminé leur mission et bien trop sont tombés au combat. C'est un combat que je mènerai seul. Ma monture m'attend au pied de la tour tandis que j'écris ces dernières lignes. Je me rendrais dans cette ville, Aden, où mon destin m'attend
[modifier] Fiche de Personnage

Nom : Torquemada Canterbury

Prenom : Lothario

Age : 37 ans

Famille : Aucune

Classe : Maitrise les bénédictions d'Einhassad, l'art de la pyromancie, la pyro-protection et le maniement d'armes lourdes.

Profession : Saint Executeur, Exorciste.

Alignement : Loyal Neutre.

Signes Particuliers : Son torse est recouvert d'une immense tâche de vin qui représente le symbole du culte d'Einhassad. Lothario est ainsi persuadé qu'il est le fils d'Einhassad et les rêves qu'il fait renforcent cette idée. Lothario fait des rêves qui sont pour lui des appels de sa mère, Einhassad. Ces rêves ne lui montrent rien d'évident ou de divinatoire, si ce n'est que beaucoup de ces rêves étranges ont précédé les grandes victoires de son existence. Le rêve récent d'Aden est pour lui un signe indéniable de sa destinée la bas.

Objectifs : Suite à de nombreux rêves, Lothario s'est rendu en terre d'Oreline. Il a établi contact avec le régime en place, l'intendant Kahess, qui l'a assuré de sa volonté de rendre sa gloire au culte de la déesse. Son but est de purifier le monde, au nom de sa mère, Einhassad.
[modifier] Journal, Anecdotes

Les textes suivants sont extraits du journal que Lothario tient régulièrement, comme tout bon clerc se l'est vu enseigné..
[modifier] Berzerker, l'honneur d'un orc

25 ans. Cela fait 6 ans que j'erre et purge les terres. Je suis seul, en mission vers un village visiblement hanté par des créatures maléfiques. Je ne pourrais malheureusement y être rapidement en raison de blessures dont je vais éclairer les raisons.

Je suivais la longue route ennuyeuse vers le village, sans grand intérêt de ma part, à dire vrai. J'ai croisé un orc, immense, épais et musclé, dans une armure grossièrement taillée, portant une épée au moins aussi grande que la mienne. Le spectacle aurait eu de quoi dissuader toute personne censée. Et pourtant, j'étais intrigué et curieux à la fois... Je n'avais jamais rencontré d'orcs, bien que j'ai pu apprendre certains de leurs arcanes. Nos regards se croisèrent en même temps que nos pas, et aucun mot ne fut prononcé quand dans un geste parfait, nous fîmes résonner nos lames l'une contre l'autre, dans un crissement d'acier qui nous arracha un sourire. Nous nous sommes dévisagés longtemps, avant d'entreprendre de reculer afin de mieux se jeter l'un contre l'autre. Ma carrure jouait en ma faveur, frêle en apparence mais puissant dans mes coups. Cependant, l'orc semblait ne pas en tenir compte et notre combat prit rapidement une tournure surhumaine.

Chacun de nos coups faisait voler nos capes de tissu, vibrer nos lourdes armures de plates et briller nos lames. La vitesse et la force montèrent, s'amplifièrent. Rapidement, le sol trembla à chaque choc entre les deux blocs de métal enormes que nous appelions nos épées. L'excitation montait, rendant chaque coup plus vif, chaque douleur qui tiraillait nos mucles était aussitôt transformée en rage qui se répercutait sur le coup suivant. 10 bonnes minutes s'écoulèrent sans qu'aucun de nous ne sut prendre l'avantage. Puis ce fut la dernière montée de plaisir.

Mes yeux se révulsèrent, ma peau se rougit et mes cheveux s'agitèrent sous la puissance que mon corps dégageait. Je lancais rapidement quelques arcanes de défense, rapidement imité à ma plus grande suprise par l'orc, puis je me jettais corps et âme, ne me souciant pas d'encaisser des coups plutot que d'en donner. L'orc recula, surpris par tant de force, puis se ressaisit rapidement. Il m'envoya rouler à quelques mètres et je n'eut le temps de me relever que quelques mots à son dieu, Paagrio, lui offrirent la force et la vitesse pour faire voler mon arme hors de mes mains.

Bouillant de désir de combat et hurlant de rire de plaisir, je m'attendais à être achevé dans la seconde. Mais l'orc me tendit la main et me remercia pour la passion que j'avais mis dans ce combat magnifique qu'il qualifia de modèle d'honneur et de respect de l'adversaire. Tandis que nous pansions chacun nos nombreuses blessures, il m'expliqua que les arcanes de protection que j'avais utilisé étaient ceux de sa race, qu'il avait été séduit par ma hargne du combat et que j'avais atteint un état transcendant dans le combat : le Berzerker... Il finit par reprendre la route, espérant me recroiser pour battre à nouveau le fer avec moi.

Etrangement, je ne peux m'empecher de sourire de satisfaction bien que mon corps brule des coupures trop nombreuses qu'il a subi dans l'apres midi...
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MessageSujet: Re: Les Archives d'Oreline (C4)   Les Archives d'Oreline (C4) - Page 7 Icon_minitimeMer 24 Oct - 5:02

Chroniques de Lucifer Kira
[modifier] L'Armée Blanche

C’était il y a plus de 10 ans, Alliscus se retirait laissant le Trône d’Aden à ses héritiers. Eux même disparurent on ne sait trop comment ni pourquoi. Laissant ainsi, le Royaume Humain sous le commandement de L’Armée Blanche, dirigée alors par le Commandant « Belgarion ». Très vite celui-ci démissionna laissant son poste à la jeune recrue « Lucifer Kira ». Son départ entraîna celui de nombreux hommes, et Lucifer se retrouvait seul à la tête d’une Armée qui n’était plus que l’ombre d’elle-même…Pire encore, il avait la responsabilité du peuple humain sur ses jeunes épaules. Heureusement pour lui, les peuples avaient signé un traité de paix, ce qui lui assuré une certaine…tranquillité pour les années à venir. Toujours aidé dans sa tache par son grand ami « Ajira », Lucifer dirigea le royaume d’Aden tant bien que mal pendant plus de dix années. Mais avant tout, il restait un Soldat, et les conflits intérieurs du Royaume ne tardèrent pas à le dépasser, jusqu’au jour où, un groupe de rebelles nommé « Légion » (dirigé par ses anciens alliés/amis et soutenu par le peuple elfique), renversa le pouvoir le jetant lui et son armée hors d’Aden. Le rêve de la Grande d’Aden…il était bien loin.
[modifier] L’Armée Blanche : « rebelle »

Lucifer et son armée établirent un campement en terres dites neutres, aux alentours du « passage de la mort » plus précisément. C’est ici qu’il préparait avec ses hommes, son retour en force pour prendre le Trône qu’il se refusait d’abandonner à ses traîtres de « légionnaires». Les affrontements entre les deux armées n’avaient de cesse de s’accroîtrent, jusqu'à ce fameux jour à « Floran », où Lucifer fit tomber le Roi et la Reine sous ses lames. Blessé et encerclé par quelques légionnaires encore debout, il réussi à enfourcher sa monture, et prit la fuite tant bien que mal en direction de son campement. Maintenant recherché dans tout le Royaume humain et chez leurs alliés, Lucifer n’avait d’autre choix que s’éxiler chez ceux qu’il considérait comme ses alliés, les « Sombres ». Il laissa ainsi, son Armée Blanche sous le commandement de Draen, à qui il demanda de continuer leur combat, avant de prendre la route pour un voyage que tout le monde pensait sans retour…
[modifier] Lucifer Kira et la Matriarche sombre

L’ex soldat arrivait enfin en territoire Drow… A peine eu t-il pénétré dans le village qu’il fut interpellé par « Lucie », l’un de ses sbires et de nombreux gardes. Une fois de plus la malchance de Lucifer avait frappé, la Matriarche des « enfants de Shilen » était bien la dernière personne à rencontrer en ces lieux. La rumeur racontait qu’elle était une ancienne prostitué qui prenait un malin plaisir a mutiler les gens…bref, vulgaire et agressive, Lucie collait tout à fait à sa réputation de catin. Une fois encore Lucifer se retrouvait en mauvaise posture, mais comme à son habitude, il bluffa pour éviter une mort certaine. Il prétendit qu’Astria, elle-même l’avait convoqué. Prononcer le nom de la grande matriarche suffisait à calmer la plus part des soldats qui l’entouraient, Lucie elle-même baissa d’un ton, mais bien qu’elle doutait, elle lui indiqua la direction de « Rune ». C’est là-bas, au château, qu’Astria se trouvait. Lucifer ne s’attarda pas plus au village sombre, il enfourcha sa monture, et pris la direction du nord pour atteindre la fameuse cité de « Rune ». Durant le trajet, de nombreuses questions venaient le perturber. Comment allait-il se débrouiller une fois là-bas ? La Grande Matriarche allait-elle le faire exécuter sur le champ ? Ou s’en faire un puissant allié ? Peu importe, l’une ou l’autre de ses alternative lui convenait, Il avait perdu Aden, Arielle…la plus part de ses amis, et aussi son armée. Lucifer avançait sans réel but, parfois il voulait reprendre Aden, d’autre fois il cherchait la mort…au final il s’était décidé de se venger de ceux qui avaient causé ses peines. Les Légionnaires, les elfes…et tout leur alliés. Bref, après quelques jours, il arriva enfin à Rune.
[modifier] L’Ex Soldat et Astria.

Arrivé à Rune, Lucifer se fit à nouveau interpellé par la garde, mais cette fois-ci, il demanda à être escorté directement au château pour voir Astria. Celle-ci le reçue dans ses appartements, et ils entamèrent une longue conversation… Rien avoir avec la catin des « enfants de Shilen ».La Grande Matriarche de la maison des « Spectres » faisait honneur à son statut. Elle était classe, dégageait une aura puissante et malfaisante, et parlait d’un ton calme qui ne trahissait aucunes émotions. Lucifer de son coté ni avait pas été par 4 chemins. Il lui demandait l’hospitalité sur ses terres temporairement, en échange il la servirait comme soldat, espion et servirait sa cause. Astria accepta sans vraiment hésiter, elle n’avait rien a y perdre après tout, au contraire. Quand à Lucifer, il risquait certainement sa vie, pour changer. Mais peu importe, pour lui, les sombres étaient des alliés, et les aider dans leur cause, notamment dans leur lutte contre la « Légion » et les « elfes blancs » était un pas de plus pour accomplir sa vengeance.
[modifier] la fin de l'Armée Blanche

Lucifer avait appris par l’une de ses sources que Draen, son successeur, avait cessé le combat avec « Légion ». Il s’était allié à ses misérables, et était bien décidé a rompre son alliance avec les sombres.. Très vite Lucifer en informa Astria, qui décida de convoquer Draen à Rune pour discuter des Accords passés… En effet, L’Armée blanche du temps de Lucifer était allié avec les « Spectres », et revenir sur ses accords était une véritable trahison. Bref, le jour de la rencontre était arrivé. Le Chef de L’Armée Blanche, Draen…débarqua à Rune, sans escorte. Il était vêtu d’une armure bleutée de seconde classe et portait des lames sans grandes valeurs à sa ceinture. Très vite les gardes lui confisquèrent son équipement, et l’escortèrent au château jusqu’à la Matriarche, qui l’attendait de pied ferme. Après une discussion assez brève ou Draen restait campé sur sa position, c'est-à-dire, rompre l’alliance, Astria fit appeler Lucifer, qui arriva vêtu de son armure rouge sang, épées de Damascus à la main. Quelle fut la surprise de Draen lorsqu’il reconnu son commandant, alors que, comme beaucoup d’autres, il le pensait mort… L’échange entre les deux hommes fut bref, Lucifer traita Draen comme un moins que rien avant de lui enfoncer l’une de ses lames dans l’abdomen. Draen s’écroula sur le coup, puis, après quelques soins, il fit jeter en cellule… Ce jour là, l’Armée Blanche s’effondra avec lui.
[modifier] Le Seigneur d'oren

Lucifer faisait souvent le voyage vers Oren pour visiter son ami de toujours Ajira. Sur le chemin qui menait à la ville, il prenait un malin plaisir à massacrer quelques humains qui traînaient là. Mais ce jour là, Oren était à feu et à sang…il n’y avait aucuns survivant, les cadavres s’entassaient dans les coins, les uns plus amochés que les autres…leurs blessures ne ressemblaient pas à des blessures faites par des armes…il s’agissait bien de magie. Lucifer empoignait ses épées et se dirigeait vers le temple…mais là-bas aussi, les cadavres de religieux s’entassaient les uns sur les autres… Il s’assis aux milieu des corps, esquissant un sourire, et se mit à réfléchir sur une possible contre attaque contre La légion, devenue entre temps le « saint ordre ».


[modifier] Commandant Lucifer kira

Ajira était aussi en guerre contre le « saint ordre » mené par l’intendant d’Aden, kahess. « Peut-être qu’en reformant une armée, avec Ajira comme allié nous pourrons renverser à nouveau le pouvoir à Aden et ainsi, nous venger des traitres ! ».Voila ce que pensait Lucifer, c’est alors qu’il parti à la recherche des ses hommes, ses anciens soldats de l’Armée Blanche. Et, bien que la tâche fût difficile, il se retrouva à la tête de nombreux hommes établissant son campement sur l’île aux bardes. Récemment convoqué à Rune par Astria, Lucifer s’y rendit lui expliquant brièvement ses intentions. Mais c’est alors qu’une nuit, des évènements troublants viennent perturber ses plans…
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